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Tunisie: Anouar Brahem fait l'ouverture du festival de Carthage

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Le 50e festival international de musique de Carthage a ouvert jeudi 10 juillet avec un concert du maître du oud Anouar Brahem. Durée: 01:12

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Vendredi, 11 Juillet, 2014 - 16:08
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Décès du grand contrebassiste de jazz Charlie Haden

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Le contrebassiste américain Charlie Haden, acolyte de Keith Jarrett, est décédé vendredi à Los Angeles à l'âge de 76 ans des suites d'une longue maladie, a indiqué sa maison de disques. Pour le magazine "Time", il était "l'un des musiciens de jazz les plus doués et intrépides" jamais connus.

Charlie Haden était né le 6 août 1937 à Shenandoah, dans l'Iowa, dans le nord des Etats-Unis. Il venait de sortir en juin un disque au titre tristement prémonitoire, "Last Dance" ("La dernière danse"), avec le pianiste Keith Jarrett, avec qui il a maintes fois collaboré. Ils avaient notamment sorti "Jasmine", autre duo, en 2010.

Charlie Haden a commencé sa carrière avec le quartette du pionnier du "free jazz" Ornette Coleman à la fin des années 1950. Il a aussi fait partie du premier trio de Keith Jarrett en 1968. Il a ensuite mené ses propres formations.

Elevé dans une famille de musiciens qui avait même sa propre émission de musique "Country", "The Haden Family Show", il est atteint de polio à l'âge de 15 ans, ce qui met fin à l'espoir d'une carrière de chanteur. Il s'oriente ensuite vers le jazz.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux fans et musiciens pleuraient sa disparition vendredi. "Nous sommes tristes d'apprendre le décès du contrebassiste de jazz de légende. Quelle perte immense pour la communauté du jazz", a ainsi commenté le célèbre club de jazz new-yorkais Birdland sur Twitter.

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Samedi, 12 Juillet, 2014 - 07:50
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Le dernier survivant des Ramones, Tommy Ramone, s'est éteint

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Le batteur Tommy Ramone, mort vendredi à New York à l'âge de 65 ans, était le dernier survivant du groupe culte "The Ramones", pionnier du punk aux Etats-Unis. Il a aussi inspiré la scène britannique, où ce courant a vu le jour dans la deuxième moitié des années 70.

Les autres membres du groupe qui avaient tous pris le patronyme de Ramone - le guitariste Johnny, le chanteur Joey et le bassiste Dee Dee - sont morts entre 2001 et 2004.

Des nostalgiques du punk ou des rock stars portent encore près de vingt ans après la dissolution officielle du groupe les t-shirts noirs, ou même roses à leur gloire.

Selon les critiques, c'est en 1976, année de la sortie du premier album du groupe, réalisé en deux jours, que les quatre punks habillés de cuir et en jeans serrés, cheveux tombant sur les yeux, ont gagné une influence déterminante. Leur tournée en Grande-Bretagne marquera notamment les Sex Pistols et le Clash.

Dans son introduction au livre "Punk: The Brutal Truth", le critique rock britannique Paul du Noyer écrit : les Ramones "ont inspiré la scène anglaise, leur minimalisme musical reste l'essence du genre punk. Comme Motorhead, les Ramones sont devenus des icônes".

Leurs plus grands succès - "Now I wanna sniff some glue", "Sheena is a punk rocker", "I wanna be sedated" - n'ont jamais dominé le Top 50, mais ont influencé plusieurs générations de rockers.

Tommy "était le seul musicien expérimenté" du groupe, a précisé Michka Assayas, auteur du "dictionnaire du rock". "C'étaient des cas sociaux, des inadaptés, des enfants de familles dysfonctionnelles comme on dirait aujourd'hui, livrés à eux-mêmes".

"Leurs chansons stupides duraient deux minutes, leurs concerts une demi-heure". "Ils ont créé un style à partir de cette misère, à l'époque où la musique était super-sophistiquée. Ils sont à la source du mouvement punk".

