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Marcus Signer: Goalie, c’est lui

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:55

Portrait. Le comédien a reçu un Prix du cinéma suisse pour son interprétation de l’antihéros créé par Pedro Lenz dans son best-seller «Der Goalie bin ig». Mais il reste une énigme.

Il y a d’abord le roman, Der Goalie bin ig, devenu Faut quitter Schummertal! en français. Il a fait de son auteur, le Bernois Pedro Lenz, une star. Ecrit en dialecte, il raconte à la première personne les déboires de celui que l’on surnomme depuis l’enfance Goalie, le gardien de but. Il y a ensuite l’adaptation cinéma de ce best-seller. Elle a apporté à la réalisatrice Argovienne Sabine Boss quatre récompenses sur sept nominations lors de la dernière cérémonie des Prix du cinéma suisse, dont celles du meilleur film et du meilleur scénario. Mais aussi de la meilleure interprétation masculine pour Marcus Signer. Un sacre incontestable tant l’acteur ne donne pas l’impression d’incarner Goalie mais de faire littéralement corps avec ce personnage qui semble avoir été écrit pour lui.

«Goalie est un antihéros, un homme de bonne foi, un bavard naïf et fantaisiste, tout à l’opposé des ambitieux, qui réussissent et qui sont considérés aujourd’hui comme des modèles», dit Pedro Lenz de sa création. Après avoir purgé un an de prison pour avoir accepté d’aller récupérer un paquet à Pontarlier en échange de quelques centaines de francs, Goalie se rend peu à peu compte qu’il a été dupé par celui qu’il prenait pour son meilleur ami. Fidèle en amitié, ancien junkie en quête de rédemption et d’amour, il a payé cash sa loyauté.

Malice enfantine

Dès sa première apparition, Marcus Signer occupe tout l’écran. Silhouette massive mais gestes hésitants, regard perdu, improbable croisement de Droopy et John Lydon, il fait littéralement sien le personnage de Pedro Lenz, au point qu’on ne croit pas à un rôle de composition. «Il lui a donné une grande force, l’a rendu charmant, insistant, vulnérable et complexe», souligne le romancier.

Né à Berne en 1964, Marcus Signer se forme à l’art de la comédie dans les années 80 au sein de l’atelier Theater 1230, dont il est membre jusqu’en 1992. Il séjourne quelque temps à New York, mais c’est sur les planches, dans la capitale helvétique et aussi à Coire, qu’il débute vraiment. Il apparaît en même temps dans deux épisodes de la populaire série Tatort, ce qui le fait connaître d’un large public, tout en tournant au côté de Bruno Ganz Brandnacht, un thriller réalisé par Markus Fischer. Alors qu’une carrière cinématographique semble s’ouvrir à lui, il travaille encore deux fois sous la direction du cinéaste zurichois puis disparaît totalement des écrans pendant plus de dix ans. Avant de réapparaître en 2011 dans Mary & Johnny, de Samuel Schwarz.

Pour beaucoup, le Bernois reste une énigme. En février dernier, un journaliste du Tages-Anzeiger avait tenté de percer le mystère Signer, un homme imposant – il mesure environ 1 m 90 – qui «respire un mélange de supériorité intemporelle et de malice enfantine». Notre confrère zurichois n’apprendra finalement pas grand-chose, si ce n’est qu’il aurait bien aimé jouer James Dean dans un biopic sur le rebelle de Hollywood, ou bien Gandalf le Magicien. A lire l’article publié, on devine que l’acteur est du genre taiseux.

Loser pathétique

Pour en avoir le cœur net, L’Hebdo a également voulu partir à sa rencontre. A Berne, où pourquoi pas à Langenthal, ville d’origine de Pedro Lenz devenue Schummertal dans son roman. Mais, malgré toute la bonne volonté d’un attaché de presse zélé, pas trace de Signer. Aucune réponse, comme s’il voulait volontairement rester une énigme. Seule Sabine Boss assure la promotion romande du film. Dans le milieu du cinéma, il se murmure que le Bernois est en effet atypique, qu’il n’a pas toujours carburé à l’eau de source, d’où peut-être la facilité avec laquelle il a pu devenir Goalie, ce loser pathétique et agaçant dans sa manière de tout gâcher. Mais qu’il arrive malgré tout à nous rendre sympathique, signe de la grande finesse de son jeu.

Lorsque enfin il parvient à séduire Regula et à l’emmener en Espagne, Goalie réussira l’exploit de la laisser seule dans l’attente du repas promis, occupé qu’il est à picoler tout en jouant au baby-foot. Marcus Signer aurait un jour oublié de remonter sur scène pour les mêmes raisons. Il était fait pour devenir Goalie, pas de doute. A tel point qu’on se demande si une telle performance ne va pas le pousser à disparaître de nouveau des écrans. A fuir une célébrité dont il ne semble pas vouloir.

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Stromae, direction l’Amérique

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:56

Phénomène. Alors qu’il sera la grande vedette du Paléo le mercredi 23 juillet, le nouveau roi des Belges et d’ailleurs fait le buzz jusqu’aux USA, où ses premières prestations en font un successeur possible de Montand et de Piaf.

Plus de deux millions d’exemplaires de son album Racine carrée écoulés dans le monde. Des chiffres qui rappellent le bon vieux temps, ceux d’avant l’effondrement du marché du disque. Des concerts pleins partout, en Belgique comme en France ou en Suisse. En Suisse précisément, le triomphe de Stromae est de ceux qui explosent la frontière des langues: l’électro-ethno-dance du jeune homme passe très bien la Sarine. Quelque 8000 personnes ont déjà acheté leur billet pour venir l’applaudir au Hallenstadion de Zurich, le 5 décembre prochain.

En attendant, son programme estival passera par le Paléo, où Stromae est programmé le mercredi. Là aussi, c’est énorme et l’hystérie palpable; les billets se sont arrachés en quelques minutes ce printemps.

New York, New York

Stromae est aussi en passe de réussir une percée rarissime pour qui s’exprime en français: le monde anglo-saxon et l’Amérique. Il y a quelques semaines, une version de son «tubesque» Papaoutai, en duo avec la rappeuse Angel Haze, a fait le tour des radios britanniques. Surtout, au mois de juin, le chanteur s’est produit à New York, au Best Buy Theater, près de Times Square. Audience en majorité francophone dans cette salle de 2100 places.

Mais le Belge a tout de même suffisamment intrigué les Américains pour qu’il se retrouve invité au Late Night de Seth Meyers, sur la chaîne NBC: sa première télé américaine. Il a chanté, encore, Papaoutai et les paroles étaient même sous-titrées en anglais, manière de faire comprendre au public qu’on n’était pas dans la simple chansonnette. Enfin, Stromae, s’est retrouvé en cover du magazine Time Out, bible du divertissement new-yorkais.

Bon, ce n’est pas encore Michael Jackson, mais le buzz est en route. Il ne se déclenche pas non plus complètement par hasard (concert avec invitation aux médias qui comptent, cohérence artistique et visuelle rare pour un artiste européen, gros travail construit étape par étape, et évidemment un énorme talent). Prochain objectif en automne avec une courte série de concerts programmés en Amérique du Nord: deux à New York (au Terminal 5, une salle branchée du Bowery), puis Boston, San Francisco et Toronto.

Le succès possible de Stromae aux Etats-Unis procède aussi d’un historique. Maurice Chevalier, Edith Piaf, Yves Montand y ont été en d’autres temps des vedettes considérables, sans devoir passer à l’anglais. Mais depuis, plus grand-chose n’a marché là-bas dans la langue de Voltaire. Le son et la dance d’Europe (Daft Punk) ont dès lors, peut-être, préparé des oreilles et ouvert un nouveau chemin: celui d’une Amérique qui se mettrait à danser en français sur les mélancolies mondialisées du formidable Belge.

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Cet été, ça défile aux musées

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:56

Zoom. De Zurich à New York, une dizaine d’expositions sur la mode invitent les vacanciers. La nouvelle recette pour faire des entrées.

