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Genève série d'été: Céligny, le havre de paix de Richard Burton

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:50

Cinéma. En 1957, Richard Burton s’éprend de cette enclave genevoise, de son calme et de ses villageois. Il s’y installe et y reviendra chaque année jusqu’à sa mort, en 1984. Sa maison, Le Pays de Galles, est toujours là. De même que sa tombe, dans le vieux cimetière, et le Buffet de la Gare où il se plaisait à lire le journal ou à siroter quelques verres.

«Fort de caractère»,«insomniaque», «impétueux», «alcoolique». Les biographes ne tarissent pas de qualificatifs négatifs lorsqu’il s’agit de Richard Burton. Pourtant, lorsqu’on se promène dans les ruelles de Céligny, c’est une autre facette que l’on découvre. Celle d’un homme de cœur, aimable, simple, ordinaire comme tout un chacun. C’est en 1957 que Richard Burton pose pour la première fois les pieds sur sol genevois. Il a alors 32 ans et partage sa vie avec Sybil Williams, dont il aura deux filles, Kate, née en 1957, et Jessica, née en 1961, toutes deux baptisées dans le temple de Céligny, au cœur du village.

Les années ont passé, mais la maison Le Pays de Galles, telle qu’il l’avait baptisée en souvenir de ses origines, est restée la même. Le lierre s’accroche à la façade blanche tandis que les arbres fruitiers se balancent sur la vaste pelouse fleurie. Derrière le portail, un chemin de gravier. Bienvenue au 40, route de Céligny. Une adresse accessible en voiture ou à bord du bus 811. Située sous la gare, le long de la route principale, la maison est isolée du reste du village. Qu’importe. Ici, loin du tumulte hollywoodien, Richard Burton se sent en paix. Le calme des lieux n’aura pourtant pas réussi à chasser ses démons.

Un parcours tumultueux

Douzième d’une famille de treize enfants, Richard Walter Jenkins revient de loin. Un père alcoolique. Une mère décédée alors qu’il n’avait que 2 ans. De grands films, mais quelques flops également. Toute sa vie, Richard Burton restera fort en gueule et excessivement porté sur la bouteille. Un charmeur invétéré qui enchaîne les conquêtes. Ainsi, les Célignotes ont vu défiler de nombreuses femmes. Parmi elles, quatre épouses: Sybil, Elizabeth, Susan. Et enfin Sally. Mais s’il en est une qui sort du lot, il s’agit bien évidemment de la deuxième. Ils se sont aimés dès 1961, lorsqu’ils se sont rencontrés sur le tournage de Cléopâtre. Ils se sont mariés, séparés, remariés puis séparés de nouveau. Richard Burton et Elizabeth Taylor ont incarné l’amour passionnel dans tout ce qu’il comporte de splendide et de déchirant.

Seul ou accompagné, Richard Burton est revenu à Céligny chaque année pendant vingt-six ans. Retrouvait-il ici comme un goût de son enfance, passée à Ponthrydyfen dans la campagne galloise? Tout est si calme. Perchée sur sa colline en surplomb du lac, l’enclave genevoise semble comme suspendue dans le temps. Des fleurs partout. Qui embaument l’air et habillent les rues de couleurs intenses et lumineuses. Pas un chat sur les routes, mais des milliers d’oiseaux dans les arbres. Et de l’eau, beaucoup d’eau. Dans le ruisseau qui longe les maisons de la route principale. Mais aussi dans les fontaines qui décorent jusqu’au plus petit chemin du village. Au 34, route des Coudres, Jean-Daniel Hofer s’active. Propriétaire d’un atelier mécanique depuis trente-cinq ans, il était enfant lorsque Richard Burton passait par là. Ils se saluaient, naturellement. Pour lui, l’acteur était un villageois comme les autres.

Harley Decorvet habite la maison d’à côté. Il a longtemps exercé en tant que jardinier au pays de Galles. Trop souvent sollicité, il refuse désormais de parler. Tant pis. Mireille Fillistorf, ancienne villageoise de Céligny, a elle aussi bien connu Richard Burton. Ses beaux-parents tenaient les rênes du Buffet de la Gare à l’époque où l’acteur est arrivé. «Leur amitié est devenue si forte qu’il leur a demandé d’être les parrain et marraine de sa fille.» Mireille Fillistorf se souvient de cet homme «plein d’humour et doté d’une générosité incroyable» qui lui a prêté sa maison pendant cinq ans. «C’était l’époque où il vivait avec Elizabeth Taylor. Il ne venait presque plus ici, car elle préférait aller à Gstaad où elle louait un chalet.»

Départ prématuré

Apprécié des Célignotes, Richard Burton est resté une curiosité de la nature. Capable d’engloutir des verres de Jack Daniel’s et de réciter du William Shakespeare avec la même frénésie. Il s’est pourtant bien fondu dans l’enclave genevoise. Selon certains, c’est au Buffet de la Gare qu’il passait le plus clair de son temps. Seuls quelques pas séparent sa villa de cette bâtisse rose, où il a dégusté d’innombrables bouteilles avec son ami Roger Fillistorf, ancien patron des lieux, décédé quelques années après lui. Aujourd’hui, deux drapeaux français et portugais ornent les fenêtres du restaurant, souvenirs du Mondial qui vient de s’achever. A l’intérieur, rien n’a changé. Des boiseries foncées, des vitraux et des fenêtres gravées, des photos et panneaux publicitaires d’époque. S’il y a passé du temps, c’est avant tout ici que Richard Burton a bu ses derniers verres.

Nous sommes le 3 août 1984. De retour à Céligny depuis quelques jours, Richard et Sally sortent manger au Buffet de la Gare avec leur ami John Hurt, alors de passage dans la région. Le lendemain, Richard se réveille avec la migraine. Il passe la journée au calme, se couche tôt. Mais, au petit matin du 5 août, il sombre dans l’inconscience. Il s’en est allé peu après, emporté par une hémorragie cérébrale. Richard Burton avait 59 ans. Il repose aujourd’hui dans le vieux cimetière de Céligny. A l’orée de la forêt, en surplomb de la petite rivière du Brassu, là où les tombes se partagent la terre avec les herbes folles, les mousses et les arbres. Ici, pas de gravier ni de béton. Un cimetière à l’anglaise, sauvage, embroussaillé, mais charmant. Sur la gauche en entrant, un petit bouquet défraîchi, quelques plantes en plastique, une lanterne et une simple pierre: Richard Burton, 1925-1984.


Richard Burton
De son vrai nom Richard Walter Jenkins, il est né le 10 novembre 1925 à Pontrhydyfen, au pays de Galles. Ses talents d’acteur se révèlent grâce à l’appui de son professeur, Philip Burton, qui l’adopte et dont il prend le nom. Marié cinq fois, il a eu trois filles. Il s’est éteint le 5 août 1984.


A voir

Céligny
Vieux cimetière

Après avoir traversé le village, le chemin qui mène au vieux cimetière part dans les champs et se fait de plus en plus sauvage. Une belle balade, simple et bucolique.
022 776 21 26
www.celigny.ch

Céligny
Buffet de la Gare
Le stamm de Richard Burton. Avec ses airs de brasserie art déco, le Buffet de la Gare de Céligny invite à la détente. Des plats, plutôt traditionnels, soignés et gourmands, servis par un personnel sympathique. Sans oublier la magnifique terrasse ombragée.
022 776 27 70
www.buffet-gare-celigny.ch

Céligny
Marais du bois de Bondex
Situé au nord-est de la commune de Céligny, ce marais a récemment été renaturé. Il constitue aujourd’hui une réserve naturelle, lieu de balade riche en eau et végétation.
022 776 21 26
www.celigny.ch

Céligny
Plage
La jolie petite plage de Céligny est desservie depuis Lausanne et Genève par les bateaux de la CGN. Un endroit tranquille, doté d’une douche, d’un vestiaire et de grils.
022 776 21 26
www.celigny.ch

Céligny
Bed & Breakfast La Coudre
Située sur la route de Saint-Jacques- de-Compostelle, Céligny accueille de nombreux marcheurs. Pour ceux qui désireraient y faire une halte, cette charmante propriété familiale du XIXe siècle propose neuf chambres différentes, dont une suite.
022 960 83 60
www.bnb-lacoudre.ch

Céligny
Célatelier
Activités à thème dans ce petit local situé sur la route des Coudres. Jeux de société, atelier bricolage et, le premier jeudi de chaque mois, soirée conviviale autour du livre.
076 376 46 69
celatelier@bluewin.ch

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Genève série d'été: dans les pas de...

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:51

Evasion. Quoi de mieux pour découvrir une région que de chausser les lunettes de personnages illustres du passé qui y sont nés ou y ont vécu des moments essentiels de leur destin? Nous sommes partis en balade sur leurs traces pour retrouver le supplément d’âme qu’ils nous ont laissé en cadeau. A vous le tour!

Textes Sou’al Hemma
Photos Lea Kloos

 


Valais 10 juillet – Fribourg 17 juillet - Genève 24 juillet – Neuchâtel 31 juillet - Jura 7 août – Berne 14 août

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Ecrans: les années 90 sortent du placard

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:52

Nombril à l’air et gros logos, salopette en jean et string dans le dos. Voilà quelques-unes des fantaisies que le vestiaire contemporain doit aux nineties, qu’Arte revisite dans La mode des années 90, diffusé chaque samedi soir du 19 juillet au 24 août. Une décennie grand écart, où le minimalisme grunge côtoie le porno chic, où Kate Moss gravit avec Naomi Campbell les marches de la gloire des top-modèles. Les os et les muscles, la fragilité et la puissance. Un passé contrasté, agité, doré. Constamment idéalisé.