Le groupe s'était dissous en 1996, sur un dernier album intitulé "Adios Amigos", après 22 ans d'existence et 21 albums.

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Samedi, 12 Juillet, 2014 - 20:38
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Wole Soyinka, prix Nobel de littérature nigérian, a 80 ans

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Le lauréat du prix Nobel de littérature 1986, le Nigérian Wole Soyinka, a 80 ans dimanche. Des spectacles, des expositions et des lectures célébrent l'œuvre et la personnalité de l'écrivain à travers tout le pays. Durée: 00:59

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Samedi, 12 Juillet, 2014 - 21:01
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Le célèbre chef d'orchestre Lorin Maazel est mort à 84 ans

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Le célèbre chef d'orchestre Lorin Maazel est mort à l'âge de 84 ans dimanche en Virginie, dans l'est des Etats-Unis, a annoncé le Castleton Festival, dont il était le fondateur. Le musicien prodige a été emporté par les suites d'une pneumonie.

Lorin Maazel, né en France d'une famille de musiciens américains juifs, avait dirigé le Philharmonique de New York et l'Opéra d'Etat de Vienne. "Chef d'orchestre de renom international", "Maestro Maazel" avait consacré plus de 75 ans de sa vie à la musique, ont écrit les organisateurs du festival Castleton en Virginie, près de Washington.

C'est dans sa maison de Castleton Farms, où il répétait pour le prochain festival annuel, qu'il est décédé dimanche, ajoutent-ils dans un communiqué.

Après sa naissance dans l'agglomération parisienne, le 6 mars 1930, le musicien prodige commence les cours de violon à l'âge de 5 ans, donne des cours dès 7 ans, joue en public à 8 ans et se produit dans les plus grands orchestres entre 9 et 15 ans.

Nommé deux fois commandeur de la Légion d'honneur, Lorin Maazel a dirigé plus de 150 orchestres dans quelque 5000 opéras ou compositions différentes et a participé à plus de 300 enregistrements, de Beethoven à Tchaïkovski, en passant par Debussy, Rachmaninoff et Strauss.

Il a eu des responsabilités diverses aux directions de l'Opéra de Berlin et de Vienne, du Philharmonique de Munich et de New York, notamment. C'est avec ce dernier orchestre qu'il avait donné un concert sans précédent en Corée du Nord en 2008, qui avait été retransmis en particulier à la télévision d'Etat nord-coréenne.

Marié et père de quatre enfants, Lorin Maazel était également compositeur, avec son premier opéra "1984" inspiré du livre de George Orwell, inauguré à l'Opéra royal de Londres à Covent Garden et joué à guichets fermés à la Scala de Milan.

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Dimanche, 13 Juillet, 2014 - 20:20
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Le célèbre chef d'orchestre Lorin Maazel est mort à 84 ans

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Le célèbre chef d'orchestre Lorin Maazel est mort à l'âge de 84 ans dimanche en Virginie (est des Etats-Unis), a annoncé le Castleton Festival, dont il était le fondateur. Le musicien prodige a été emporté par les suites d'une pneumonie.

Lorin Maazel, né en France d'une famille de musiciens américains juifs, avait dirigé le Philharmonique de New York et l'Opéra d'Etat de Vienne.

"Chef d'orchestre de renom international", "Maestro Maazel" avait consacré plus de 75 ans de sa vie à la musique, écrivent les organisateurs du festival Castleton en Virginie, près de Washington.

C'est dans sa maison de Castleton Farms, où il répétait pour le prochain festival annuel, qu'il est décédé dimanche, ajoutent-ils dans un communiqué.

"Cher Lorin! Un immense merci pour ton génie...", a écrit dans un tweet le ténor espagnol Placido Domingo, en apprenant le décès du grand chef d'orchestre. La ministre française de la Culture Aurélie Filippetti a de son côté salué la mémoire d'un "maître intransigeant mais profondément humaniste", qui a dirigé l'Orchestre national de France.