C’est une anecdote qui en dit long. A New York, au cœur du MET (Metropolitan Museum), le vénérable Costume Institute, créé en 1937 et répertoriant 35 000 pièces du patrimoine universel, vient d’être rebaptisé. Depuis le 8 mai, l’institution porte le nom d’Anna Wintour, rédactrice en chef du Vogue américain, mondialement connue depuis le film Le diable s’habille en Prada. «Son intérêt pour notre mission nous a permis de nous élever à de nouveaux niveaux de développement et de notoriété», déclare le directeur du MET. Membre du conseil d’administration du musée depuis 1999, la journaliste aurait récolté 125 millions de dollars pour l’institut.

Une chose est sûre: grâce à cette icône à frange, des touristes du Wisconsin ou d’Appenzell visiteront en famille l’«Anna Wintour Costume Center» avant de filer faire du shopping sur la Cinquième Avenue. Un dépoussiérage bienvenu.

Gage de popularité

Afficher la fashion au fronton d’un musée est gage de popularité. Le temps d’un été 2014, on dénombre une dizaine d’expositions attrayantes entre Zurich et Manhattan. Parce que la mode s’est popularisée, parce qu’on sait tout de tout, parce qu’on a tous accès aux codes du luxe (les grands créateurs signent pour H & M), parce que l’internet et Instagram nous font entrer partout, parce que les centres commerciaux sont les nouveaux centres culturels, parce que les filles tiennent leurs sacs à main comme des œuvres d’art, il ne reste plus qu’à aller visiter la mode postée sur un piédestal. Et parce que les deniers publics se font rares, il y a un réel intérêt économique à programmer une belle expo qui engendrera un gros succès public.

C’est ce qui se passe à Paris avec l’expo du Musée des arts décoratifs, programmée du 1er mars au 31 août, qui se voit prolongée jusqu’au 2 novembre. Il y a des noms, des univers oniriques, des mystères, qui font un carton. C’est un luxe soyeux, vaporeux, un voyage entre la Flandre et les pays chauds, entre le mutisme de son créateur et la chaleur de ses évocations, que montre cette première exposition consacrée à Paris à Dries Van Noten.

Des créateurs belges, de la fameuse bande des Six d’Anvers (1986), «Dries» est le plus international, le plus «successful», le plus facile à comprendre pour un grand public en vacances. De la grand-mère à la petite-fille, on aimera ses sources d’inspiration, cette peinture d’Elizabeth Peyton ou cette robe du soir de Cristóbal Balenciaga (1959). On ira voir «Dries» comme on irait voir une rétrospective Philippe Starck ou Andy Warhol.

Savoureux comme une chaussure miu miu

A Londres cet été, même facilité enivrante avec la programmation du Victoria & Albert Museum. On plonge – pourvu qu’il fasse chaud à Hyde Park – dans le Glamour de la mode italienne (1945-2014). C’est savoureux comme une chaussure Miu Miu, une robe baroque Dolce & Gabbana ou un tailleur bourgeois 1967 du déjà bronzé Valentino. Pour draguer le grand public, deux musées convoquent les grands noms de la photographie de mode, dont les plus actuels sont des people superstars. A Zurich depuis le 11 juillet, le Musée Bellerive expose la lignée allant de Man Ray à Mario Testino.

A Granville en Normandie, au Musée Christian Dior, c’est à Richard Avedon, Irving Penn, Patrick Demarchelier et leurs pairs qu’est consacrée l’expo d’été. Quand il faut régénérer, il faut penser célébrités. Ainsi, coup de flash sur Hedi Slimane, photographe, à la fondation Yves Saint Laurent en septembre, après un été consacré aux femmes berbères.

Au Locle, coup de chapeau à François Berthoud, enfant du coin et l’un des plus grands illustrateurs de mode au monde. Une idée de la nouvelle directrice du Musée des beaux-arts pour sa réouverture.

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Walter Bieri / Keystone
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Vahé Godel, clandestin

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:57

Poésie. Le Genevois publie «Chut…», recueil de poèmes dépouillé et émouvant. Il trace une voie pour vivre différemment, dans une société épuisée par sa propre exhibition et ses peurs.

Comment faire du silence un ami? Vahé Godel, riche de soixante ans de poésie, a peut-être trouvé la réponse. Son œuvre, ce sont 34 recueils, romans et récits, et plus de 60 plaquettes publiées avec le concours de plasticiens… Sans oublier son travail de traducteur, de passeur entre l’arménien et le français (10 volumes dont des anthologies parues chez Albin Michel ou La Différence).

Il débute en littérature en 1954 avec le recueil Morsures. Depuis, Starobinski, Butor ou Bouvier ont salué son talent. Tout cela pour arriver, en 2014, à Chut… Voilà un titre ironique pour un écrivain. Parce que ce livre marque une étape importante, il a choisi de le faire paraître en reprenant, dans le même volume, un recueil de jeunesse, Rouages, imprimé à compte d’auteur en 1963. C’est à Rouages qu’il fait débuter véritablement son œuvre. Ce qui précède, trop influencé par Aragon ou Eluard, n’était pas assez personnel.

On a l’impression d’une boucle qui se referme. Ou d’un livre en miroir. Il est très touchant de voir le poète d’aujourd’hui répondre à celui qu’il a été. Dans Rouages, le jeune Godel, 32 ans, a peur de la mort. Le monde qu’il traduit est menaçant, noir. A 83 ans, même s’il a conscience que le jour «baisse à vue d’œil», il préfère se laisser enivrer par l’obscurité, sans pathos. «Le vide est ma demeure.» Dans ces pages, il s’abandonne, s’oublie, se déleste de ses peurs.

«L’arménité»

Ce regard à la fois aux cœur des choses, et en dehors, il le doit peut-être à sa famille. Pour le comprendre, il faut revenir à ce qui le constitue, ce double héritage. «Vivre entre plusieurs langues a développé mon oreille.» Il faut une ouïe fine pour écouter le silence… Son père, Robert Godel, était originaire de Domdidier dans la Broye fribourgeoise. Fils d’une mère concierge et d’un père maître d’hôtel, il a attiré l’attention des employeurs de ses parents, les aristocrates genevois de la Grand-Rue. Ces derniers ont encouragé ses aptitudes intellectuelles étonnantes. Il deviendra professeur de latin à l’Université de Genève. Avant, il enseigne à Istanbul pendant sept ans, apprend le sanscrit, l’hébreu, le turc, le persan… Mais c’est une autre langue encore qui a sa préférence. Il épouse une Arménienne issue de la bourgeoisie moyenne, qui a connu la déportation en 1915.

Vahé Godel naîtra à Genève. «Vahé», c’est l’équivalent d’Hercule dans le panthéon arménien. Pour l’obliger à pratiquer cette langue qu’il aime tant, son père refusera de lui parler français. Plus tard, le jeune Vahé, en quête de liberté, s’essaiera au droit. Sans succès. «Ce n’était pas pour moi. Alors j’ai fait les lettres et je suis devenu enseignant, comme mon père, inévitablement.» Il sera professeur de français au collège Calvin, puis au collège Voltaire. Parallèlement, il trouvera sa voie dans l’écriture. Comme son frère, Armen, de dix ans son cadet.

La voix du silence

Notre société cherche à plaire, s’exhibe, s’agite pour masquer la peur de la mort et du vide? Vahé Godel choisit une direction opposée, nuancée. Chez lui, le vide est fécond. Mais son dépouillement joyeux n’a rien d’un détachement. Au contraire, il s’agit d’être là, pleinement, au cœur de l’instant. «C’est une de mes composantes, l’abandon», commente l’intéressé dans son appartement genevois. Une ascèse qui rejoint le mysticisme, pour mieux se laisser imprégner par le réel? «J’ai des démangeaisons mystiques», s’amuse cet agnostique qui a traduit Grégoire de Narek, un théologien arménien du Xe siècle.

Chut… est dédié à une femme, Sylvie, qui partage dorénavant sa vie. Une renaissance, après le deuil de sa seconde épouse en 2011.