Six épisodes de neuf minutes pour dire une époque sous toutes ses coutures, c’est court. Mais Loïc Prigent n’est pas du genre à servir de la soupe, fût-elle assaisonnée de paillettes. Prigent, c’est le journaliste star de la mode. Le roi de la phrase qui tue, le diable qui se cache dans les détails. Pendant les Fashion Weeks, il abreuve son compte Twitter de citations volées entre les rangs des défilés. On pourrait se faire de très longs colliers avec des perles du genre: «C’est quoi le thème de cette série de mode? Enterrement de vie de jeune fille chez les cubistes?» Cynique, abrasif, ce virtuose du stylo et de la caméra froisse la mode, rudoie ses mythes et, ce faisant, évite d’insulter notre intelligence. Réalisée façon pastille Canal +, où Prigent officie aussi, la minisaga commence par décrire une mode traumatisée par l’épidémie du sida. Le propos est aussi futile que sociologique. «Voici l’immense strip-tease, l’immense provocation, pour oublier qu’on ne pouvait pas baiser.» Neuf minutes, c’est vraiment court.

severine.saas@hebdo.ch / @sevsaas

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La mémoire des images: humaines singeries

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:53

Reflet monstrueux,  frère maudit ou substitut: depuis Darwin, l’homme ne cesse de se projeter sur le singe. Reprenant cet imaginaire, La planète des singes: l’affrontement sortira en salle le 30 juillet. Le film imagine le préquel d’un célèbre roman de Pierre Boulle. A la suite de recherches scientifiques, les chimpanzés sont devenus superintelligents alors que les humains sont décimés par un virus. Mais du singe ou de nous, qui est le plus «civilisé»? Vieux débat...

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La critique de Dominique Rosset: musique, Du sang neuf à l’Académie de Lausanne

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:54

«D’où qu’ils viennent, même des écoles les plus prestigieuses, les étudiants ouvrent des yeux ronds en découvrant les conditions de travail mises gratuitement à leur disposition», se réjouit Jean-Marie Pittet, pilier organisationnel de l’Académie de Lausanne: le bâtiment de la Haute école leur est entièrement réservé, fort de studios lumineux et tous bardés d’un Steinway… sans compter des conditions d’hébergement idéales. Il y a 24 ans que la fondation de droit privé accueille et finance, chaque été, l’encadrement optimal de dix jeunes duos violon-piano qui viennent y parfaire leur connivence et, de plus en plus souvent, y préparer des concours internationaux. «La formule violon et piano revient en force sur la scène musicale», constate Jean-Marie Pittet, ce qui renforce la raison d’être d’une telle académie centrée sur le vaste répertoire de la sonate à deux.

Cette année, le fondateur Pierre Amoyal associe à son projet le pianiste et musicologue américain Robert Levin, une sommité dans l’interprétation de Mozart et de Beethoven (piano-forte et piano) ainsi que des musiques d’aujourd’hui. La figure de ce concertiste et pédagogue (longtemps présent en Allemagne avant d’être nommé à Harvard) ne manque pas d’avoir une influence sur les dossiers des candidats, invités à mentionner leurs objectifs musicaux: «Alors que la musique française était jusqu’à présent très demandée, en relation avec la personnalité de Pierre Amoyal, les sonates de Mozart reviennent en force», note Jean-Marie Pittet.

Autre conséquence de la paire Amoyal-Levin: le nombre de candidatures a doublé et les duos promettent d’associer des personnalités aussi fortes l’une que l’autre. Avec, à la clé, l’attribution d’un Prix de la Ville de Lausanne ainsi que d’une invitation au Menuhin Festival.

Lausanne. HeMu, rue de la Grotte.
Du samedi 26 juillet au vendredi 1er août. Accès au public dès 13 h. Concert des étudiants et lauréats, dimanche 3, 16 h et 19 h. Entrée libre.
Récital des professeurs, réunis ici pour la 1re fois: Salle Paderewski, samedi 2, 19 h. Entrée libre.
www.academie-lausanne.com
 

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Cinéma: la jeune fille et le vide

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:54

Il n’est jamais trop tard: Shell arrive près de deux ans après sa première au London Film Festival. Petite production écossaise réalisée grâce à l’appui d’Arte et de la ZDF, il offre une belle solution de rechange aux produits formatés qui trustent les écrans durant l’été, même si on note une tendance croissante des distributeurs à tenter la carte du film d’auteur comme autre choix que la plage.

Shell a 17 ans, elle gère avec son père garagiste une station-service perdue au milieu des Highlands. Dans sa vie, il ne se passe rien. Si ce n’est parfois une crise d’épilepsie de son père Pete, qui ne s’est jamais remis du départ de sa femme alors que sa fille n’avait que 4 ans. Ou la brève halte d’un homme divorcé s’arrêtant pour un plein et un doux regard lorsqu’il va trouver ses enfants. Le quotidien de Shell est triste comme le ciel d’Ecosse, mais la jeune fille semble résignée.

Yoliswa Gärtig, chef opérateur, Allemande d’origine sud-africaine, filme magnifiquement ces Highlands quasi monochromes. Peut-être parce qu’elle ne les connaît pas véritablement, qu’elle les voit avec l’œil d’un peintre attiré par la magie de la lumière naturelle écossaise, et non avec le regard d’un autochtone habitué à l’aridité sauvage de ces paysages dont l’étendue renforce l’enfermement tant physique que mental de Shell.

A partir de là, le réalisateur Scott Graham s’ingénie à suggérer plus qu’à expliciter, et à ne jamais, jusqu’au dénouement final, laisser son récit s’emballer un tant soit peu. Ce premier film est certes très prometteur, mais le cinéaste aurait gagné à épaissir un peu ses personnages.

«Shell». De Scott Graham.
Avec Chloe Pirrie et Joseph Mawle. Grande-Bretagne, 1 h 30.

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Brocken Spectre Production Company
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Ces politiques économiques qui ruinent les pays riches

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:54

Critique. Les gouvernements ne parviennent pas à développer de nouveaux modèles de croissance à la suite de la crise de 2008. Pourtant, il y a urgence.

Les pays développés sont devenus des stimulus junkies (accros à la croissance) depuis la crise des subprimes. En mettant en place des politiques à taux d’intérêt bas et en s’obstinant à retrouver le taux de croissance de 2007, les gouvernements perdent la confiance de leurs citoyens. S’ils pensent pouvoir retrouver le niveau de vie d’avant-crise, ils ont tout faux, selon le livre When the Money Runs Out. The End of Western Affluence (Lorsque l’argent s’épuise. La fin de la croissance occidentale).

Certes, le titre est alarmant. Mais les arguments de l’auteur, Stephen D. King, sont percutants. Même s’il se montre défaitiste sur les solutions à la crise, il tient cependant à croire que tout n’est pas joué: «Le titre est seulement une tournure de mots, il n’est pas à prendre au sens propre…» Un simple avertissement, donc. L’économiste en chef de HSBC, première grande banque britannique, ne suggère alors pas à ses lecteurs de se retirer dans un paradis et de chercher la sécurité. En fait, il analyse les pays développés, car «ils ne sont plus capables de générer de la richesse».

Né en pleine effervescence «pop», en 1963, l’économiste ne retient pas de ces années-là les Beatles ou Jimi Hendrix, mais plutôt une réalité froidement économique. Pendant les quarante premières années de sa vie, le revenu par habitant au Royaume-Uni a presque triplé. Aussi, il se montre critique envers la décennie 2010: le revenu par habitant n’a plus augmenté que de 4% en Grande-Bretagne. Son constat est sans appel: «L’économie va très mal.»

Ces chiffres ne seraient pas inquiétants si la population ne s’était pas habituée à voir son niveau de vie augmenter sans cesse, analyse Stephen D. King. Et d’accuser les gouvernements des pays développés d’avoir entretenu un espoir vain en promettant des taux de croissance probablement inatteignables.

L’auteur s’efforce de démontrer que les gouvernements persistent à utiliser les mauvaises politiques macroéconomiques, dites «stabilisatrices».

Pessimiste mais réaliste

Deuxième constat: les politiques qui ont été adoptées par les pays développés ne cessent de créer des inégalités, de par cette incapacité à générer de la richesse. Un phénomène que l’économiste n’essaie pas directement d’expliquer, mais dont il étudie les conséquences sur les économies «stagnantes». Il s’appuie sur Adam Smith, père de l’économie politique, pour expliquer que ce stade stationnaire entraîne une perte de confiance entre la société et l’Etat.

La troisième inquiétude de Stephen D. King repose sur les pays développés et leur obsession du plan de relance. Les Etats parient sur les mauvaises politiques, comme un taux d’inflation bas, afin de retrouver une croissance satisfaisante. Or, estime l’auteur, «sur le long terme, les taux d’intérêt bas entretiennent davantage l’échec économique qu’ils n’activent une future reprise».
Les éléments qui ont stimulé la croissance il y a quelques années (par exemple la démographie) sont maintenant un handicap en raison d’une population qui ne cesse de vieillir.

King ne propose pas de recette miracle, mais il tente quelques suggestions. «Si les gens se font confiance et font confiance aux institutions, ils seront davantage amenés à faire marcher l’économie.» Pour améliorer les relations qu’entretiennent les Européens avec Bruxelles, il propose par exemple la création d’une union fiscale au sein de la zone euro. Une union qui devrait encourager la circulation des travailleurs et répondre ainsi aux besoins du marché de l’emploi. Et qui devrait faciliter les investissements là où les salaires sont bas. Cette union aurait la compétence d’intervenir pour corriger les éventuels blocages du système.

L’auteur prend d’ailleurs l’exemple d’un salarié espagnol pouvant se déplacer dans le nord de l’Europe, où l’emploi est plus favorable. Curieusement, le livre n’évoque pas la lutte contre le dumping salarial, alors qu’il dénonce une société à deux vitesses.

L’économiste pense que les banques centrales devraient réguler chaque banque, obligeant les politiques à adopter une stabilité à long terme au lieu de se concentrer sur les bénéfices à court terme. Enfin, les instituts d’émission doivent abandonner leurs objectifs de maîtrise de l’inflation.

Stephen D. King sous-estime-t-il les difficultés politiques pour mettre en place ces solutions? Ne met-il pas les Etats-Unis dans le même panier que l’Europe? Plusieurs questions restent en suspens. Mais cet ouvrage accessible à tous réussit à véhiculer son message principal. Si les politiques économiques continuent comme maintenant, nous ne retrouverons pas notre bon vieux taux de croissance d’avant 2007. La situation est pire qu’on ne le croit, mais elle n’est pas désespérée.

«When the Money Runs Out – The End of Western Affluence».
De Stephen D. King. Yale University Press, 261 pages.