Après sa naissance dans l'agglomération parisienne, le 6 mars 1930, le musicien prodige commence les cours de violon à l'âge de 5 ans, donne des cours dès 7 ans, joue en public à 8 ans et se produit dans les plus grands orchestres entre 9 et 15 ans.

Nommé deux fois commandeur de la Légion d'honneur, Lorin Maazel a dirigé plus de 150 orchestres dans quelque 5000 opéras ou compositions différentes et participé à plus de 300 enregistrements de Beethoven à Tchaïkovski, en passant par Debussy, Rachmaninoff et Strauss.

Il a eu des responsabilités diverses aux directions de l'Opéra de Berlin et de Vienne, du Philharmonique de Munich et de New York, notamment. C'est avec ce dernier orchestre qu'il avait donné un concert sans précédent en Corée du Nord en 2008, qui avait été retransmis en particulier à la télévision d'Etat nord-coréenne.

Dans un tweet, le Philharmonique de Londres, où il avait encore dirigé des concerts en mars, s'est dit "catastrophé" d'apprendre la mort de son ancien co-chef d'orchestre principal, avec qui "la relation a duré plus de 50 ans". L'actuel chef d'orchestre du Philharmonique de New York Alan Gilbert s'est lui dit "absolument dévasté par la nouvelle choquante de la mort" de l'artiste.

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Lundi, 14 Juillet, 2014 - 02:42
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L'américain eBay s'allie à Sotheby's pour des enchères en ligne

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Le géant américain de la distribution en ligne eBay et la prestigieuse maison d'enchères Sotheby's ont annoncé un partenariat pour des ventes d'oeuvres d'art et d'objets de collection sur internet.

Les deux sociétés comptent organiser des enchères au siège de Sotheby's à New York. Elles seront diffusées sur un portail spécial qu'eBay va ajouter à son site "dans un avenir proche" et à partir duquel il sera possible de renchérir en temps réel depuis n'importe où dans le monde, selon le communiqué commun des deux sociétés.

A plus long terme, le partenariat pourrait s'étendre aux autres sites d'enchères de Sotheby's dans le monde.

Les deux sociétés voient du potentiel en particulier sur les créneaux des bijoux, des montres, de l'imprimerie, du vin, des photographies et des objets de design du XXe siècle.

Bruno Vinciguerra, directeur d'exploitation chez Sotheby's, évoque dans le communiqué "une grande opportunité, à travers ce partenariat, de rendre l'art vraiment plus accessible à des collectionneurs bien plus nombreux".

"Sotheby's est l'un des noms les plus respectés dans le monde. Quand on combine son catalogue avec la plate-forme technologique et l'audience mondiale d'eBay, on peut donner accès aux objets les meilleurs et les plus enthousiasmants du monde, n'importe quand, n'importe où et depuis n'importe quel appareil", a souligné pour sa part Devin Wenig. Celui-ci supervise les places de marché du groupe de distribution.

La société eBay revendique 145 millions d'acheteurs actifs dans 190 pays. Parmi eux, 36 millions ont acheté des objets de collection l'an dernier pour un montant évalué au total à près de 8 milliards de dollars (7,13 milliards de francs).

Sotheby's fait état pour sa part de participation d'acheteurs en ligne à ses enchères pour 17% des lots qu'elle a vendus en 2013. Le record de l'objet le plus cher vendu en ligne par la maison d'enchères est détenu par une édition grand format du livre "Les Oiseaux d'Amérique" de Jean-Jacques Audubon, adjugée en avril pour 3,5 millions de dollars.

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Lundi, 14 Juillet, 2014 - 16:35
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L'écrivain sud-africain Nadine Gordimer est décédée

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La romancière sud-africaine Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature en 1991 et engagée dans la lutte contre l'apartheid, est morte dimanche à l'âge de 90 ans. Elle est l'un des auteurs les plus prestigieux de son pays.