Il sait que notre temps est compté, alors il va à l’essentiel. Mais l’essentiel n’est pas forcément là où on croit. Ce peut être simplement dans le fait de regarder «une femme effleurer les murs», ou «un geai regagner la chênaie». Il s’agit de «saisir l’absence à bras-le-corps / remettre en jeu / ce qui nous reste / effacer peu à peu / toutes traces de la mort / – vivre (survivre) / dans tous les sens».

«Chut...» précédé de «Rouages».
De Vahé Godel. Empreintes, 83 p.

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Pierre-Antoine Grisoni / Strates
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Alors on danse: Fauve, par-dessus tout

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:58

Je n’ai jamais considéré la musique comme seulement du divertissement, du futile, un truc pour danser ou du fun. Je ne crois pas plus aux différences de genre: pour moi, Stevie Wonder est aussi estimable et génial que Schubert ou Debussy, Ellington aussi décisif que Beethoven, J. J. Cale vaut bien Erik Satie, Billie Holiday sera plus éternelle que Barbara Hendricks, j’écris cela sans la moindre envie de provocation.

Je vais depuis trente ans au Montreux Jazz Festival pour entendre des idoles anciennes ou actuelles, découvrir, faire le curieux ou l’habitué. Mais je préférerai toujours les curieux aux habitués. Surtout, j’y vais pour tenter de saisir la vibration, un déhanchement du monde alentour. C’est grandiloquent, mais je me moque de l’être: oui, je crois à la musique en avant-poste, en précipité chimique, social, politique, historique. Je crois aux foules heureuses ou étonnées devant une chanson ou un rythme, et disant plus que le bonheur de la chanson ou du rythme.

Ça va finir, Montreux 2014. Jamie Cullum a été extraordinaire de la première à la dernière seconde. Stephan Eicher a été immense et généreux. Pharrell Williams n’est toujours pas un showman et je ne vais pas en rajouter ou jouer les étonnés. Mais j’espérais évidemment mieux: plus long, plus de tension, plus de fête. Pharrell est un miraculeux artiste de studio, je continue de l’adorer, mais bon, il m’a un peu déçu, sur le coup.

Mais, par surprise, il y a eu quelques minutes sidérantes. Après Eicher, je suis descendu voir la fin du concert de Fauve, ce collectif français poético-rap-rock qui a commencé à remplir les salles il y a quelques mois, sans avoir alors même sorti un disque, pratiquement sur la seule force du bouche à oreille. J’avais écouté depuis, et je trouvais ça surévalué, un peu ado ou démago. Mais là, en scène, j’ai été estomaqué par ces types, par l’ambiance, la folie tous ensemble, par la ferveur absolue, par la foule main tendue, avec eux. Fauve ne s’adressait pas du tout à moi, je suis terriblement trop vieux pour cette révolte-là, mais ils m’ont déchiré le cœur par leur incroyable envie de cœur. Ils m’ont bouleversé parce qu’ils étaient à fond dedans. Une musique frère, une baston poésie, arme ou bouclier: une musique nécessaire et utile. Fauve, par-dessus tout, c’est maintenant.

christophe.passer@hebdo.ch

 

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HEAD-Paléo, le son mis en image

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:58

Zoom. Avec l’affiche de l’édition 2014 (22-27 juillet), une collaboration exemplaire s’achève entre l’école d’art de Genève et le festival en plein air. Lequel se fait fort de soutenir les talents de demain, y compris dans la création visuelle.

C’est l’une des caractéristiques du Paléo: être à l’écoute de la jeune création, des talents en devenir, des maestros-Stromae de demain. Il était donc cohérent que le festival s’alliât, à l’horizon 2006 et jusqu’à l’édition 2014, avec une haute école d’art et de design dont la responsabilité est aussi de préparer les nouvelles gardes de créateurs. Surtout que la HEAD de Genève aime plonger ses étudiants dans le grand bain du réel, via des projets conçus pour des commanditaires extérieurs. C’est une saine, mais exigeante, stimulation qui sort les futurs artistes, graphistes ou designers de leur sanctuaire, les confronte aux exigences du marché, les oblige à se dépasser, bref, les encourage à être des professionnels avant l’heure.

Concevoir une affiche pour le Paléo Festival n’est pas rien. Surtout que l’affiche en question n’est presque plus rien. Qui communique encore avec les seuls placards collés aux murs des villes? Quasiment plus le Paléo, dont les billets s’arrachent en quelques heures, dans un rituel de l’offre restreinte (250 000 billets tout de même) et de la demande énorme qui se répète d’année en année. Le rendez-vous nyonnais communique d’abord avec son site internet, les réseaux sociaux, le bouche à oreille, sa réputation internationale.

Reste que la collaboration entre la HEAD et le Paléo s’articule d’abord sur cette fameuse affiche, qui est aux festivals de musique ce qu’est le logo d’une grande entreprise: un moyen d’identification traditionnel et immédiat. En 2006, il y a une éternité dans notre ère numérique, l’affiche était encore le principal vecteur de la publicité du Paléo. Le site internet de la manifestation était rudimentaire. Il ne l’est plus. L’identité visuelle conçue par la HEAD lui donne sa personnalité, son humeur du moment. L’affiche est désormais invitée à sortir de son propre cadre.

un exercice libre

Il n’empêche: quoi de mieux, pour un étudiant en communication visuelle, que d’investir ce grand rectangle vertical avec son imagination, sa dextérité, ses ressources expressives? La commande est aussi claire que l’exercice est libre. Avec toutefois le conseil, typique de la HEAD, de ne pas se contenter de l’évidence. Comme celle du dessin d’un instrument de musique ou la facilité algorithmique d’un tracé vectoriel. Bref, surprendre, amuser, oser, chercher le décalage.

Mieux vaut privilégier des écritures graphiques qui évoquent, au large, et au diapason de l’instinct, la vibration propre à l’événement de juillet. Son identité festive. Le mélange des générations. Les sons du monde entier. Ses animations odorantes, durables, ludiques, artistiques. Les déplacements des spectateurs, dont le tracé des flux évoque une usine à gaz (autre fameux lieu culturel à Nyon). Ses fumées pas toutes cashères, de celles qui encouragent la vision de drôles de bestioles dans les nuages qui passent là-bas, au-dessus de la grande scène.
Vibration? Elle est bien rendue, pour prendre l’exemple le plus récent, dans l’affiche de l’édition 2014. Elle fait voir l’invisible: le son. Les lettres se tordent sous les coups d’une boîte à rythme, comme un oscilloscope bousculé par une horde d’infrabasses. L’étudiant-lauréat du concours 2014 a eu l’idée de poser un scanner sur une enceinte qui amplifiait sa propre partition musicale, donnant vie à sa typographie.

Il en va ainsi des autres affiches, gagnantes ou non, des éditions des neuf dernières années, la durée de la collaboration entre le célèbre festival et la non moins fameuse école d’art. La plupart d’entre elles rejouent le processus de leur fabrication. Un cours de première, deuxième ou troisième année en communication visuelle se déroule dans le cadre d’une formation. Ici, la formation visuelle est prise au pied de la lettre. Les affiches montrent souvent la genèse d’une telle aventure graphique, avec ses outils basiques: un crayon, une gomme, des couleurs, une règle peut-être. L’ordinateur, c’est après, ou pas du tout.

La réalisation de l’œuvre, c’en est une, retient à l’occasion ses propres croquis, ses trames, ses grains, ses couleurs primaires ou complémentaires, son noir et blanc de graphite et de papier, ses essais, ses erreurs, ses réussites, ses rêveries, sa quête de la bonne transcription de l’idée initiale. Ce n’est pas la démonstration d’un procédé, mais la monstration d’un processus. C’est la mise en abyme d’une formation: celle reçue à Genève dans un cadre académique et celle de l’affiche elle-même, sur la table de travail.

D’où les propositions étonnantes et non conformistes retenues par les jurys des concours organisés depuis 2006. Elles réussissent l’exploit d’être fidèles à leur provenance aussi bien qu’à leur destinataire. Dans le monde de plus en plus formaté des grands festivals en plein air, cette originalité pleine de sens mérite d’être relevée. Good vibrations!