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Sion: un metalleux dans les cordes

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:55

«Un voyage dans un univers onirique et merveilleux.» C’est ainsi que la ville de Sion présente le spectacle son et lumière Sedunum, qui illumine quatre fois par semaine, durant tout l’été, le site du château de Valère. Un spectacle conçu par le graphiste et designer sédunois Rodrigue Pellaud et mis en musique par Alexandre Locher, connu bien au-delà des frontières et des mers sous le nom de Xy.

Fans de metal, les frères Alexandre et Michael Locher décident, vers la fin des années 80, de former un groupe. Ainsi naquit Samael. Peut-être parce qu’ils y croient plus que d’autres, mais surtout parce qu’ils sont plus inspirés, ils se taillent rapidement une solide réputation. La scène metal a ses réseaux souterrains, et les frangins, qui se font désormais appeler Xytraguptor et Vorphalack, Xy et Vorty pour les intimes, en profitent pleinement. En trois albums enregistrés entre 1991 et 1994, le groupe de metal, tendance black et dark, devient culte. Suivront un virage industriel, puis une série d’expérimentations, au carrefour parfois de l’électro, des musiques du monde, voire du jazz. Retour aux sources du metal avec le puissant Above, en 2009, les fans de la première heure respirent.

Retrouver Xy derrière le projet Sedunum, disponible sur disque, n’est guère surprenant, tant le musicien a toujours aimé emprunter des chemins de traverse. Enregistré à Prague avec le Filmharmonic Orchestra and Choir, Sedunum entremêle musique symphonique et tribale, cavalcades épiques et lyrisme médiéval. De là à imaginer que cette expérience déteindra sur le prochain enregistrement de Samael, il n’y a qu’un pas.

«Sedunum». De Xy. Galactical Records/Musikvertrieb. Spectacle son et lumière au château de Valère, Sion, jusqu’au 13 septembre. Du mercredi au samedi à 22 h 15 (21 h en septembre).
www.sionenlumieres.ch

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Aline Fournier
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Parov Stelar, le swing des machines

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:56

Tendance. Mode supposée passagère, l’électro swing tient le choc des années et se développe, porté notamment par le dansant talent du DJ autrichien Parov Stelar, qui passe par le Paléo.

La plus forte offensive internationale de l’électro swing, c’est à Baz Luhrmann qu’on la doit. La bande originale de son spectaculaire Gatsby le Magnifique, l’an dernier, mettait les cuivres et la danse au centre du décor sonore tournoyant autour du névrosé joué par Leonardo DiCaprio. C’est peut-être en écoutant Emeli Sandé et sa formidable version dancefloor années folles du Crazy in Love de Beyoncé que l’ampleur de l’affaire apparut désormais évidente. L’électro swing, appelé à ne durer que quelques saisons, était soudain le vrai truc à la mode.

Qu’est-ce que c’est que cette histoire? D’abord, il n’est pas tout à fait neuf de mélanger le son du swing avec les boîtes à rythme contemporaines. Dès la fin des eighties, on découvre des racines avec l’imparable Jive Bunny, qui reprenait de juteux airs rock’n’roll. Doop ou Jimmy Luxury suivent, et l’on pourrait même ajouter ici les efforts des Français de St Germain, quelques années plus tard. Pourtant, à chaque fois, on restait dans le principe des ovnis musicaux: l’idée demeurait que tout cela était rigolo, mais n’allait pas durer.

Phénomène

Les choses ont cependant continué. Et l’électro swing est devenu un phénomène artistique à partir de 2005. C’est alors l’époque du jaillissement d’un des groupes phares du mouvement: Parov Stelar. Après un triomphe à Montreux l’an dernier, le combo mené par l’Autrichien Marcus Füreder, passe cet été par le Paléo. C’est en 2004 que le groupe est né, mené par ce compositeur et DJ talentueux, né du côté de Linz en 1974. Sur scène, quatre musiciens et une chanteuse l’accompagnent le plus souvent pour un mélange assez formidable. Les références peuvent aller aussi bien au swing des années folles que vers Benny Goodman ou Glenn Miller, en passant par le bon vieux charleston. Mais le tout joué sous amphétamines de choc, pleins gaz, avec un beat électro et quelques solos percutants de saxo ou clarinette. Le résultat cumule les avantages du vintage et de l’hystérie festive. Pour faire vite, c’est irrésistible: on réinvente illico le lindy hop (la danse de rue du Harlem des années 20), façon branchée du XXIe siècle. L’électro swing bénéficie aussi du retour en grâce du New Burlesque et d’une esthétique jazzy posée entre Dita von Teese et Cab Calloway. Dès lors, il s’est peu à peu mué en mouvement où l’on trouve des groupes comme les Sud-Africains de Goldfish, les Français de Caravan Palace (qui rajoutent une couche de Django Reinhardt) ou les Anglais d’Electric Swing Circus.

Événement au Paléo

Le genre a désormais ses clubs spécialisés à Londres ou Brighton et a même fait l’objet d’un festival en 2011, à Londres. Surtout, il se développe toujours – il existe désormais une branche house swing – avec d’excellentes formations comme Gramophonedzie, menée par Marko Milicevic, un DJ de Belgrade, et le swing n’a décidément plus de frontières. Il s’accommode très bien des dansantes traditions balkaniques.

Parov Stelar demeure le plus emblématique des groupes du genre. Cinq albums dont l’excellent Coco, Pt 2, en 2009, emmené par les tubes Libella Swing ou The Modjo Radio Gang, qui feraient se lever les morts: ces titres font aussi partie de The Art of Sampling, compilation augmentée d’inédits sortie l’automne dernier. Swing and dance, Paléo!
Concert au Paléo Festival, jeudi 24 juillet, à 01h15.

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Science: les mangeurs de blé sont plus individualistes

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:56

Les psychologues l’ont démontré: les Occidentaux ont une vision du monde plus individualiste que leurs comparses orientaux, plus collectivistes. Un chercheur de l’Université de Virginie, Thomas Talhelm, a émis l’hypothèse que cela pouvait être dû à des pratiques agricoles différenciées. Jusqu’à récemment, les premiers se nourrissaient surtout de blé et les seconds de riz. Or, une rizière nécessite deux fois plus de travail qu’un champ de blé. Les paysans asiatiques ont donc pris l’habitude d’échelonner leurs cultures pour aider leurs voisins durant les périodes de semis et de récolte. Et ont développé une pensée collectiviste. Pour tester son hypothèse, Thomas Talhelm a interviewé 1200 paysans chinois, certains issus des rares régions du pays à se nourrir de blé et certains issus des zones rizicoles. Les différences de mentalité étaient flagrantes.

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Les divines envolées de James Vincent McMorrow

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:57

Portrait. Le «songwriter» irlandais présente au Paléo Festival son somptueux deuxième album, «Post Tropical», qu’il a enregistré seul dans une ferme isolée au fin fond du Texas.

On ne peut plus véritablement parler de lui comme d’une découverte, si ce n’est que, perdu au sein de la luxuriante et très dense programmation du Paléo nyonnais, il a toutes les chances de passer inaperçu. Notamment parce qu’il joue dimanche en fin de journée, peu avant un concert qui forcément attirera tous les regards, et pas toujours pour de bonnes raisons: celui de Détroit, qui verra le retour de Bertrand Cantat sur la plaine de l’Asse, douze ans après la dernière prestation de Noir Désir.

James Vincent McMorrow pourrait passer inaperçu, donc, et ce serait triste. On se souvient par exemple qu’en 2011 il avait envoûté l’Auditorium Stravinski du Montreux Jazz en offrant à un public qui, en majorité, ne le connaissait pas encore, une prestation bien plus intense que celle des héros de la soirée, les Montréalais d’Arcade Fire. Au Paléo, il faudra alors impérativement reporter l’apéro de 18 heures pour se diriger vers la scène du Détour, où l’Irlandais célébrera une torride messe pop-folk.

le trac, enfin

En février 2012, McMorrow est à l’affiche, à Londres, du prestigieux Royal Festival Hall. Le concert affiche complet. Lorsqu’il sort de scène, il se pose une question: est-ce que j’étais bon? Incapable d’y répondre, il réalise qu’il a tendance à picoler avec excès avant et pendant ses performances, et que ses souvenirs deviennent de plus en plus évanescents. Il décide alors de devenir abstinent et voit cela comme un nouveau départ. Pour la première fois, il découvre ce que le mot trac signifie, et remarque que, sur scène, il tremble du début à la fin de ses concerts. Il prend conscience que se produire devant un public, c’est bien plus que se contenter d’aligner des notes qui formeront une mélodie. Il y a dans ce geste de partage quelque chose de plus grand, de plus fort. De plus beau aussi. Son deuxième album, Post Tropical, doit beaucoup à cette lucidité.

Né à Dublin en 1983, McMorrow est un multi-instrumentiste surdoué dont le parcours commence sur une belle promesse. A 24 ans, il se voit offrir un contrat par Universal. Départ pour Londres, soirées sélectes, concerts auxquels sont conviés les gens qui comptent dans l’impitoyable industrie musicale. Il y croit mais se fait brutalement débarquer. S’ensuivent six mois de profonde remise en question, puis cette décision, salutaire: il se retire à Drogheda, au nord de Dublin. Dans un petit studio proche de la côte, il enregistre ce qui deviendra en 2011 son premier album, Early in the Morning. La presse s’enthousiasme et salue cette volonté d’isolement solitaire alors qu’il n’a choisi de travailler à Drogheda que pour des raisons purement financières. Il a une guitare et une barbe, on en fait une nouvelle étoile folk. Mais McMorrow n’a aucune envie de sonner vintage, ne fantasme pas sur Nick Drake ou le Greenwich de Dylan. Il aime la musique du XXIe siècle. Et s’était même d’ailleurs distingué en réenregistrant en solo un album de N*E*R*D, la formation de fusion rap-rock emmenée par Pharrell Williams.

De l’irlande au texas

Lorsque vient le temps de penser à un second album, étape que l’on considère encore parfois comme décisive, McMorrow décide d’être plus radical encore et de s’enfermer dans un studio perdu au sud du Texas, à quelques pas de la frontière mexicaine. Son but: enregistrer en jouant de tous les instruments des pop songs épurées, puis les tordre doucement à l’aide de beats discrets et d’arrangements synthétiques. Voix d’ange cristalline et tremblante, mélodies aériennes et envolées lyriques quasi divines: le résultat touche au sublime.