Un communiqué de la famille précise que Mme Gordimer est décédée paisiblement durant son sommeil, dans sa maison de Johannesburg. "Ses plus grandes fiertés", rappellent ses enfants dans leur communiqué, "n'était pas seulement d'avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1991, mais aussi d'avoir témoigné (à un procès) en 1986, contribuant à sauver la vie de 22 membres de l'ANC, tous, accusés de trahison".

Cette femme chaleureuse, de la communauté anglophone blanche, débordant d'amour pour sa terre, incarnait la conscience littéraire de la littérature sud-africaine. Même si plusieurs de ses oeuvres furent longtemps interdites par le régime d'apartheid.

Son oeuvre est composée de quinze romans, environ 200 nouvelles et de nombreux essais et critiques, d'un style très personnel excluant la bien-pensance. Elle dénonce avec force la politique d'apartheid de son pays. Elle raconte également l'inégalité sociale et les difficultés affectives des hommes et des femmes qui vivent dans l'Afrique du Sud contemporaine.

Membre du Congrès national africain (ANC) depuis 1990, elle fut longtemps l'une des dirigeantes du Congrès des écrivains sud-africains (COSAW).

Née le 20 novembre 1923, de père juif lituanien et d'une mère chrétienne anglaise, chrétienne elle-même, Nadine Gordimer vit une enfance conformiste dans le milieu petit-bourgeois de Springs, cité minière de la banlieue de Johannesburg.

Arrivée à l'écriture à l'âge de 15 ans, c'est pour le besoin d'enraciner ses personnages dans leur contexte qu'elle s'intéresse à l'ordre social sud-africain. Elle découvre alors la ségrégation raciale sous la "South-African way of life".

Ecrivain de langue anglaise, elle se fait connaître en publiant dans des magazines américains des nouvelles réunies en recueil en 1949, "The Soft Voice of the Serpent". A 30 ans, on la qualifie déjà de "Katherine Mansfield" sud-africaine et elle ne cessera pas ensuite d'écrire des nouvelles, genre dans lequel elle excelle.

Son premier roman "The Lying Days" paraît en 1953. Son engagement dans la cause de la liberté des Noirs lui vaudra d'être censurée par le régime de Prétoria, qui cédera seulement face aux protestations anglo-américaines. En 1974, Nadine Gordimer reçoit le Booker Prize pour "The Conservationist" qui lui confère une renommée internationale.

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Lundi, 14 Juillet, 2014 - 16:47
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Vol de tableaux: Roumains condamnés à payer 18 millions d'euros

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Quatre Roumains reconnus coupables du vol de sept tableaux de maîtres aux Pays-Bas en 2012 dont un Picasso et un Gauguin, ont été condamnés à payer 18,1 millions d'euros de dommages et intérêts. Les tableaux demeurent en effet introuvables.

Un tribunal de Bucarest a admis les demandes des parties civiles (assureurs) et a condamné les principaux accusés du vol, Radu Dogaru, sa mère Olga, Eugen Darie et Adrian Procop à payer ensemble cette somme, selon le jugement obtenu par l'AFP.

"Nous allons contester cette décision. Nous ne croyons pas que les tableaux volés étaient les originaux. Et de toute façon c'est au musée de payer, car il a pris un risque stupide en exposant sans système de sécurité", a déclaré Catalin Dancu, l'avocat de deux des condamnés, après cette décision.

Sept toiles de maîtres appartenant à la Fondation Triton et exposées temporairement au musée Kunsthal de Rotterdam (sud-ouest des Pays-Bas) dont "Tête d'Arlequin" de Pablo Picasso, le "Waterloo Bridge" et le "Charing Cross Bridge" de Londres de Claude Monet et "Femme devant une fenêtre ouverte, dite la fiancée" de Paul Gauguin avaient été dérobées en quelques minutes dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012.

Malgré leur valeur, aucun des tableaux n'était équipé d'une alarme. Ils avaient ensuite été transportés cachés dans des coussins jusqu'en Roumanie, où leur trace s'est perdue après une tentative infructueuse de vente. Cette vente ratée avait toutefois permis d'identifier les auteurs du délit et conduit à leur arrestation.