Mais l’affiche, alors? Périmé, le bon vieux véhicule de propagande au format mondial? Pour ainsi dire. L’important est que la création plébiscitée chaque année dans le cadre du partenariat HEAD-Paléo soit déclinée sur une quantité de supports, à commencer par le site web de la manifestation. Et les produits dérivés, des tee-shirts aux sacs. La décoration du festival, les écrans géants, les autocollants. Les 250 000 billets!

Une expérience précieuse

En d’autres termes, l’étudiant-lauréat doit fournir une boîte à outils graphiques. Il est certes aidé par le stage qu’il effectue au sein de l’atelier genevois de La Fonderie, une immersion professionnelle qui lui permet de procéder par étapes, selon un strict cahier des charges. C’est une expérience aussi nécessaire que précieuse, laquelle sera un atout de plus à la sortie de l’école d’art, diplôme en poche. C’est la compréhension de la réalité multiforme de la communication visuelle contemporaine, à l’évolution rapide.

Une communication qui est aussi celle de la HEAD, en situation de concurrence avec d’autres écoles d’art, désireuse d’accroître encore sa notoriété par un cercle vertueux. Un partenariat avec le Paléo ou avec d’autres institutions culturelles, des concours gagnés, des prix glanés, c’est l’assurance d’une crédibilité accrue au profit d’un renom régional, national ou international. C’est un moyen d’attirer davantage d’étudiants exigeants, de professeurs de qualité, de subventions indispensables au bon fonctionnement d’une école de cette taille et, précisément, de cette réputation.

D’un commun accord, au bout de dix ans ou presque, la collaboration entre l’école et le festival s’interrompt avec l’édition 2014 du Paléo. Elle se poursuivra peut-être à l'avenir, qui sait.

http://head.hesge.ch
www.paleo.ch

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Verbier, festival aux sommets

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:59

Zoom. En 1994, Martin Engström offrait la première édition de son festival en montagne. Retour sur une aventure qui n’a cessé de se développer en s’appuyant sur des recettes inchangées.

Le slogan initial du Festival de Verbier?«Un courant d’art pur.» Vingt ans plus tard, le slogan a disparu. «C’est toujours un courant d’art pur, mais on ne l’utilise plus», admet, amusé, Martin Engström. Plus besoin: l’appellation se suffit désormais à elle-même et sa notoriété frappe sur divers fronts. Verbier se profile en effet comme lieu de concerts, trois par jour minimum, mais aussi comme un laboratoire géant, une ruche où s’affairent des étudiants inscrits aux différentes master class de l’Académie ou engagés dans les orchestres en résidence: orchestre symphonique dirigé par Charles Dutoit, orchestre de chambre mené par Gabor Takacs-Nagy ainsi que, depuis l’an dernier, un atelier d’orchestre pour les 15 à 17 ans placé sous la baguette de Daniel Harding. Excusez du peu!

«Plus de 300 jeunes sont inscrits cette année à nos diverses activités, relève Martin Engström. Ce volet pédagogique est un des axes essentiels de Verbier et il draine de jeunes musiciens du monde entier.» Tous les cours sont publics, ainsi que les répétitions d’orchestres et de musique de chambre, qu’il s’agisse de récitals d’étudiants, d’étoiles montantes ou d’artistes confirmés qui font, eux aussi, le pèlerinage du val de Bagnes. «Nous ne sommes pas un lieu de passage mais une destination, insiste le fondateur et directeur artistique, autant pour les étudiants que les enseignants et les artistes. Chacun réside sur place, ce qui nous permet d’être une véritable plateforme de rencontres et d’échange.» D’où l’importance du public (10 000 auditeurs, estime Martin Engström) qui, convié et associé gratuitement à toutes les étapes du travail d’interprétation, conforte la vocation pédagogique de la manifestation.

Rencontres inédites

L’offre d’une mégapole musicale se retrouve donc concentrée dans un village de 2000 habitants, le temps d’un festival qui comptabilise, pour ses seuls invités, 17 500 nuitées. La demande en matière d’hébergement est entièrement satisfaite, contrairement à celle relative aux lieux de répétition et d’administration: «On squatte les hôtels, l’école, le cinéma, des chalets… Le village n’est pas adapté aux dimensions du festival tel qu’il est devenu, mais le cadre est tellement magnifique que c’est le prix à payer. Il en vaut la peine.» Et tant pis si la salle des Combins (1700 places), installée chaque été pour les événements symphoniques, ne garantit pas la meilleure des écoutes par temps de pluie.

Martin Engström est convaincu que le succès de son festival dépend d’abord des invités qu’il y fait venir, du cadre splendide qu’il leur propose et de la totale liberté qu’il garantit dans ses programmations. Disposant de deux orchestres en résidence, d’un carnet d’adresses impressionnant, de réseaux, de connaissances, il peut proposer et imaginer des rencontres inédites entre interprètes. «Plutôt que d’inviter des formations de musique de chambre existantes, je préfère faire se rencontrer des solistes que j’imagine bien ensemble. J’aime cette notion de risque. Quand un artiste monte sur scène, j’aime qu’il joue une œuvre pour la première fois ou qu’il la partage avec quelqu’un avec qui il n’a encore jamais joué…»

«Loin de tout, au milieu des montagnes», des stars absolues se prêtent au jeu. Et, fait rare, elles voient devant elles, dans la salle, des collègues qui les écoutent. Verbier? Un camp de musique pour étudiants, pour stars – en public.

Concert d’ouverture (complet) diffusé en direct sur medici.tv le ve 18 à 19 h, et en différé sur Espace 2 à 23 h 45.

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Marcelle et Léna: 23 ans en 1939 à Lausanne, 16 ans en 1941 à Leningrad

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 06:00

Destins.«Ni guerre ni paix» et «Le journal de Léna», deux journaux intimes de jeunes filles tenus durant la Seconde Guerre mondiale, nous plongent dans leur intimité bouleversée. Passionnant.

Léna Moukhina commence à tenir son journal le 22 mai 1941. Elle a 16 ans, elle passe ses examens de fin de scolarité, elle est amoureuse d’un certain Vovka et dans quelques semaines, le 22 juin, les nazis envahiront l’URSS. Il s’achève le 25 mai 1942, jour où Léna écrit qu’elle espère être évacuée. Ce qui devait être le journal d’une lycéenne fantasque, un peu introvertie et solitaire se transforme en un témoignage bouleversant d’une adolescente prise au piège du plus long siège (872 jours) jamais subi par une ville moderne.

Marcelle Gafner a 23 ans lorsque la guerre éclate en 1939. Elle vit avec ses parents et sa sœur avenue de Rumine 53 à Lausanne. Son père est banquier. Elle commence son journal le 1er septembre, veille de la mobilisation générale suisse et jour du départ de son fiancé Raymond, lieutenant d’infanterie. Une semaine plus tard, elle doit commencer à enseigner comme maîtresse à l’Ecole supérieure et Gymnase de jeunes filles, avenue de Villamont. Au jour le jour jusqu’en été 1941, puis irrégulièrement jusqu’en mai 1945, elle note dans un cahier quadrillé les détails de sa vie quotidienne ainsi que les nouvelles de la guerre qu’elle entend à la radio ou lit dans les journaux.

Léna a survécu à la guerre, décédant à Moscou en 1991 à l’âge de 66 ans (lire encadré). Marcelle, 98 ans, vit dans une maison de retraite de la Côte vaudoise. Ni guerre ni paix, le journal de Marcelle Gafner, n’a évidemment rien à voir avec Le journal de Léna. A Leningrad, une personne sur trois meurt de faim, de froid, de maladie et d’épuisement lors du siège allemand. Léna se retrouve seule, sa mère puis sa tante décèdent de faim et de maladie. Sa survie tient du miracle. A Lausanne, malgré la proximité des troupes allemandes, les tickets de rationnement et l’éloignement de son fiancé, Marcelle n’a rien à craindre pour sa vie. Elle se marie même le 3 janvier 1942, emménage dans un nouvel appartement, donne naissance à sa fille Catherine en 1943. «Je n’ai pas le temps de m’intéresser aux événements car je suis très occupée par les préparatifs de mon mariage», écrit-elle en décembre 1941.