«Post Tropical». Believe/Phonag.
En concert au Paléo Festival le 27 juillet, à 18 h 30.

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:57

Blog» Politique
Kenel de Requin

Horlogers: innovez, diversifiez ou vendez!

A titre de préambule, je tiens à préciser que, en qualité de petit-fils d’horloger, j’aime les montres et tous les métiers qui contribuent à les fabriquer.

Philippe Kenel

Cela dit, malgré l’augmentation croissante des ventes de montres suisses, je crois qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de comprendre qu’il ne sera pas possible de continuer encore longtemps ainsi. Trois constatations me font penser que nous sommes bientôt, voire déjà, au sommet et que la descente pourrait être plus rapide, voire plus brutale, que d’aucuns ne le pensent. Tout d’abord, même si ce phénomène ne concerne pas uniquement l’industrie horlogère, il existe un rapport de plus en plus éloigné entre la montre elle-même et son prix. (…) En second lieu, le poignet est une partie de notre corps qui va faire l’objet de plus en plus de convoitise. Je pense évidemment à toutes les fonctions liées à la haute technologie dont le support pourrait être notre cher avant-bras. (…) Enfin, l’industrie horlogère semble avoir admis comme précepte qu’une personne n’achète plus une montre pour avoir l’heure, vu que cette information figure sur tous les téléphones portables notamment, mais comme un bijou ou la marque d’une certaine réussite sociale. (…) Face à ces différentes évolutions, j’entends peu, voire pas, d’horlogers s’inquiéter. Au contraire, les entreprises horlogères s’organisent de plus en plus verticalement et se concentrent exclusivement sur leurs produits horlogers. Rares sont les marques qui essaient de se diversifier. Face à cette réalité, le monde horloger doit soit innover, soit se diversifier, soit vendre tant qu’il est encore temps…


Blog» Politique
La Suisse à 10 millions d’habitants

Ecopop: la xénophobie sans le dire

En cas d’acceptation, l’initiative Ecopop empêcherait nos concitoyens résidant à l’étranger de rentrer au pays.

Pierre Dessemontet

L’Organisation des Suisses de l’étranger a relevé que l’initiative Ecopop, qui cherche notamment à limiter la croissance de la population de la Suisse en plafonnant le solde migratoire à 0,2% par an, n’établissait aucune distinction entre Suisses et étrangers en la matière, ce dont on se convaincra aisément en lisant le texte de l’initiative. (…) Or l’article 24 de la Constitution stipule qu’un citoyen suisse a le droit d’entrer dans le pays, et l’article 25 qu’il ne peut en être expulsé. (…) Il existe donc une contradiction entre le droit constitutionnel fondamental du citoyen suisse de rentrer dans son pays et la volonté d’Ecopop de limiter le solde migratoire d’une manière qui s’appliquerait aux Suisses aussi bien qu’aux autres. (…) Comment a réagi Ecopop, prise une fois encore en flagrant délit d’incohérence de son texte avec la Constitution du pays, et accusée de vouloir restreindre les droits fondamentaux des Suisses de l’étranger?

En effectuant un magistral virage à 180 degrés: par la voix du directeur de son comité, Andreas Thommen, Ecopop qualifie ces craintes de «complètement infondées», faisant justement référence à l’article 24 de la Constitution, qui protège le droit au retour des Suisses, et faisant confiance au Conseil fédéral pour faire respecter ce droit. Et d’ajouter: «Le mieux, ce serait encore de déduire le nombre de Suisses qui rentrent des 0,2%, et de calculer le nombre d’étrangers qui pourront entrer en Suisse par rapport à ce qui reste.» Dont acte. Donc, quand Ecopop prétendait qu’elle n’introduisait aucune distinction dans son initiative entre Suisses et étrangers, c’était du pipeau: Ecopop n’a jamais eu l’intention d’empêcher les Suisses de rentrer chez eux – encore heureux, d’ailleurs! Ce qu’elle veut, c’est limiter l’immigration étrangère, point à la ligne. Ecopop ne veut pas le dire, mais elle associe la surpopulation au solde migratoire des étrangers, et d’eux seuls. La xénophobie, sans le dire. CQFD.


Blog» Culture
Architextuel 64: année exotique?

La Confédération et le canton de Vaud célèbrent avec une retenue toute helvétique les 50 ans de l’exposition nationale suisse de 1964.

Philippe Meier

Je n’y étais pas. (…) Je questionne encore une fois ma mère pour avoir la confirmation de mon éventuelle présence lors de leur visite à Vidy. La réponse est claire: je n’y étais pas. Trop petit: en pension chez une vieille tante. Bambin ânonnant ses premières paroles intelligibles, je n’ai donc pas pu voir la carapace «jurassique» du pavillon de l’Armée (Jean Both architecte), ni les élégantes voiles colorées du secteur du Port (Marc-Joseph Saugey architecte), ni encore les pans inclinés translucides de la Voie suisse (Alberto Camenzind architecte). Une exposition nationale. Le monde entier se réfère à des concepts d’expositions universelles. La Suisse quant à elle a développé depuis 1883, dans une forme d’isolement et d’autonomie caractéristique, un principe d’exposition nationale tous les vingt-cinq ans, dont l’origine remonte aux grandes foires de l’artisanat et de l’industrie du début du XIXe siècle.

Expression du corpus fédéral, affirmation de la neutralité, cohésion patriotique – au seuil des deux guerres –, mise en valeur du savoir-faire ne sont que quelques-uns des thèmes qui y ont été abordés. Au cœur de cet univers économico-culturel, Expo 64, la cinquième de rang, voit donc le jour exactement vingt-cinq ans après la fameuse «Landi» de Zurich et dix-neuf ans seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle porte en elle tous les germes d’une société en plein essor, confiante dans le progrès et l’avenir. (…) Recelant dans ses caves à Ecublens des trésors iconographiques de l’époque, les Archives de la construction moderne (ACM) ont initié, en partenariat avec la Ville de Lausanne, une exposition dévoilant au public une partie de la mémoire dessinée et photographiée d’il y a cinquante ans. Conçue pour le plein air, elle a révélé pendant plusieurs semaines, sur des grands supports en toile tendue, des agrandissements de documents originaux. Paradoxe de notre temps, cette exposition sur un repère de notre histoire récente a dû être démontée avant son terme, taguée et détériorée qu’elle a été par des citoyens irrévérencieux dont l’attitude quelque peu immature est assurément le reflet d’une génération sans repères. (…)

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Exposition La peinture, c’est de la musique pour les yeux

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:57

Trop tôt disparu en 1991, Miles Davis n’était pas seulement un trompettiste de génie, mais aussi un peintre remarquable, auteur de centaines de tableaux et de dessins durant les dix dernières années de sa vie. Il disait d’ailleurs: «La musique est une peinture que l’on peut entendre, la peinture est une musique que l’on peut voir.» Si ses premières œuvres évoquent des décors de ballets russes, elles ont évolué vers des motifs plus géométriques et les contrastes ont cédé la place à des teintes plus pastel. Il privilégiait la peinture acrylique, le pastel, les crayons de couleur, les feutres, et recourait parfois à des techniques mixtes.

Vingt-quatre œuvres de Miles Davis, six peintures et dix-huit dessins, sont exposées jusqu’au 31 juillet à la galerie du Centre de Marc-Aurèle Schill, à Lutry. Elles ont été accrochées par le Cercle Arts & Events dont le but est, selon sa directrice Isabelle Veret, de «faire vibrer l’art et les amateurs d’art contemporain en organisant des événements virtuels et éphémères dans des lieux improbables». A voir dans l’antre «improbable» de la rue du Bourg de Lutry.

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Arnaud Gabus / Inz Creation
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Scarlett, peau de chagrin

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:58

Cinéma. Scarlett Johansson est à l’affiche du film de science-fiction «Under the Skin», de Jonathan Glazer. Une œuvre esthétisante et prétentieuse que la critique s’ingénie à rapprocher de Stanley Kubrick.

Une femme arpente les rues glauques de Glasgow. Veuve noire, vamp, ou mante religieuse, elle vient de l’espace. Sa mission: séduire les hommes et les emmener dans un taudis qu’elle présente comme sa maison. Les victimes ôtent leurs vêtements, suivent la belle aguicheuse, mais sombrent dans une matière noire, épaisse comme de la mélasse, qui les avale, les dévore. Conservés un moment dans ce formol, ce perfide liquide amniotique, ils subissent une transformation radicale. Leur chair est aspirée, siphonnée, ne reste que leur peau qui flotte, et dont la beauté morbide rappelle une méduse.

On pense aux écorchés des planches d’anatomie de la Renaissance, qui ont retiré leur peau comme un pardessus. Ou à Marsyas, ce satyre supplicié après avoir osé défier Apollon en se prétendant meilleur musicien que lui. Et qui finit «pelé» comme une vulgaire pomme. Revenons au film. L’Eve future, la tentatrice, est accompagnée de mystérieux motards, des macs auxquels elle semble obéir. Jusqu’au jour où elle embarque un pauvre hère évoquant l’Elephant Man de Lynch. La Mort insensible et aveugle s’humanisera-t-elle?

La Forêt-noire ne passe pas

Ce film jouit depuis son passage dans les festivals (Toronto, Venise) d’une aura magnétique. On y a vu «un grand drame extraterrestre» qui inventait «un langage visuel». On a salué un cinéaste «trop rare» (un seul film, Birth, en 2004, et des vidéos commerciales ou musicales). On l’a rapproché de Kubrick.

Glazer jouerait Marsyas. Kubrick serait Apollon. La beauté esthétique, visuelle, du second n’a jamais pris le pas sur le récit. Chez lui, le spectateur reste fasciné et veut connaître la suite. Chez Glazer, le récit est flottant, lâche. Under the Skin aurait été un très beau court ou moyen métrage. Il ne tient pas la longueur. Les images, pour certaines fascinantes, s’imprègnent dans la mémoire. Mais Scarlett, à force de jouer les «robots» insensibles, lasse. Son air quelconque, dans ce film où elle est un peu miteuse, un peu cabossée, ne suffit pas à passer le temps. Elle ne possède pas un visage à la Garbo, ou à la Huppert, deux maîtresses des surfaces. Des visages-écrans qui vivent des pensées du spectateur, se transforment constamment. Parlent sans paroles.