Radu Dogaru, un Roumain d'une trentaine d'années qui a reconnu avoir commis le vol, a été condamné en appel en février à six ans de prison ferme. Eugen Darie, qui a admis avoir joué le rôle de chauffeur, a lui écopé de cinq ans et quatre mois de prison ferme.

Plusieurs de leurs co-accusés, qui avaient eux refusé de plaider coupable, ont été condamnés à des peines allant de deux ans à quatre ans de prison. Olga Dogaru, la mère de Radu, a notamment écopé de deux ans de prison ferme pour complicité et détention illégale d'armes et de munitions.

Elle avait créé un choc dans le monde international de l'art en affirmant avoir brûlé les tableaux dans le poêle à bois de sa salle de bains, à Carcaliu, un village de l'est de la Roumanie, une tentative désespérée de détruire les preuves. Mais elle s'est depuis rétractée et le sort des toiles reste un mystère.

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Lundi, 14 Juillet, 2014 - 21:36
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Les Georges: lancement du nouveau festival à Fribourg

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Le tout nouveau festival de musique Les Georges ouvre mardi les feux de sa première édition, qui se déroule jusqu'au 20 juillet au coeur de Fribourg. Trois des six jours sont à entrée libre. Yann Tiersen (samedi) et The Young Gods (jeudi) sont les principales têtes d'affiche.

Yann Tiersen - célèbre auprès du grand public pour la bande originale du film "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" - a réalisé en mai son huitième album, "Infinity". Avec des titres en breton, en féroïen, en islandais et en anglais, l'auteur-compositeur-interprète y célèbre la pierre au sens minéral mais aussi symbolique.

Quant à The Young Gods, groupe rock créé il y a près de trente ans par des Fribourgeois, son dernier album remonte à 2010. Il a préparé pour jeudi soir un répertoire basé sur ses deux premiers albums: "The Young Gods" (1987) et "L'eau rouge" (1989).

Les festivaliers désireux de prendre des chemins de traverse auront aussi de quoi se contenter. Le Néo-Zélandais Delaney Davidson & Band (ancien membre du groupe suisse Dead Brothers), au programme ce mardi, fait voyager du blues trash aux balades lunaires.

En provenance de Memphis, Tennessee, Valerie June distillera mercredi ses notes folk-soul sur fond de guitare sèche ou de banjo. Quant au groupe espagnol de Rythm & Blues The Excitements, il sera en concert vendredi.

Ce festival a gagné l'an passé un concours d'animation culturelle organisé par la ville de Fribourg. Il remplace la Jazz Parade, qui a animé le centre-ville pendant 25 ans, mais dont la gestion laissait à désirer selon les autorités.

Après un imbroglio juridique, la tenue des deux festivals a été provisoirement évoquée. Puis la Jazz Parade s'est exilée à Marly, près de Fribourg, pour monter un chapiteau sur l'ancien site de l'entreprise Ilford. Finalement, elle a été annulée à la dernière minute pour cause de lacunes en matière de sécurité.

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Mardi, 15 Juillet, 2014 - 10:33
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Fribourg série d'été: L’abbé Bovet, le barde qui inventa la Gruyère en musique

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Mercredi, 16 Juillet, 2014 - 05:48

Chansons. L’auteur du «Vieux chalet» était un révélateur de son temps. L’abbé Bovet a su, par sa production musicale, cristalliser les attentes de son époque: renforcer l’identité fribourgeoise et créer un système harmonieux entre l’homme, Dieu et la nature. Le paysage gruérien lui doit beaucoup.

Sa mère l’appelait la Fillette. C’est grâce à elle qu’il commença à chanter et à composer. Elle l’emmena en pèlerinage à la chapelle de Notre-Dame des Marches prier «la Vierge des Gruériens» pour qu’elle aide ce fils si différent des autres. Joseph Bovet naît dans une famille de dix enfants. Seuls quatre dépasseront l’âge de 27 ans.