Emotions et sentiments cousins

L’intérêt de croiser leur lecture est immense: Léna et Marcelle vivent en direct, pour nous lecteurs de 2014, cette Seconde Guerre mondiale que nous ne cessons d’interroger. Elles témoignent de ce genre littéraire si précieux pour les historiens: le journal de jeune fille, celui d’Anne Frank représentant l’absolu dramatique du genre. Léna comme Marcelle, à des degrés divers, vivent des émotions et des sentiments cousins. Contrairement à nous, pas plus Léna que Marcelle ne savent comment la guerre va tourner, combien de temps elle va durer, si demain les bombes tomberont sur leur maison ou pas. En décembre 1941, lors de la nouvelle de l’entrée en guerre du Japon, les gens paniquent ainsi en Suisse, dévalisant les magasins. A Lausanne comme en Russie, la peur est là, peur du lendemain, peur de la guerre, peur de perdre son homme mobilisé aux frontières, angoisse devant un monde qui explose de partout.

On lit le journal de Léna comme le témoignage stupéfiant de la survie d’une adolescente en milieu terriblement hostile, qui commence par creuser de simples tranchées dans la ville avant, quelques mois plus tard, de porter le corps de sa mère à la morgue. On la voit courir entre le lycée qui donne encore quelques cours et l’hôpital où elle est réquisitionnée, voyant défiler morts et blessés, passant de longues heures dans les abris sous terre ou dans son lit, affamée et transie de froid, seule, pleurant sa mère. Le journal de Marcelle nous intéresse moins par son sensationnalisme que parce qu’il nous concerne de près, parlant de nous, de nos villes, de la vie des hommes et des femmes lors d’années dont de moins en moins d’entre nous peuvent se souvenir.

Ni Léna ni Marcelle n’oublient leur vie amoureuse: Léna pense souvent à Vovka et, même sous les bombes, jalouse les filles qui ont déjà eu des expériences amoureuses. Marcelle, quant à elle, écrit régulièrement à son fiancé Raymond, mobilisé, à qui elle rend visite autant qu’elle peut. Le journal de Léna déborde d’une vitalité à peine croyable. «C’est bien de vivre dans l’attente de quelque chose. Tous ces derniers jours, c’est cette attente qui m’a fait vivre», écrit-elle peu avant d’être évacuée vers Gorki, après avoir tout perdu, famille, amis, maison. En comparaison, Marcelle la Lausannoise apparaît pessimiste. «L’avenir est un grand mur derrière lequel il y a un grand vide, ou des choses effroyables. Je nous vois sombrant peu à peu dans un nouveau barbarisme. Je ne crois plus à la fin de la guerre», écrit-elle le 22 mars 1944. Si le patriotisme de Léna est à toute épreuve – «Je suis fière d’être une habitante de Leningrad en ce moment… Les bottes allemandes ne fouleront pas nos rues. Ce n’est que lorsque le dernier des Leningradois sera mort que l’ennemi pénétrera dans notre ville» –, prudente, humaniste, Marcelle espère surtout que la neutralité de la Suisse sera respectée et craint Moscou quasi autant que le nazisme. En mai 1945, lorsque Mussolini puis 15 hommes de la «résistance» sont fusillés et leurs corps pendus par les pieds en public, elle écrit: «Maintenant, ce sont les autres qui ont le dessus mais les procédés restent les mêmes… Alors à quoi bon?» Lucide, elle ne pourra que remarquer, le 25 juin 1945, «l’hostilité plus ou moins marquée du monde entier contre la Suisse».


Elles écrivent…

Journal de Marcelle, 22 juin 1941
«Les forces allemandes ont envahi la Russie à 5 heures du matin (…) Je donne à la Russie un maximum de 3 semaines de résistance.»

Journal de Léna, 22 juin 1941
«(…) A 4 heures du matin, les armées allemandes (…) ont commencé leur offensive (…) La pire des choses auxquelles on pouvait s’attendre a eu lieu. Nous vaincrons, mais (…) ce sera une guerre cruelle et acharnée.»

Journal de Léna, 2 janvier 1942
«Nous vivons comme les hommes des cavernes. (…) Ici on crève de faim, on tombe comme des mouches.»

Journal de Marcelle, 4 mars 1942
«La viande est rationnée, (…) donnant droit à 2 kg de viande par mois et par personne. (…) Comme nous sommes à court d’électricité (…) plus de bains ou par des moyens préhistoriques.»

Journal de Léna, 27 mars 1942
«Mon cher et précieux ami, mon journal, je n’ai plus que toi (…) Je te confie tous mes chagrins et mes peines. (…) Conserve ma triste histoire dans tes pages et (…) raconte-la.»

Journal de Marcelle, 27 septembre 1939
«J’ai commencé ce cahier sans but. Maintenant je le poursuis pour Riquet (…) Il nous retrouvera menant une existence bien changée. Peut-être cela l’intéressera de voir, par ce cahier, comment petit à petit tout s’est transformé. Vie matérielle et morale, pensée, conception, etc.»


Marcelle Gafner née Lambert

Née le 12 janvier 1916 à Epinal d’un père banquier, elle vit à Paris puis à Gênes avant de s’installer à Vevey puis à Lausanne avec sa famille en 1930. Elle suit des cours à l’Université de Londres puis à Paris.

Elle se fiance en octobre 1939 avec Raymond Gafner, mobilisé dès le premier jour. Elle enseigne à l’Ecole supérieure de jeunes filles de Lausanne de 1939 à 1943.

A la fin de la guerre, elle devient la collaboratrice de son mari, docteur en droit, nommé en 1954 directeur de l’Hôpital cantonal de Lausanne, député au Grand Conseil, président du Parti radical vaudois, membre du Comité international olympique dès 1969. Veuve, Marcelle Gafner vit dans une maison de repos de la Côte vaudoise. Son journal de guerre resta enfoui dans ses tiroirs jusqu’au moment où, au décès de son mari en 2002, elle confia aux Archives cantonales vaudoises les écrits et papiers familiaux. Sa fille Ariane, détentrice d’une partie de ces documents, repère le journal et décide de le faire publier. C’est Ethno-Doc, un groupe composé d’historiens et d’archivistes bénévoles, qui supervise pour les Editions d’En Bas la mise en valeur de son témoignage.


Léna Moukhina

Née à Oufa le 21 novembre 1924, Léna vit à Leningrad dans les années 30 avec sa mère puis sa tante qui meurent successivement en 1941 et 1942. Après le siège de Leningrad, Léna est évacuée vers Gorki. La guerre finie, elle revient à Leningrad et fait une formation d’artiste mosaïste. Sans travail, elle se retrouve à dessiner des affiches de propagande en Sibérie, puis travaille à Moscou comme décoratrice dans une usine. Depuis les années 60, elle travaille comme dessinatrice à domicile pour une entreprise textile. Elle décède à Moscou en 1991.

Son journal a été déposé en 1962 par un inconnu aux Archives nationales de Saint-Pétersbourg, ex-Leningrad, dans un fonds regroupant des centaines d’autres journaux et carnets écrits durant le siège. Il a été publié en 2011 en Russie à l’occasion du 70e anniversaire du blocus de Leningrad et traduit dans une quinzaine de pays.

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Le réalisateur Ron Howard va tourner un film sur les Beatles

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Le réalisateur américain Ron Howard, primé aux Oscars, va faire tourner un nouveau documentaire sur les débuts des Beatles. Le label des "Fab' Four", Apple Corps, qui est l'initiateur du projet, l'a annoncé mercredi.

Les deux membres du groupe mythique encore vivants, Paul McCartney et Ringo Starr, ont apporté leur "pleine coopération"à ce film, tout comme les veuves de John Lennon et George Harrison, Yoko Ono et Olivia Harrison, a indiqué l'équipe du film.