On n’a pas besoin d’explications (qui est l’extraterrestre, pourquoi agit-elle). On a envie de ressentir. Mais ce film n’a pas grand-chose dans le ventre. Le public du NIFFF, le Festival du film fantastique de Neuchâtel, ne s’y est pas trompé. Le film de Glazer y était présenté au début du mois. Après des plans de nuit gluante, après des ciels floconneux, un flash rouge (tous très réussis, il faut l’admettre), Scarlett Johansson essayait péniblement de manger une tranche de forêt-noire. L’extraterrestre tentait de s’incarner, de goûter à la vie terrestre. Chocolat, crème, fruit rouge: le gâteau reprenait le code visuel du film jusqu’à l’écœurement. Lorsque enfin l’actrice réussit à ingurgiter une microbouchée, après un insoutenable suspense (et avant qu’elle la recrache), la salle applaudit. Les rires ravageurs faisaient la peau à un film talentueux mais diaphane.

«Under the Skin». De Jonathan Glazer. Avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay. Angleterre, 1 h 48.

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A Chillon, Hugo Bonamin en chasseur de fantômes

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:59

Exposition. Jeune peintre montreusien passé par Paris, Buenos Aires ou Calcutta, Hugo Bonamin dresse une vingtaine d’impressionnants portraits de visiteurs fameux passés par le château de Chillon.

On aura d’abord le tort de chercher des références. Francis Bacon évidemment, en tarte à la crème de cet art du mouvement fixé et tremblant, l’organique et la chair mêlés. Et cette inquiétude aussi, une angoisse diffuse et juste, une violence belle des âmes, écarquillées dans les regards. Devant d’autres portraits, on pensera à Willem de Kooning – justement cité par Marco Costantini dans la préface du catalogue (édité par art press) de l’expo – pour ces visages furtifs, ce flou comme arrêté dans l’espace.

Surtout, il s’agit de s’oublier et de saluer là un travail prometteur et impressionnant. Hugo Bonamin, aux origines à la fois montreusiennes et argentines, est un peintre né en 1979. Paris ensuite, atelier Poussin, Ecole du Louvre, rencontre décisive, aussi, avec un anatomiste qui lui fait alors saisir et ressentir la poétique du corps, devenant centrale dans son œuvre. Passages enfin par Londres, Buenos Aires (il y reste six ans), l’Inde et désormais un retour sur la Riviera vaudoise.

Ses portraits fantômes exposés depuis début juin au château de Chillon sont étonnants. Bonamin évite les pièges: avec une sorte de name dropping sur cimaises de vedettes de jadis passées par Chillon, la collection avait tout pour finir en anecdote. Mais c’est le contraire qui se passe. Cette peinture aux apparences immédiates (s’approchant, on cherche d’abord bêtement à reconnaître qui est peint) fait ici œuvre de sensation et de redécouverte. Cet art de la superposition, couches des portraits s’additionnant, facettes s’ajoutant, fait réapparaître ces fantômes, les rapproche, en fait deviner des secrets, des folies, des vérités que chacun se raconte ensuite à sa manière.

Traces fortes

C’est le talent de cette peinture ouverte. Elle laisse au regard sa liberté de voir une exaltation ou une terreur chez Courbet, une sévérité ou une mélancolie infinie chez Nabokov. Et Henry James: fou ou juste perdu? Victor Hugo: romantique et dur en même temps. Byron: transfiguré parce que la poésie, défiguré parce que Chillon fut sa prison. C’est une balade entre des fantômes, oui, mais c’est aussi un chemin des vivants, puisqu’il en reste des traces si fortes.

Avec Hugo Bonamin, le château de Chillon s’essaie aussi cet été, pour la première fois, à l’expostion personnelle d’un jeune artiste en devenir. La magie des lieux fait le reste, et le thème s’y prêtait absolument, né d’une recontre fortuite, il y a deux ans à Montreux, entre Bonamin et Jean-Pierre Pastori, directeur de la Fondation du château de Chillon jusqu’à l’automne prochain. C’est ce dernier, qui avait déjà publié divers mémoriaux d’artistes ayant transité par Chillon, qui a suggéré à Bonamin d’en tenter cette version picturale. Sa réussite est dans l’émotion que ces portraits dégagent: celle d’«illustres visiteurs» qui passèrent à Chillon non en touristes, mais en cherchant alors l’inspiration et les rêves du romantisme.

Hugo Bonamin. «Portraits fantômes».
Du 6 juin au 26 octobre. Château de Chillon. www.chillon.ch.

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Hugo Bonamin, d’après Gustave Courbet
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La Suisse et la Grande Guerre

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 06:00

Quiz. Comment la Confédération a-t-elle traversé les années de la Première Guerre mondiale, à laquelle les belligérants eux-mêmes étaient si mal préparés? 50 questions pour approfondir vos connaissances.

«Une tranquillité exceptionnelle en Europe», c’est ainsi que Winston Churchill commente dans ses Mémoires l’ambiance du printemps et de l’été 1914. Aujourd’hui, à un siècle du début du conflit, on n’a pas fini de s’étonner que les contemporains n’aient pas mieux perçu qu’ils fonçaient vers l’horreur. Entre la crise de Tanger en 1905 et les guerres balkaniques de 1913, maintes fois les chancelleries avaient cru la paix perdue. Un affrontement était jugé inévitable, chaque pays se préparait à en découdre, mais personne ne le vit arriver à ce moment-là, au terme d’un mois de juillet décrit rétrospectivement comme splendide, malgré l’assassinat de l’archiduc d’Autriche à Sarajevo fin juin. Surtout, personne n’avait anticipé que les combats dureraient plus de cinquante longs mois.

Lovée au milieu des belligérants, la Suisse ne fait pas exception. Elle aussi a revu l’organisation de son armée, procédé à des manœuvres et réfléchi à la manière de défendre sa neutralité. Mais elle se retrouvera aussi stupéfaite et prise au dépourvu par l’ampleur et la violence de la déflagration. Au point que certains, en haut lieu, douteront qu’elle parvienne réellement à se tenir à l’écart, et qu’elle ne soit pas forcée de choisir son camp.

La responsabilité du déclenchement des hostilités occupera encore les historiens des prochains siècles: l’Empire austro-hongrois voulait se venger de la Serbie, les Russes ont mobilisé tout en temporisant, les Allemands se sont hâtés de mettre en œuvre leur plan d’attaque, peaufiné depuis des années, en violant la neutralité belge, plutôt que la Suisse, pour contourner les forteresses érigées par la France tout le long de la frontière.

Ce débat sur la responsabilité toujours attribuée à «l’autre» puissance en occulte un plus gênant: celui sur la légèreté coupable avec laquelle gouvernements et états-majors lancent au combat des millions d’hommes, avant de les faire patauger et mourir dans la boue des tranchées d’un front stag­nant, qui court de la mer du Nord à la Suisse, pendant des mois.

L’historien Jean-Yves Le Naour rappelle, dans 1914, la grande illusion, comment, par exemple, la France a continué à vêtir ses soldats d’un pantalon rouge garance, qui en fera des cibles irrésistibles pour les mitrailleuses allemandes. Il dé-crit l’absurde doctrine d’engagement qui consiste à charger comme à l’époque de Napoléon, et qui fera périr des centaines de jeunes officiers et de soldats pour zéro avancée sur le terrain dans les premières semaines de la guerre: 27 000 Français sont ainsi tués le 22 août 1914 dans les Ardennes, quatre fois plus qu’à Waterloo.

Fossé entre Romands et Alémaniques

Au total, la Grande Guerre fera 19 millions de morts (10 millions de militaires, 9 millions de civils) et 21 millions de blessés. Une boucherie traumatisante, qui ne sera pourtant pas la dernière.

Au milieu de cette fournaise, la Suisse tira malgré tout son épingle du jeu. Malgré le fossé entre Romands et Alémaniques. Malgré la germanophilie du haut commandement. Malgré les difficultés d’approvisionnement. Malgré les tensions sociales. Malgré les doutes des belligérants sur le maintien de sa neutralité. Malgré de retentissants scandales d’espionnage. Malgré l’implication de certains politiciens dans des tentatives de paix séparée – le coup de poignard dans le dos que redoutaient les Alliés sur le front russe.

Parmi la déferlante éditoriale qui accompagne les commémorations dans les pays belligérants, le destin de la Suisse est rarement évoqué autrement que sous l’angle humanitaire.

Dans la mémoire collective nationale, le versant helvétique de 1914-1918 n’a guère été implémenté non plus, peut-être parce qu’il ne colle pas à l’image mythologique du petit pays uni dans la tourmente. Grâce à cinquante questions, L’Hebdo vous propose de tester et d’approfondir vos connaissances sur cette période clé.

En anéantissant trois empires (Autriche-Hongrie, Russie, ottoman), en donnant naissance à la révolution russe, au fascisme et au nazisme, 1914-1918 a bouleversé le monde et, s’il est une chose que les événements de cette période méconnue démontre, c’est bien que la Confédération, épargnée par les combats, ne le fut pas par l’onde des chocs. Quand sonne enfin l’Armistice, en novembre 1918, elle se croit au bord de la révolution. La fermeture des frontières n’empêche pas le vent de l’histoire de souffler. A vous de le mesurer.


1En novembre 1912, une ville suisse accueille le Congrès de l’Internationale socialiste pour la paix, où Jaurès prend la parole. Laquelle?
A Montreux
B Genève
C Bâle

2En 1912, la Société suisse des officiers lance une collecte nationale pour pallier le manque d’investissements du Conseil fédéral dans un secteur en plein essor. Lequel?
A La construction de chars blindés
B L’acquisition d’avions
C L’acquisition de sous-marins

3Quelle est la part de la population étrangère en Suisse à la veille de la Grande Guerre?
A 5%
B 10%
C 15%

4Dans quelle ville suisse compte-t-on le plus d’étrangers?
A Lugano
B Winterthour
C Genève

5Deux semaines avant l’éclatement du conflit, Alfred de Claparède, représentant la Suisse à Berlin, rapporte une conversation avec Arthur Zimmermann, sous-secrétaire de l’Office allemand des affaires étrangères, sur le risque de guerre à la suite de l’attentat de Sarajevo. Que confie l’Allemand au Suisse?
A «L’Autriche-Hongrie va écraser en deux semaines le royaume de Serbie, ce sera une promenade de santé.»
B «N’ayez crainte. Quoi qu’il arrive, le Kaiser a donné des ordres, la neutralité suisse ne sera pas violée.»
C «Allons donc! Croyez-vous que les grandes puissances voudront en découdre à cause de cette question locale?»