La légende en fait un artiste romantique dont l’âme «frémit à fleur de peau». Un homme aussi rapide que la foudre, au menton énergique mais aux yeux dans lesquels on pouvait lire «une bonté si maternelle que les cœurs en étaient saisis» (Robert Loup, L’abbé Joseph Bovet, barde du pays, 1952). Ordonné prêtre en 1905, devenu ensuite maître de chapelle, il a su, année après année, renforcer son influence, jusqu’à l’omniprésence dans le domaine de la musique à Fribourg. Pédagogue reconnu, il a enseigné à l’école normale d’Hauterive, au Séminaire, au collège Saint-Michel et à l’école de commerce… Il a dirigé des chœurs, pris la tête de l’orchestre de la ville et présidé le Conservatoire de Fribourg…

Un paysage «divin»

Le Chemin du gruyère (fléché) permet de traverser le paysage qui inspira tant l’abbé Bovet. D’avoir la quintessence de cette Gruyère mythique, fantasmée, qu’il a grandement contribué à créer. Car on oublie que les traditions vantées par la publicité sont une création récente. Le costume d’armailli, par exemple, n’a été fixé dans sa forme actuelle que dans les années 20. Que nous le voulions ou non, notre regard a été façonné par les compositions du saint barde (L’armailli des grands monts, Le secret du ruisseau…).

Partant de Charmey, on descend jusqu’au lac de Montsalvens, que l’on traverse par un spectaculaire pont suspendu. Après le barrage de Montsalvens (1920), il faut s’enfoncer dans les gorges de la Jogne. On dirait l’entrée des enfers… L’abbé, lui, était plus familier des sommets que des gorges sombres. Mais on remontera bientôt vers la lumière, jusqu’à la chapelle Notre-Dame des Marches, à Broc, en l’honneur de laquelle l’abbé composa un de ses plus beaux chants, en patois, Nouthra Dona di Maortsè. Le bâtiment actuel date de 1705, mais c’est un lieu de dévotion au moins depuis 1636.

Le lieu où s’élevait le fameux chalet qui inspira le «tube» de l’abbé (repris en 17 langues) se trouve tout près, sur les pentes de la Dent-de-Broc. C’était le chalet Mont-de-Joux, détruit par une avalanche. Dans la forêt, on traversera un autre pont, en bois cette fois, de 1806, «le pont qui branle». Cette belle randonnée d’un peu plus de trois heures pourra se conclure par une coupe de meringues crème double en la cité de Gruyères.

Légende dorée

Il est resté longtemps intouchable, l’abbé Bovet. Un symbole fribourgeois, l’équivalent pour la Suisse du général Guisan en tant que figure tutélaire. Un père quasi sacré, entouré d’une légende dorée. Dans les années 50, on trouvait son portrait dans chaque salle communale, au côté des traditionnelles images pieuses de la Vierge et d’un crucifix…

Pourtant, l’actuel préfet de l’Etat de Fribourg, Patrice Borcard, a osé. Il a, dans un passionnant ouvrage paru en 1993, José Bovet, itinéraire d’un abbé chantant (Ed. de la Sarine), levé le voile pour analyser comment Bovet avait construit la mythologie fribourgeoise par le biais de la musique.

«L’abbé Bovet a réussi à créer une cohésion, une identité régionale, commente le préfet dans son bureau bullois. Destiné à la prêtrise, il s’est fait remarquer pour ses talents musicaux, même s’il n’a pas suivi de formation véritable. Il a eu une grande influence en contribuant à la formation des prêtres et des enseignants, les deux courroies de la société d’alors. Le chant est devenu un instrument politique dès l’école primaire.»