Le film doit raconter l'ascension des quatre garçons dans le vent depuis leurs débuts au Cavern Club de Liverpool en Angleterre jusqu'à leur première apparition dans une émission de télévision américaine sur le Ed Sullivan show en 1964, qui déclenchera une tempête de Beatlemania aux Etats-Unis et ailleurs.

"Je suis enthousiasmé et honoré à l'idée de travailler avec Apple Corps et (la maison de production) White Horse sur cette histoire époustouflante de quatre jeunes hommes qui ont conquis le monde en 1964", a commenté M. Howard.

"Leur impact sur la culture populaire et l'expérience humaine ne peut être exagérée", a ajouté le réalisateur, lauréat de deux Oscars pour le film "Un homme d'exception" ("A beautiful mind") sorti en (2001).

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 07:27
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Le festival du Gurten à Berne démarre

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Depuis jeudi matin, les festivaliers prennent d'assaut la colline du Gurten, à Berne. Dès 16h00, les premiers groupes ont investi les trois scènes du festival éponyme. Et cela jusqu'à dimanche. Si les concerts de vendredi et samedi se joueront à guichets fermés, ceux de jeudi et dimanche offrent encore des places.

Parmi les artistes attendus figurent Cypress Hill, The Prodigy, Placebo, The Kooks, Massive Attack ou le Romand Bastian Baker. Avec une telle programmation, les organisateurs souhaitent dépasser la fréquentation record enregistrée l'année dernière à l'occasion de son 30e anniversaire avec 77'000 personnes.

Après les pannes enregistrées en 2013 avec le système de bracelet électronique établi pour régler les paiements, les organisateurs ont décidé de revenir à l'argent liquide pour cette 31e édition. Deux bancomats seront établis dans l'enceinte du festival.

Une nouvelle configuration du site doit aussi permettre au public de bénéficier d'une meilleure vue sur la scène principale. Plusieurs installations techniques qui cachaient en partie la scène ont été déplacées. Ces améliorations doivent permettre au public de s'immerger dans l'ambiance festive de la manifestation.

Côté météo, la canicule devrait régner sur les hauts de Berne durant le week-end. Mais la réputation pluvieuse du Gurten risque de ne pas être usurpée dimanche, des orages étant alors annoncés. Certainement pas de quoi décourager les festivaliers.

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 16:34
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Décès du célèbre bluesman Johnny Winter

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Johnny Winter, le légendaire bluesman albinos, a été trouvé décédé dans la nuit de mardi à mercredi dans une chambre d'hôtel au nord de Zurich, a annoncé jeudi une porte-parole de la police cantonale zurichoise. Le procureur a ordonné une autopsie pour établir les causes de son décès.

"L'icône du blues du Texas Johnny Winter est mort à 70 ans. Il est décédé le 16 juillet dans sa chambre d'hôtel à Zurich. Sa femme, sa famille et les membres de son groupe sont bouleversés par la perte d'un être aimé et d'un des plus grands guitaristes du monde", souligne un texte des proches du musicien. Selon la porte-parole de la police, aucune indication de l'intervention d'une tierce personne dans son décès n'a été établie.

John Dawson Winter II de son vrai nom était né le 23 février 1944 à Beaumont, dans le Texas, d'un père exploitant une plantation de coton. Il avait commencé à l'âge de cinq ans à jouer de la clarinette, puis plus tard plusieurs instruments dont la guitare.

Adolescent, il avait sorti son premier album dans une maison de disques de Houston à 15 ans seulement, et fondé son premier groupe avec son jeune frère Edgar, albinos comme lui.

Après avoir abandonné ses études pour tenter sa chance à Chicago, il était revenu dans sa ville d'origine pour y jouer avec plusieurs groupes et accompagner des stars du blues.

Célèbre pour sa maîtrise virtuose de la guitare et ses longs cheveux blancs, Johnny Winter avait accédé à la notoriété à la fin des années 1960 en jouant au Newport Jazz Festival aux côtés de B.B. King, l'une de ses idoles, ainsi qu'au festival de Woodstock.

"The Progressive Blues Experiment" (1968) l'avait fait entrer dans la légende, tout comme un article très élogieux publié la même année dans le magazine spécialisé "Rolling Stone" où il était qualifié d'homme le plus électrisant, à côté de Janis Joplin.

Après le festival de Woodstock, Johnny Winter avait été obligé de s'arrêter plusieurs années, en raison de ses problèmes de drogue. Parmi ses titres les plus connus figure d'ailleurs "Still Alive and Well", dans lequel il évoquait l'addiction à l'héroïne qui a failli lui coûter la vie. Il avait ensuite repris sa carrière en 1973. Sa silhouette tatouée et fragile, presque brisée, contrastait sur scène avec une voix rauque, toute en force.

Parallèlement à sa carrière de musicien, Johnny Winter avait produit trois disques d'un autre de ses maîtres, Muddy Waters, en l'accompagnant également à la guitare. Lauréat de deux Grammy Awards, Johnny Winter avait été 74e sur la liste des cent meilleurs guitaristes de tous les temps, établie en 1988 par "Rolling Stone".

Dernier album en septembre

Malgré le déclin du blues, le guitariste était encore actif. Il aurait dû donner des concerts au mois d'août et son nouvel album, "Step Back", sortira le 2 septembre avec de prestigieux invités comme Ben Harper.

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 17:18
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Les résultats du festival ont souffert d'une météo désastreuse

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La 48e édition du Festival de jazz de Montreux clôt sur un recul des recettes. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur les quais ont pesé sur la fréquentation et la consommation de nourriture et de boissons. Les émotions artistiques ont malgré tout été intenses, a relevé le directeur Mathieu Jaton.

"La météo ne nous a pas ménagés. C'est la première fois durant ces 20 dernières années que le festival subit une météo aussi exécrable durant 12 jours", a déclaré Mathieu Jaton devant la presse en dressant le bilan final. En plus, "c'était la plupart du temps un rideau d'eau entre 18h00 et 21h00 lorsque les gens se demandent s'ils vont venir".

Pour cette raison, la fréquentation générale s'est élevée à 210'000 festivaliers cette année contre 250'000 en 2013, année exceptionnelle, a souligné le directeur. La conséquence la plus directe est une baisse de 10% sur les boissons et la nourriture, qui représentent un quart du budget total du festival, soit entre 400'000 et 500'000 francs de recul cette année.

Ce manque à gagner "ne met en aucun cas en péril le festival", a martelé le responsable. La manifestation a les réserves nécessaires pour ce genre de déconvenue, notamment grâce aux bénéfices récoltés lors des années à la météo plus clémente. "Ce n'est pas si grave que ça", a rassuré Mathieu Jaton.

Le nombre de billets vendus s'élève à 83'000 sur 16 jours, contre 72'000 sur le même nombre de jours en 2012 et 105'000 sur 18 jours en 2013, selon les organisateurs.

Heureusement que sur le plan artistique, il y a aussi eu "des tempêtes de légende et des éclairs dans les salles". Mathieu Jaton a mentionné certains de ses coups de coeur de cette 48e édition: Chris Rea, Robert Plant, la générosité extraordinaire de Stephan Eicher. "Ce concert était le plus bel hommage à Claude Nobs", fondateur du festival décédé en janvier 2013.

Mathieu Jaton a dit son émerveillement pour "la soirée historique de Stevie Wonder, un moment extraordinaire, plus de deux heures trente de concert, avec une voix parfaitement en place". Insistant sur le mélange réussi entre stars et découvertes, entre héritage et modernisme, le directeur a donné rendez-vous pour la 49e édition, du 3 au 18 juillet 2015.

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Vendredi, 18 Juillet, 2014 - 18:29
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La Finlande et le tango: une histoire d'amour centenaire

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Le tango a trouvé une véritable terre d'adoption en Finlande, et chaque été l'histoire d'amour qu'il entretient avec le pays nordique refait surface. Preuve que sous une apparence quelque peu réservée, le coeur chaud des Finlandais bat au rythme latino.. Durée: 01:24

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Samedi, 19 Juillet, 2014 - 15:55
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Italie: nouvelles découvertes sur le site archéologique d'Ostie

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Hors les murs de la cité antique d'Ostie, le port de Rome, un chantier-école de fouilles a permis de découvrir une nécropole démontrant la "totale liberté" des Romains en terme de choix de sépulture.Durée: 01:05

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Samedi, 19 Juillet, 2014 - 22:06
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15'000 personnes à la première édition du festival Les Georges

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La première édition du festival de musique Les Georges a remporté un franc succès. En six jours, plus de 15'000 personnes ont assisté aux concerts et animations au coeur de la ville de Fribourg, a indiqué dimanche son directeur Xavier Meyer. Les organisateurs ont bien l'intention de pérenniser l'événement.