6Quand le Conseil fédéral décide-t-il la mobilisation générale en Suisse?
A Le 31 juillet
B Le 1er août
C Le 10 août

7Quel écrivain d’origine suisse lance «L’appel aux étrangers vivant en France», le 29 juillet 1914, afin qu’ils s’engagent dans la Légion?
A Charles Ferdinand Ramuz
B Blaise Cendrars
C Charles-Albert Cingria

8Que fait le Conseil fédéral le 4 août, lorsque les hostilités commencent?
A Il proteste contre l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes
B Il adresse aux pays en guerre une déclaration de neutralité
C Il enjoint la population à faire des provisions

9Combien y a-t-il de Romands au sein du Conseil fédéral quand éclate la guerre?
A Deux
B Un
C Aucun

10Le 3 août, l’Assemblée fédérale vote les pleins pouvoirs au Conseil fédéral pour prendre «toutes les mesures propres à assurer la sécurité, l’intégrité et la neutralité de la Suisse et à sauvegarder le crédit et les intérêts économiques du pays». Selon quel score?
A A l’unanimité
B Il y a trois abstentions
C Une vingtaine de députés pacifistes s’opposent à l’arrêté

11Où se trouve la balle qui a tué la première victime de la Première Guerre mondiale?
A Au Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont
B Au musée du CICR à Genève
C Au Mémorial de Verdun

12A Paris, en août 1914, les laiteries d’une enseigne suisse sont vandalisées par une foule qui croit que l’entreprise est allemande. De quelle société s’agit-il?
A Nestlé
B Maggi
C Milka

13Où se trouve la borne du «km 0» de la ligne qui séparait les fronts alliés et allemands?
A Dans une forêt près de Bâle
B Sur le territoire de la commune de Bonfol, dans le Jura
C Sur la route entre Delle et Boncourt

14Comment s’appelait la muse des soldats suisses cantonnés dans le Jura?
A Dorothée Müller
B Gilberte de Courgenay
C Berthe de Berthoud

15En 1914, la Suisse compte 3,7 millions d’habitants. Combien d’hommes sont mobilisés?
A 220 000 hommes
B 100 000 hommes
C 180 000 hommes

16En septembre 1914, Romain Rolland, écrivain pacifiste réfugié en Suisse, publie un texte qui fait date dans le «Journal de Genève». Quel est son titre?
A Au-dessus de la mêlée
B Au-dessus de la haine
C Un balcon sur l’Europe

17Quel peintre célèbre a immortalisé le général Wille?
A Abraham Hermenjat
B Félix Vallotton
C Ferdinand Hodler

18Quel souverain le général Wille avait-il reçu à Meilen, chez lui, en 1912?
A Guillaume II
B Nicolas II
C George V

19Incroyable mais vrai, les poilus partent au front avec un uniforme dont la veste est bleue et le pantalon rouge garance, qui en fait des cibles particulièrement visibles.
Les soldats suisses sont à peine moins voyants, vêtus de bleu. La fabrication d’uniformes gris-vert tarde, malgré une ordonnance du Conseil fédéral datant d’octobre 1914. Jusqu’à quand?

A 1915
B 1916
C 1917

20Décembre 1914, dans «Notre point de vue suisse», un écrivain alémanique ose dire qu’il n’y a pas de neutralité d’opinion. Cette prise de position est très mal accueillie en Allemagne. De qui s’agit-il?
A Carl Spitteler
B Max Pulver
C Hans Ganz

21Colonel et conseiller national, Edouard Secretan va utiliser son journal pendant toute la guerre pour fustiger les sympathies des Alémaniques pour l’Empire allemand. De quel titre était-il le rédacteur en chef?
A Le Journal de Genève
B La Gazette de Lausanne
C La Liberté

22«De tout mon cœur, je suis du côté de l’Allemagne.» Qui écrit cette phrase le 1er septembre 1914?
A Le général Wille
B Le rédacteur en chef de l’OltnerTagblatt
C L’ambassadeur d’Autriche à Berne

23En octobre 1914, le CICR ouvre à Genève l’Agence internationale des prisonniers de guerre, qui établira plus de 4 millions de fiches pour faire parvenir à 2,5 millions de prisonniers de guerre du courrier et des colis. Dans quel roman de Guy de Pourtalès est décrite la formidable mise sur pied de cette organisation, qui traitera jusqu’à 5000 demandes de renseignements par jour?
A Les amis suisses
B La pêche miraculeuse
C Les lettres de ma promise

24Dès le début de la guerre, la Suisse s’active pour organiser l’échange de grands blessés entre belligérants, puis leur internement. Les sanatoriums de stations alpines sont réquisitionnés. Au total, combien d’internés ont-ils été accueillis?
A 41 000
B 67 000
C 101 000

25Mai 1915, le chef de l’état-major Theophil Sprecher von Bernegg fait part de sa profonde inquiétude au Conseil fédéral. Pourquoi?
A Il redoute une invasion italienne
B L’ambassade suisse à Berlin a eu vent d’une invasion de la Suisse
C Des troupes françaises ont violé la frontière près de Bonfol, avant de faire marche arrière

26En août 1915, le ministre des Etats-Unis d’Amérique à Berne, Stovall, fait part au Département d’Etat d’une préoccupation que le Conseil fédéral demande à son propre ambassadeur de démentir. De quoi s’agit-il?
A Le général Wille aurait secrètement rencontré des membres de l’état-major allemand
B Excédée par les entraves au commerce, la Suisse serait sur le point d’entrer en guerre aux côtés des Allemands
C Le Conseil fédéral aurait autorisé des membres de la famille impériale autrichienne à venir se reposer en Suisse

27Début décembre 1915, le cryptographe Langie alerte le chef du Département fédéral militaire Decoppet: «Je veux bien travailler pour l’état-major suisse, mais non pour l’état-major allemand.» Que soupçonne-t-il?
A Que des dépêches sont transmises aux Allemands et aux Autrichiens
B Que le code utilisé n’est plus sûr
C Qu’il a trop de travail et qu’il faudrait engager un confrère

28En 1916, au Cabaret Voltaire de Zurich naît un mouvement artistique original autour d’artistes réfugiés en Suisse. Lequel est-ce?
A Le cubisme
B Le dadaïsme
C Le futurisme

29En 1916, le Conseil fédéral s’excuse auprès du Kaiser. Pourquoi?
A Des effigies de l’empereur ont été brûlées sur la place de Plainpalais à Genève
B Le journal satirique L’Arbalète a publié un dessin pornographique de l’empereur nu
C Le drapeau allemand hissé en l’honneur de l’anniversaire du Kaiser a été arraché au consulat de Lausanne

30En 1916, le conseiller fédéral Decoppet offre à ses collègues sa démission, en vain. Pourquoi?
A Il a découvert que le général lui avait soustrait des informations de première importance lors de l’affaire dite «des colonels»
B Il est fatigué
C Le budget de l’armée a tellement explosé qu’il redoute que les chambres ne l’approuvent pas

31En 1916, une ville est bombardée par erreur par l’aviation allemande, une mésaventure qui signale la carence des moyens de défense aérienne. Laquelle?
A Porrentruy
B Bâle
C La Chaux-de-Fonds

32En 1917, le Conseil fédéral décide de remplacer Wille à la tête de l’armée, alerté par des médecins qui le trouvaient «sénile». La destitution n’a pas lieu. Pourquoi?
A Les trois conseillers fédéraux chargés de parler à Wille se font tellement réprimander par lui qu’ils renoncent
B Le candidat de remplacement meurt subitement
C L’ambassade d’Allemagne, qui a eu vent du complot, menace la Suisse de graves représailles

33Le 18 juin 1917, le conseiller fédéral Arthur Hoffmann, chef du Département politique (comme on appelait alors le Département des affaires étrangères) doit démissionner avec effet immédiat. Pourquoi?
A Il est gravement malade, une des premières victimes de la grippe espagnole
B Un journal suédois révèle qu’il a tenté de négocier une paix séparée entre l’Allemagne et la Russie, une violation inacceptable de la neutralité pour les Alliés, qui plus est sans en informer ses collègues du gouvernement
C Il s’est compromis au bar du Bellevue avec une espionne allemande

34Pour remplacer Arthur Hoffmann, la «Neue Zürcher Zeitung» plaide avec véhémence pour l’élection de Gustave Ador, alors qu’il avait refusé d’être candidat par le passé. Pourquoi?
A Parce qu’il est libéral
B C’est le tour d’un Genevois
C Le président du CICR apparaît comme la seule personnalité propre à restaurer le crédit international de la Suisse après la désastreuse affaire Hoffmann

35Dans sa revue «Stimmen im Sturm aus der deutschen Schweiz», le pasteur Eduard Blocher, grand-père de Christoph, se distingue pendant toute la guerre par ses propos. Pourquoi?
A Il plaide pour l’accueil de réfugiés
B Il est l’une des rares voix alémaniques à fustiger le pangermanisme du général Wille
C Il se montre pangermaniste et anti-Welsches

36En janvier 1918, le professeur genevois William Rappard écrit à un ami américain, le colonel House. Il mentionne un fait inquiétant:
A Des révolutionnaires bolcheviques sont actifs en Suisse, «notre pays ne saura pas faire face à une insurrection».
B Les stocks alimentaires sont presque épuisés, «nos rations quotidiennes sont largement inférieures à celles des pays en guerre».
C L’armée suisse souhaite acheter des munitions aux Américains, «tous nos stocks ont été vendus aux Autrichiens».