L’abbé Bovet, dans les traces de Rousseau, loue la nature. Une nature qui relie les hommes et Dieu. Par le chant, il a créé une patrie symbolique, construit un monde harmonieux, unissant sacré et profane. C’est là que résidait sa force. Ce n’est pas un hasard si Le vieux chalet a été repris par la France de Vichy. La France de Pétain et la Gruyère de l’abbé Bovet relèvent, à la base, de la même construction idéologique. C’étaient deux «mythologies» voisines, qui pouvaient s’imbriquer. C’était avant que la chanson ne devienne un hymne scout…

Non, il n’a pas composé Le ranz des vaches, contrairement à ce qu’on prétend parfois. Il l’a adapté. Sorte d’ethnomusicologue avant l’heure, il s’est beaucoup intéressé à la culture populaire et militaire. Il a repris d’anciennes mélodies, tout en moralisant et en christianisant les textes. «Ce n’est pas une musique passionnante. Mais il avait un talent mélodique indéniable. Musicalement, s’il avait fait des études, il aurait pu écrire des choses très intéressantes… mais il a atteint ses limites rapidement, poursuit Patrice Borcard. Il n’en demeure pas moins que Le vieux chalet continue d’être repris en 2014. L’intensité du souvenir ne diminue pas. Ce besoin de racines perdure. C’est encore un dénominateur commun pour Fribourg.»

La fin de la vie de l’abbé cadre mal avec son image de saint. Il est contraint de s’exiler à Clarens, loin de sa terre, sous prétexte de soigner sa santé.

Il faut dire qu’il y a, dans sa biographie, un «secret extrêmement délicat» – ce sont les mots de l’évêque d’alors, François Charrière –, à savoir sa proximité avec Mlle D., l’une de ses choristes. De plus, l’homme vit en ville de Fribourg, pas dans un chalet bucolique. Il possède une voiture. Sa liberté gêne, son influence suscite la jalousie du clergé. On l’imagine riche, il n’a pourtant presque pas perçu de droits d’auteur sa vie durant…


Joseph Bovet

Né en 1879 à Gruyères, il fut nommé chanoine de la cathédrale de Fribourg en 1930. Il a composé près de 2000 œuvres musicales, dont
Le vieux chalet.
Pour la Suisse d’alors, c’est une figure aussi populaire que celle
du général Guisan.
Il meurt à Clarens (VD) en 1951.


À voir

Vaulruz
Restaurant de l’Hôtel de Ville

Cyril et Nadège Freudiger ont repris avec succès ce café-restaurant et sa terrasse donnant sur le Moléson. Tentez les fleurs de courgettes farcies au brochet et le carré de veau aux bourgeons de sapin. L’abbé Bovet est né dans le village voisin, Sâles.
Rue de l’Hôtel-de-Ville 29
026 411 29 91

Hauterive
Abbaye

L’abbaye cistercienne d’Hauterive a été fondée en 1138. Un des lieux les plus intéressants du canton, du point de vue de l’architecture religieuse. L’abbé Bovet y a enseigné. Visite organisée les samedis.
Chemin de l’Abbaye 19
www.abbaye-hauterive.ch

Fribourg
La Cène

Entrez dans la religion du goût. Un clin d’œil gourmand à notre thématique «bovetienne». Raffinement et volupté, 14 points au GaultMillau.
Rue du Criblet 6
www.lacene.ch

Gruyères
La Ferme du Bourgoz

Des chambres d’hôte de rêve. Le jardin donne sur la cité de Gruyères. Vente de fromage artisanal.
Ch. de Bourgoz 14
www.lafermedubourgoz.ch

Broc
Buvette Chez Boudji

Accueil chaleureux et cuisine traditionnelle (macaronis du chalet, fondue vacherin ou chèvre, etc.). Ouvert tous les jours du 1er mai au 31 octobre. Une halte après la chapelle des Marches.
Route du Motélon
026 921 90 50

Bulle
Restaurant L’Ecu

Anne et Alain Braillard proposent une cuisine inventive, raffinée, toute en couleur et en géométrie. Un peu comme si les tableaux de Miró devenaient comestibles. Une halte, pour ceux qui iraient voir la statue de l’abbé Bovet voisine (sculptée par Antoine Claraz en 1957), place Saint-Denis.
Rue Saint-Denis 5
www.restaurant-de-lecu.ch

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Deux films suisses en compétition pour le Léopard d'or

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Deux films suisses sont en compétition pour le Léopard d'or au festival du film de Locarno, qui se tiendra du 6 au 16 août. Les productions du cru sont bien représentées dans toutes les sections.