Mis à part quelques détails d'ordre logistique, tout s'est bien passé, s'est félicité Xavier Meyer. Mais il est encore trop tôt pour tirer un bilan chiffré de l'exercice, ajoute-t-il, précisant que cette première édition tourne avec un budget de 500'000 francs.

Une ambiance hors du commun a dominé les six jours de festival, grâce sans doute à une météo idéale. Seule la journée de dimanche a donné quelques sueurs froides aux organisateurs qui ont été contraints de déplacer les trois événements dans des salles couvertes en raison des précipitations.

Parmi les moments forts, l'émotion était au rendez-vous pour le concert jeudi des Young Gods, groupe rock créé il y a près de trente ans par des Fribourgeois, qui se sont produits sur la place de leurs débuts. Et le jeune public s'est montré enthousiaste pour les shows gratuits, selon Xavier Meyer.

Ce nouveau festival s'impose d'ores et déjà comme le successeur de la Jazz Parade qui a dû annuler ses représentations à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Les organisateurs ont déposé une demande aux autorités pour les éditions 2015, 2016 et 2017.

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Dimanche, 20 Juillet, 2014 - 15:24
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Berne: 78'000 personnes au 31e festival du Gurten

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Le 31e festival du Gurten, sur la colline surplombant Berne, s'est achevé dimanche soir sur un nouveau record d'affluence. La manifestation a accueilli quelque 78'000 personnes en quatre jours, contre 77'000 l'an dernier et 76'000 en 2012.

Après trois jours de soleil et de chaleur, le festival s'est conclu dimanche dans une atmosphère nettement plus fraîche et orageuse avec la prestation du groupe de rock londonien Placebo.

Au total, 64 concerts ont eu lieu, dont 25 de groupes suisses, ainsi que 61 sets de DJ, pour un total de 800 musiciens, parmi lesquels Cypress Hill, The Prodigy, The Kooks, Massive Attack ou le Romand Bastian Baker.

Sur le plan sanitaire et sécuritaire, tout s'est bien déroulé. Une première aurait pu avoir lieu: une jeune femme enceinte a failli accoucher sur le site du festival. Finalement, c'est en route pour l'hôpital que sa petite fille est née, a-t-on appris à la conférence de presse de bilan.

La prochaine édition est prévue du 16 au 19 juillet 2015.

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Dimanche, 20 Juillet, 2014 - 17:38
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Décès de l'acteur James Garner, star de la série "Maverick"

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James Garner, star de la série télévisée américaine "Maverick" dans les années 1950 et 1960, est décédé à 86 ans, a-t-on appris auprès de la police de Los Angeles dimanche. L'acteur est "mort de causes naturelles" samedi soir, a expliqué son agent, sans plus de détails.

James Garner s'était fait connaître grâce à la série "Maverick" dans laquelle il interprétait Bret Maverick, un joueur de poker invétéré dans une ambiance de western. La série, tournée entre 1957 et 1962, a aussi permis à de jeunes pousses tels Clint Eastwood et Roger Moore de se lancer à Hollywood.

Dans les années 1970, James Garner a ensuite interprété le rôle du détective James Rockford dans la série "200 dollars plus les frais" ("The Rockford Files"), qui lui a valu un Emmy en 1977.

Au cinéma, il a joué dans la "Grande évasion" avec Steve McQueen ou "Victor Victoria" avec Julie Andrews.

De son vrai nom James Scott Bumgarner, l'acteur était né dans l'Oklahoma (sud). Il avait abandonné l'école prématurément pour rejoindre la marine marchande à la fin de la Seconde guerre mondiale.

Il a ensuite combattu pendant la guerre de Corée (1950-1953), où il a été blessé deux fois.

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Lundi, 21 Juillet, 2014 - 02:21
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La pluie, puis les étoiles pour le début du Paléo

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La pluie s'invite à la fête à la veille de l'ouverture du Paléo Festival de Nyon (VD). Quelque 230'000 spectateurs sont attendus dès mardi sur le terrain détrempé de l'Asse. L'affiche, très éclectique, propose Elton John, The Black Keys, Vanessa Paradis ou encore Placebo. Sans oublier le phénomène Stromae mercredi soir.

"Hormis un front nuageux et pluvieux, tout se présente bien pour cette 39e édition", a déclaré lundi devant la presse le patron du festival, Daniel Rossellat. Il est tombé 20 millimètres de pluie depuis dimanche soir et il devrait en arriver 30 de plus dans les heures qui suivent, ce qui rendra une partie des parkings inutilisables mardi.

Les organisateurs appellent dès lors les festivaliers à venir en transports en commun. Mais cette "météo pourrie" ne devrait pas durer. "Nous avons une promesse de beau temps pour le reste de la semaine", s'est réjoui Daniel Rossellat.

Les intempéries ont rendu le montage particulièrement difficile cette année. Un maximum d'opérations ont été anticipées en fin de semaine dernière, pendant les quelques jours de répit accordés par la météo.

Comme chaque année, le Paléo s'ouvre quasiment à guichets fermés. Tous les billets ont été vendus, en un temps record pour la soirée de mercredi avec le chanteur belge Stromae: les sésames se sont écoulés en huit minutes. Pour lutter contre le marché noir, les organisateurs mettront en vente chaque matin 1500 billets sur internet et dans certains points de vente. Aucun billet ne sera vendu sur place.

Le festival promet de nombreuses découvertes mais invite aussi des artistes confirmés. Le duo blues-rock américain The Black Keys donnera mardi le coup d'envoi des festivités, au côté de Thirty Seconds To Mars, M.I.A., une auteure-compositrice-interprète d'origine sri-lankaise, Jake Bugg ou encore Bastian Baker, qui remplace Gaëtan Roussel, qui est blessé à la cheville.

Le maestro Stromae, déjà passé il y a trois ans par la plaine de l'Asse, reviendra mardi en star internationale. Elton John et Zaz jeudi, The Prodigy, Shaka Ponk, Maxime Le Forestier et Bernard Lavilliers vendredi, James Blunt, Vanessa Paradis et Julien Doré samedi, et, enfin, Placebo, The National, Woodkid et Detroit, le nouveau groupe de Bertrand Cantat, dimanche, complètent une programmation comme toujours très diversifiée.

Dépaysement garanti au Village du Monde, un "festival dans le festival", qui a pour thème la Cordillère des Andes.

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Lundi, 21 Juillet, 2014 - 17:10
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Genève série d'été: le fabuleux parcours de Pictet de Rochemont

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:48

Diplomatie. Journaliste, agronome, diplomate, Charles Pictet de Rochemont est avant tout le père de la République et de la neutralité suisse. Un incontournable du bicentenaire genevois.

La Vieille-Ville de Genève, Carouge, Lancy. Il n’est que peu d’endroits où Charles Pictet de Rochemont n’a pas posé les pieds. Partons du Port-Noir, symbole de l’attachement de Genève à la Confédération. Situé au bord du quai Gustave-Ador, c’est là que les troupes confédérées débarquèrent le 1er juin 1814. Charles Pictet de Rochemont a alors 59 ans. Il a terminé sa carrière militaire depuis longtemps, et est désormais connu. Comme journaliste au sein de la Bibliothèque britannique, revue qu’il a cofondée en 1796 et qui cherche à informer le grand public des inventions et modes à penser de la Grande-Bretagne. Mais aussi comme diplomate attitré de la République de Genève. C’est à ce titre qu’il revient de Bâle, où il a négocié avec les souverains alliés la reconnaissance de l’indépendance genevoise et sa réunion à la Confédération.