37Conséquence de la guerre, l’endettement explose et de nouveaux impôts sont levés. Mais sur quoi reposaient jusqu’alors les recettes de la Confédération?
A Elles provenaient des droits de douane à 85%
B Elles provenaient de péages perçus au Gothard et au Simplon à hauteur de 50%
C Elles provenaient d’un impôt sur les transactions financières réalisées avec l’étranger à hauteur de 40%.

38De quoi les soldats se plaignent-ils tout au long de la guerre?
A Des poux
B Des rations alimentaires trop chiches
C Du drill à la prussienne, introduit par le général

39Combien de jours les soldats mobilisés passèrent-ils en moyenne sous les drapeaux?
A 100
B 500
C 1000

40Le 11 novembre 1918, la division des affaires étrangères du Département politique transmet un message à ses légations (ambassades) à Paris, Rome, Londres et Washington. Quelle est la teneur du message?
A Le Conseil fédéral souhaite que soient transmises aux vainqueurs des félicitations chaleureuses
B Le Conseil fédéral commence le lobbying pour proposer Genève comme siège de la future Société des Nations
C Le Conseil fédéral récuse toute intervention des Alliés pour l’aider à gérer les troubles dus à l’agitation sociale

41Le 11 novembre 1918, c’est l’Armistice, la fin tant attendue de la guerre, mais la Suisse est en émoi. Pourquoi?
A Après avoir survolé Zurich, un zeppelin est tombé sur Oerlikon, il y a plusieurs dizaines de morts
B C’est la grève générale
C Des anarchistes ont fait sauter une bombe à la gare d’Olten

42En octobre 1918, une réforme institutionnelle majeure est acceptée par le peuple et les cantons qui l’avaient refusée jusqu’ici. De quoi s’agit-il?
A L’introduction du droit de vote des femmes
B L’introduction de la représentation proportionnelle au Conseil national
C L’introduction du référendum sur tout traité international

43La guerre a un effet désastreux sur le niveau de vie des Suisses. En 1918, quelle est la part de la population qui émarge à l’assistance publique?
A Un habitant sur trois
B Un habitant sur six
C Un habitant sur dix

44Le président américain Wilson a imposé Genève comme siège de la Société des Nations. Un pays intrigue pour contester ce choix. Lequel?
A La France
B La Grande-Bretagne
C La Belgique

45Que se passe-t-il pour Robert Grimm, le leader de la grève générale?
A Les autorités profitent de son origine allemande pour l’expulser
B Il écope de six mois de prison ferme et écrit un livre
C Protégé par son immunité parlementaire, il est réélu au Conseil national

46Dans laquelle de ces villes Lénine n’a-t-il pas habité pendant ses années d’exil en Suisse?
A Carouge
B Berne
C Lausanne

47Quand Lénine quitte-t-il définitivement la Suisse pour rejoindre la Russie en pleine révolution?
A Le 1er mai 1916
B Le 9 avril 1917
C Le 10 octobre 1917

48Qui a sculpté le «Fritz» qui s’élevait naguère aux Rangiers?
A Une compagnie de soldats mobilisés dans la région pendant la mobilisation
B Le sculpteur genevois Louis Ferrari, qui avait servi dans la région
C Le sculpteur et peintre neuchâtelois Charles L’Eplattenier

49En 1987, Niklaus Meienberg publie des extraits de correspondance privée du général Wille qui choquent tellement que le Conseil fédéral est interpellé.
Dans quel journal?

A Berner Tagwacht
B Tages-Anzeiger
C Weltwoche

50La guerre a fait mesurer aux Suisses les risques d’un isolement. Ils s’engagent avec enthousiasme dans la création de la Société des Nations. Quels sont les cantons qui disent le plus massivement oui, le 16 mai 1920?
A Vaud, Tessin et Neuchâtel
B Vaud, Neuchâtel et Genève
C Vaud, Zurich et Genève

CT collaboration Luc Debraine


Réponses

1 C
2 B
3 C
4 A Il y a 51% d’étrangers à Lugano, 42% à Genève et 34% à Zurich.
5 C
6 A Elle commence le 1er août. Les hommes entrent en service entre le 3 et le 7 août.
7 B
8 B Le Conseil fédéral ne proteste pas contre la violation de la neutralité belge, malgré l’émoi qu’elle suscite dans la population.
9 B Il s’agit de Camille Decoppet (PLR/VD), en charge du Département militaire fédéral
10 A C’est le cas dans la plupart des pays, belligérants ou pas.
11 A
12 B
13 B
14 B
15 A
16 A
17 C
18 A Guillaume II était le parrain de son petit-fils.
19 B
20 A Carl Spitteler reçut le prix Nobel de littérature en 1919.
21 B
22 A
23 B
24 B
25 A Il redoute une invasion à la frontière sud au moment où l’Italie entre en guerre contre les Empires centraux.
26 B Tout au long de la guerre, le Conseil fédéral doit répondre aux critiques et aux craintes des Alliés.
27 A C’est ainsi que débute l’affaire des colonels, qui fera scandale. La manière dont le général minimise les actes de ses subordonnés provoque l’ire des Romands et aggrave le fossé entre régions linguistiques.
28 B
29 C
30 A Pour l’empêcher de démissionner, ses collègues menacent de faire de même. Le gouvernement frôle l’implosion.
31 A
32 B Il s’agit du Genevois Alfred Audéoud, commandant du premier corps d’armée.
33 B
34 C
35 C
36 B
37 A
38 C
39 B
40 C
41 B
42 B Le Parti radical perd sa majorité.
43 B 
44 C
45 B
46 C
47 B
48 C
49 C
50 A


A lire et à consulter

Notre webdossier sur www.hebdo.ch, avec notamment des indications de l’historien Olivier Meuwly sur la bibliographie récente du conflit.

Webdossier«La Suisse et la guerre de 14-18» sur www.letemps.ch

Webdossier des «Documents diplomatiques suisses» sur www.dodis.ch avec des dizaines de documents désormais directement accessibles en ligne.

Le site du Dictionnaire historique suisse www.dhs.ch, qui permet une recherche par mot clé.

1914, la grande illusion,
 de Jean-Yves Le Naour, Perrin, 2012.

Conseil fédéral
Dictionnaire biographique des cent premiers conseillers fédéraux, d’Urs Altermatt, Cabédita, 1993.

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Roger Viollet
Bibliothèque nationale suisse/ 14-18.ch
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Cet été, lisez suisse!

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 06:00

Lectures. Il n’y a pas que Katherine Pancol, Guillaume Musso et Marc Levy à emporter sur la plage et dans ses valises: les écrivains suisses ont pondu ce printemps une kyrielle de polars, livres historiques ou romans sexy qui valent bien les best-sellers internationaux. Les conseils d’amis estivaux de Julien Burri et Isabelle Falconnier.

Vacances au Schloss Hotel
«Allmen et les dahlias»
Martin Suter

Le dandy détective von Allmen reprend du service depuis les rives dorées d’un lac suisse et se lance sur la piste d’un tableau de Fantin-Latour, Dahlias. L’œuvre vient d’être dérobée à son excentrique propriétaire, prénommée justement Dalia. Et qu’importe si la dame n’avait elle-même pas acquis l’œuvre légalement. Notre détective a une conception toute personnelle des lois, lui qui emploie un sans-papiers guatémaltèque comme homme à tout faire. Humour british, élégance surannée. Une écriture fine et légère, en rythme de croisière. ■ JB
Editions Christian Bourgois

Vacances en autostop
«Le cul entre deux chaises»
Joseph Incardona

Un loser genevois abonné aux embrouilles claque à répétition la porte de ses employeurs. Comme son auteur, Joseph Incardona, il se retrouve toujours «le cul entre deux chaises», écartelé entre ses origines italiennes et suisses. L’éditeur BNS republie ce premier roman paru en 2002, écrit à l’ombre tutélaire de Charles Bukowski et John Fante. Ce n’est pas un polar, mais un portrait réalisé avec la palette du noir. Il est à l’image de son héros: cabotin, dérivant, angoissé, plein d’humour et attachant. ■ JB
Editions BSN

Vacances à l’ombre
«Les ombres du métis»
Sébastien Meier

L’inspecteur Paul Bréguet voit sa vie basculer après la découverte, dans les bois de Sauvabelin, d’un jeune métis inconscient, laissé pour mort après un viol. Tel un ange noir, Romain Baptiste va lui révéler une part ignorée de lui-même. Sébastien Meier, 26 ans, a eu la bonne idée de choisir Lausanne pour ancrer son premier polar. Son écriture exacerbée n’a pas encore la retenue et l’efficacité d’un Simenon, son modèle, mais ce mélange de sexe et de terroir est détonant. ■ JB
Editions Zoé

Vacances chez Stephen King
«33, rue des Grottes»
Lolvé Tillmanns

C’est un immeuble tranquille au 33, rue des Grottes, dans une ville souriante nommée Genève. Entre voisins, on se salue, on vit sa vie. Un matin, l’inimaginable arrive. La terreur envahit les rues, les gens tombent comme des mouches sous les attaques d’un virus inconnu. Avec une belle inspiration, Lolvé Tillmanns, née en 1982 à Morges, suit chacun des personnages de l’immeuble pris dans la tourmente. Comment survit-on lorsque le monde autour s’écroule? Se retrouve-t-on du côté des charognards ou des généreux? Apprend-on à vivre ou à mourir? Une entrée en littérature sous la forme sexy d’un flirt avec la littérature fantastique. ■ IF
Editions Faim de siècle & Cousu mouche

Vacances à l’ashram
«L’alphabet des anges»
Xochitl Borel

Inoubliable, cette gamine nommée Aneth, dont la mère, Soledad, a voulu avorter avec des aiguilles, mais qui est restée accrochée, borgne mais surdouée pour le dessin, et le bonheur. Sauf qu’Aneth va perdre son autre œil. Et que Soledad ne sait plus reconnaître l’amour. Ode à la liberté et à la poésie de la vie, L’alphabet des anges est un conte initiatique foudroyant qui vaut bien Le prophète, Le petit prince ou Le pèlerin de Compostelle. En plus, c’est le premier roman de Xochitl Borel, 27 ans, qui a créé une collection de premiers romans aux Editions de l’Aire. Parfois, on n’est vraiment jamais mieux servi que par soi-même. ■ IF
Editions de l’Aire