C’est ensuite à pied, à cheval ou, en l’occurrence, à bord du bus 2, que nous rejoignons le cours de Rive. De là, arpentons la rue Verdaine, direction la place du Bourg-de-Four, cœur de la Vieille-Ville et plus ancienne place de la Cité de Calvin. Nous voici en 1815. De retour des Congrès de Paris et de Vienne, Pictet de Rochemont a obtenu la cession de six communes du Pays de Gex au territoire genevois. Ce qui assure à la ville une frontière avec la Suisse. Le 19 mai 1815, la République de Genève entre officiellement dans la Confédération suisse comme 22e canton. Mais le succès diplomatique de Pictet de Rochemont ne s’arrête pas là. Le 20 novembre 1815, il obtient la reconnaissance internationale de la neutralité perpétuelle et l’inviolabilité de la Suisse.

Un dernier succès

Quelques pas nous séparent de la promenade de la Treille. Là, en surplomb du majestueux parc des Bastions, trône la statue de Pictet de Rochemont. Les plus courageux feront un détour par le cimetière de Plainpalais afin d’admirer le tombeau de ce père de la patrie genevoise. Quant aux autres, ils grimperont directement à bord du tram 12, direction Carouge. Derrière l’église Sainte-Croix, la place de la Sardaigne. C’est ici qu’à la fin de l’hiver 1816 Pictet de Rochemont proclame Carouge genevoise. Il revient de Turin, où le roi de Sardaigne a accepté de céder à Genève les 24 communes savoyardes et sardes nécessaires au désenclavement de son territoire sur la rive gauche du Léman.

Arrivés à la place Rondeau, nous quittons Carouge. Le bus 42 nous emmène vers Lancy. Au 41, route de Grand-Lancy plus exactement. Où nous admirons l’ancienne propriété de Pictet de Rochemont. Installée en bordure des rails, cette grande demeure blanche abrite aujourd’hui la mairie de cette commune qui n’a cessé de croître. A quelques minutes de là, coincés entre la route et les rails, une dizaine de moutons. Comme un rappel de l’autre facette de Pictet de Rochemont: celle d’un agronome qui, entre deux exploits diplomatiques, retrouve son terrain agricole et florissant, ses champs de maïs et ses fameux moutons mérinos.


Charles Pictet de Rochemont
Né en 1755, il est connu pour avoir représenté Genève, mais aussi la Confédération, aux Congrès de Paris, de Vienne et de Turin.
Il exerçait également une activité d’agronome à Lancy, où il est mort le 28 décembre 1824.


A voir

Genève
Cyclo-concert historique

Enfourchez votre vélo et retrouvez un historien et cinq musiciens, le temps d’une balade. Du Port-Noir à Plainpalais, en passant par la Vieille-Ville, vous découvrirez, en musique et de manière originale, les lieux, personnages et événements marquants de l’entrée de Genève dans la Confédération.
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Jogging urbain
Un parcours de sept kilomètres, dix totems et un commentaire radio. Voilà ce que Genève Running Tours vous propose de réaliser jusqu’en mai 2015. Une occasion originale de découvrir l’histoire de Genève, en baskets et à son rythme.
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Exposition
Découvrez l’histoire de Genève au gré des billets exposés en ligne et dans le parc des Bastions.
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Genève série d'été: le héros genevois de Mary Shelley

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:49

Science-fiction. A Genève, Mary Shelley a écrit ce qui sera considéré comme l’un des plus grands romans fantastiques.

Printemps 1816, Mary Godwin a 19 ans. Elle a quitté sa famille et ses faubourgs londoniens pour suivre son amant et futur époux, le poète et philosophe Percy Shelley. Sa belle-sœur, Claire Clairmont, est également du voyage. Passé par la France puis le col des Rousses, le trio descend sur Saint-Cergue. Il traverse Nyon. Et, de là, il gagne Genève. L’Hôtel d’Angleterre, plus précisément. Installé au cœur du parc Mon Repos, cet ancien gîte répond alors également au nom d’Auberge de Sécheron ou Hôtel des Etrangers. Il se nomme aujourd’hui Villa Moynier et abrite en ses murs l’Académie de droit international humanitaire.

«Des fenêtres nous pouvons voir le magnifique lac, confie la jeune Mary à son carnet de voyage, la rive opposée en pente et couverte de vignes, les crêtes des montagnes noires s’élançant loin au-dessus, mêlées aux Alpes enneigées, le majestueux Mont-Blanc, le plus haut et le roi de tous. Nous avons loué un bateau et, chaque soir, aux environs de six heures, nous naviguons sur le lac, ce qui est délicieux.» Mais, bientôt, les particules de soufre lâchées par la récente éruption du volcan Tambora viennent brouiller ce ciel si paisible. C’est alors sur la rive opposée que les trois amis vont trouver refuge. A cette époque, Cologny ne comptait encore que quelques maisons, entourées de vignes. Un petit port se tenait là où se dessine à présent la route principale qui file vers Thonon. Il ne reste rien non plus de la Maison Chapuis. Cette construction, à peine plus modeste que ses voisines, dans laquelle les Shelley s’installent ce mois de juin 1816. Claire, elle, retrouve son amant, le poète Lord Byron, dans la Villa Diodati. Construite quelques mètres plus haut, au bord de l’actuel Pré Byron, cette grande et élégante demeure surplombe toujours le lac. C’est entre les murs de cette maison de maître que la petite troupe se retrouve jour après jour.

Naissance d’un mythe

Les quatre amis se divertissent sous le ciel bas. A coup de conversations littéraires et de récits gothiques qu’ils enchaînent jusque tard dans la nuit. «Chacun d’entre nous va écrire une histoire de fantôme», propose soudain Lord Byron. Si les deux hommes n’écriront finalement rien, Mary, elle, imaginera ce qui deviendra plus tard son tout premier roman: Frankenstein ou le Prométhée moderne. Une histoire fantastique dans laquelle la Suisse et ses paysages alpins occupent une place centrale. Les quartiers du Sécheron et de Plainpalais, le Salève, Chamonix… Au fil des pages, Mary Shelley emmène le lecteur à travers ces lieux qu’elle a elle-même côtoyés.

Les années passent. Mary Shelley vit désormais de sa plume. Un jour, elle décide de revenir en Suisse. Nous sommes en septembre 1840. Elle a 43 ans. Son époux est parti depuis longtemps, emporté par la mer. Accompagnée de son fils Percy Florence, Mary Shelley franchit le Simplon et arrive à Genève par la rive nord du lac. Le temps est étrangement morne et froid, comme ce matin de juillet. Mary Shelley retourne voir le petit port, les vignes et les collines de Cologny. Et là, elle se souvient de cette «époque heureuse de sa vie, quand la mort et le chagrin n’étaient que des mots qui n’éveillaient aucun écho dans son cœur.»


Mary Shelley
Née le 30 août 1797 de la philosophe Mary Wollstonecraft et de l’écrivain William Godwin, elle a très vite baigné dans l’univers de la littérature. Son roman Frankenstein inspirera le genre de la science-fiction. Elle est décédée en 1851.


A voir

Genève-Cologny
Visite

Daniel Vulliamy, membre de l’association des guides du patrimoine, organise des balades dans la Genève de Victor Frankenstein. De Cologny au cimetière de Plainpalais, en passant par la vieille ville, aucun lieu n’est laissé au hasard.
022 328 08 77
www.guides-geneve.ch

Genève-Cologny
Bateaux Mouettes

La ligne M4 des Mouettes genevoises permet de traverser le lac, du débarcadère de Chateaubriand, sur la rive droite, à Genève-Plage, près du monument du Port-Noir. Une façon de suivre les traces de Mary Shelley de manière simple et agréable.
www.mouettesgenevoises.ch

Cologny
Pré Byron

Accroché au coteau de Cologny, le Pré-Byron est un écrin de verdure qui jouxte la Villa Diodati. Il offre une vue imprenable sur le lac et tout Genève. Un lieu idéal pour se replonger dans la lecture de Franken-stein ou le Prométhée moderne.

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