Vacances sur Facebook
«Crois-moi, je mens»
Nadine Richon
Ah, l’amour. Violette aime Antonio, Catherine aime Mike: chacune de leur côté, deux femmes mûres découvrent les joies du flirt à distance, via Facebook. Et puis l’homme dont elles pensent qu’il va combler le vide affectif et sexuel de leur vie a des soucis, leur demande de l’argent. Qui est-il vraiment? Comme elle connaît bien les joies du marivaudage contemporain, virtuel et fantasmé, Nadine Richon! Comme elle connaît bien les désirs secrets des femmes! Comme elle ment bien! ■ IF
Editions Campiche

Vacances baroudeuses
«Journal du Danube»
Virginie Luc

Du delta du Danube ukrainien au land de Bade-Wurtenberg, voici une collection de portraits de gens du voyage, autant de perles reliées par l’écriture pointilliste et précise de Virginie Luc, écrivaine et reporter. Ce sont ces Gitans réinventés par Mérimée (dans son roman Carmen) que l’auteur recherche, un peuple qui serait plus «libre» que les autres. Mais l’écriture transcende les clichés romantiques, nous emmenant dans une Europe âpre et belle, oubliée par l’histoire. Avec, toujours, la présence forte de la musique comme seule véritable patrie. ■ JB
Editions L’Age d’Homme

Vacances de repenti
«Faut quitter Schummertal!»
Pedro Lenz
Goalie est un escroc sympathique, un junkie margoulin et parasite qui a un don certain pour raconter des histoires (ou soûler de palabres ses semblables, c’est selon). A sa sortie de prison, il revient dans sa ville natale, Schummertal, et il a bien l’intention de rebondir… Ce perdant magnifique a séduit les lecteurs suisses alémaniques (le roman a été adapté au cinéma). Tendrement ironique, le poète et écrivain Pedro Lenz sait nous rapprocher de Goalie, et parler de nous à travers lui. ■ JB
Editions d’En bas

Vacances en enfance
«Le troisième animal»
Jean-Jacques Bonvin

C’est une enfance racontée comme un petit théâtre, un album d’images. Un «dépotoir familial» noir dépeint avec des couleurs enjouées, une douce ironie, de l’élégance et un rythme sautillant. Aucun pathos, dans cette déconfiture, la «décadence» sociale d’une famille entre Romont et Crans-Montana. En filigrane, la grande histoire, la guerre froide, se dessine par touches… C’est surtout le portrait d’une mère, personnage qui apporte à ce texte le souffle de l’émotion. ■ JB
Editions d’Autre part

Vacances au bord du Rhône
«1352. Un médecin contre la tyrannie»
Philippe Favre
Il a fait souffler le premier vent de liberté qui balaya la vallée du Rhône au milieu de XIVe siècle et devrait être aussi connu que Guillaume Tell ou William Wallace: Guillaume Perronet, médecin, scientifique en avance sur son temps, en lutte contre l’obscurantisme religieux et la tyrannie des puissants, humaniste généreux, fut le premier à organiser la révolte des communes valaisannes contre l’oppression de la Savoie et la tyrannie de l’Eglise. Las: il est absent des manuels scolaires. Philippe Favre, enseignant en Valais, comble cette injustice par un roman historique aussi passionnant que didactique. Ou la passion de l’histoire portée à son meilleur. ■ IF
Editions Favre

Vacances en amoureux
«Chère Mademoiselle et amie»
Marielle Stamm

Durant cinquante-cinq ans, entre 1918 et 1972, Félix et Sybil se sont écrit. Entre-temps, Félix s’est marié, puis Sybil. Ils ont enfants, des petits-enfants. L’amitié a survécu à l’amour, même s’ils ne se rencontrent qu’à huit reprises. Longtemps après la mort de Félix, ses lettres à Sybil tombent entre les mains de son fils Lucas, qui se plonge dans cette correspondance intime comme on se plonge dans un secret de famille brûlant, comme on fait connaissance avec un père jeune, ardent, complexe, un père qu’on a à peine connu, et que la vie nous permet de rencontrer. ■ IF
Editions Mon Village

Vacances vintage
«Cinq épisodes d’une vie»
T. Combe
Elle s’appelait Adèle Huguenin. Elle est née au Locle en 1856, mais elle a dû prendre le nom de plume de T. Combe pour faire publier ses nouvelles et romans. Après une vie vouée au féminisme, au socialisme et à l’abstinence, elle se lance dans un dernier, vaste roman enfin débarrassé de ses combats moraux: Cinq épisodes d’une vie raconte ses aventures à Londres et à Paris en 1880, une passion amoureuse malheureuse, anglaise puis parisienne. On croirait lire une Jane Austen neuchâteloise. Le tout est passionnément vintage. ■ IF
Nouvelle Revue neuchâteloise

Vacances au Périgord
«Le mystère Pepeyrand»
Yves Balet

Un avocat suisse, une maison de vacances dans le Périgord, un double meurtre commis en l’absence du maître des lieux, un amour d’antan fracassé en vol, des magouilles politiques locales… L’avantage d’être avocat et notaire à Sion, comme Yves Balet, c’est que l’on a parfois une maison en Dordogne, du temps pour écrire, de l’imagination à revendre et un talent suffisant pour donner aux lecteurs du Mystère Pepeyrand l’envie de tourner les pages jusqu’au dénouement final. Bingo! ■ IF
Editions Slatkine

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Dessin original Keiko Morimoto
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Mostra de Venise: 20 films seront en lice pour le Lion d'or

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La programmation de la 71e Mostra de Venise, du 27 août au 6 septembre, a été dévoilée jeudi. La compétition pour le Lion d'or rassemblera 20 longs métrages. Quant au film d'ouverture, ce sera "Birdman" du Mexicain Alejandro Inarritu.

Comme de coutume, la programmation mélange vieux maîtres et jeunes talents. "Il n'est pas question d'une photographie de l'instant présent, mais de réussir à voir les choses d'une autre manière, de percevoir ce qui s'avère invisible, ce qui reste peu clair", a expliqué le directeur du festival, Alberto Barbera.

Au total, vingt longs-métrages, dont quatre productions françaises et autant d'américaines, seront en lice pour le Lion d'Or. La prestigieuse récompense sera attribuée par un jury président par le compositeur français de musique de films Alexandre Desplat.

Parmi les films très attendus, un "Pasolini" de l'Américain Abel Ferrara, qui contera la vie du poète italien, marxiste et homosexuel, assassiné en 1975. Coproduction italo-franco-belge, ce "biopic" réunira les acteurs Daniel Dafoe, Riccardo Scarmarcio et Maria de Medeiros.

Autre coproduction attendue, le dernier film du Turc Fatih Akin, "The Cut", avec le Français Tahar Rahim en tête d'affiche. La France présentera "Le dernier coup de marteau" d'Alix Delaporte, "Loin des hommes" de David Oelhoffen, et "Trois coeurs" de Benoît Jacquot, avec un casting quatre étoiles: Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve.

Coproduction franco-belgo-suisse, "La rançon de la gloire" de Xavier Beauvois a aussi été retenu pour la complétition. L'ouvrage rénit presque les mêmes acteurs puisque Benoît Poelvoorde et Chiara Mastroianni figurent au générique. Parmi les stars attendues, Al Pacino sera en compétition avec "Manglehorn" de l'Américain David Gordon Green.

"Birdman", en ouverture, sera l'occasion de voir défiler sur le tapis rouge Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Emma Stone et Naomi Watts.

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 19:19
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Les jouets de la famille royale exposés à Buckingham

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Déguisements, jouets chéris et cadeaux précieux : l'exposition "Une enfance royale" présente au public à partir de samedi les trésors des bambins de la monarchie britannique, dans les somptueuses galeries de Buckingham Palace à Londres.

Plus de 150 jouets et archives, notamment issus de la collection privée de la famille royale, ont été rassemblés. Couvrant une période d'environ 250 ans, ils ont appartenu à 25 enfants sur neuf générations, de George IV au prince George de Cambridge.

Naissances, anniversaires, jeux d'intérieur et d'extérieur sont autant de thèmes abordés dans l'exposition. "Ces documents offrent un rare aperçu de la vie et du développement de ces enfants. Ils révèlent leurs points communs avec tous les autres enfants, qu'il s'agisse d'apprendre à écrire ou de ne pas avoir la meilleure conduite", commente Anna Reynolds.

"Très, très, très, très, affreusement vilaine!!!!!", se décrivait par exemple dans son "carnet de comportement" la future reine Victoria le 25 septembre 1832, à l'âge de 13 ans. Exposé dans une pièce décorée de lustres, le fameux carnet est entouré de dizaines d'autres objets, tel un livret révélant que "Mama" et "Bebe" furent les premiers mots prononcés par Elizabeth, l'actuelle reine.

Plus loin, les visiteurs découvrent chevaux à bascule et mini-automobiles. Comme cette Aston Martin modèle DB5, réplique en miniature d'une des voitures de James Bond, avec laquelle le prince Andrew a joué en 1966. Fidèle à l'originale, elle était équipée de tous les gadgets nécessaires à l'agent 007.

Derrière, les images de princes et princesses en train de s'amuser défilent sur de petits écrans, tandis qu'un autre film montre les princesses Elizabeth et Margaret jouant avec leur mère.

L'exposition, qui dure jusqu'au 28 septembre, ne manque pas de présenter au public les biens du nouvel arrivé, le prince George, troisième dans l'ordre de succession au trône britannique. Les visiteurs découvriront ainsi une couverture violette offerte par le couple Obama à l'héritier pour sa naissance et pourront admirer la robe portée par le prince à l'occasion de son baptême.

L'an dernier, l'exposition consacrée aux 60 ans du couronnement de la reine Elizabeth avait accueilli quelque 530'000 visiteurs en 65 jours.

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Vendredi, 25 Juillet, 2014 - 02:02
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Comic Con de San Diego, le rendez-vous des super-héros

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Plus grand festival de BD des Etats-Unis, le Comic Con de San Diego qui s'est ouvert jeudi 24 juillet pour quatre jours a des allures de grande kermesse. Durée: 00:50

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Vendredi, 25 Juillet, 2014 - 16:42
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