Deux films suisses ont été sélectionnés pour la compétition internationale. Andrea Staka ("The Lady") présente en première mondiale son nouveau film "Cure - The life of Another", qui place l'intrigue à Dubrovnik après la fin de la guerre des Balkans. Fernand Melgar propose un documentaire: "L'abri", dans lequel il suit une cinquantaine de sans-logis dans un refuge à Lausanne, pendant les mois les plus froids de l’année.

Les 15 autres films en compétition sont comme un "voyage autour du monde", a déclaré Carlo Chatrian mercredi devant la presse, selon le communiqué. Parmi les productions proposées figurent des films venant de Russie ("Durak" par Yuri Bykov), des Etats-Unis ("Listen Up Philip" par Alex Ross Perry) ou du Brésil (Ventos de agosto "par Gabriel Mascaro).

Quatre productions suisses seront diffusées en primeur sur la Piazza Grande. Olivier Assayas présente un film très attendu "Sils Maria" avec Juliette Binoche et Kristen Stewart dans les rôles principaux. L'actrice française sera présente à Locarno et recevra également un prix.

Peter Luisi offre sa dernière production "Schweizer Helden," Jasmila Žbanić propose son "Love Island" tandis que le Romand Mathieu Urfer dévoile sa première création "Pause". Les trois films seront diffusés pour la première fois.

Le programme hors compétition prévoit aussi d'être excitant. Jean-Luc Godard montrera son "Adieu au langage" et Richard Dindo sa relecture d'"Homo Faber". C'est "Lucy", le dernier film de science-fiction réalisé par Luc Besson, qui ouvrira la prochaine édition du festival du film sur la Piazza Grande.

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Mercredi, 16 Juillet, 2014 - 11:57
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Stevie Wonder enchante le Festival de jazz de Montreux

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Stevie Wonder a enchanté mercredi soir les milliers de spectateurs venus l'écouter au Festival de jazz de Montreux. Star attendue de cette 48e édition, le musicien a donné plus de deux heures de concert dans un auditorium Stravinski archicomble.

Commencé avec une heure de retard, le concert tant espéré par le fondateur du festival, Claude Nobs (décédé en janvier 2013), aura finalement bien eu lieu. A 23h30, tout le monde était debout pour un "Superstition" d'exception, grâce un Stevie Wonder généreux en diable et très en forme.

Lors de la présentation du programme du festival en avril, son directeur ne l'avait pas caché. Stevie Wonder était le chapitre manquant dans l'histoire de Montreux, déclarait Mathieu Jaton. A deux reprises, Stevie Wonder a d'ailleurs rendu hommage à Claude Nobs, lui qui a fait exister cet "incroyable" festival, auquel il n'a pas manqué d'associer Quincy Jones, au premier des spectateurs mercredi.

A 64 ans, Stevie Wonder réussit toujours à soulever le public. "Ebony and Ivory", "You are The Sunshine of My Life", "How Sweet to Be Loved by You" ont été repris par les quelque 4000 spectateurs. Stevie Wonder a souvent cherché à faire chanter la foule, concluant même son concert par un tel échange.

Stevie Wonder a aussi alterné des moments plus calmes, plus intimes, avec par exemple "Michelle ma Belle" des Beatles qui lui a permis d'improviser et, là aussi, de dialoguer avec le public.

Superbement accompagné par dix musiciens et quatre choristes, la légende de la pop et de la soul a fait chavirer tous ceux qui étaient venus, payant jusqu'à 450 francs la place. Mais même à ce prix-là, il était impossible de rester sur sa chaise quand les premières notes de "Superstition" ont retenti à Montreux. Stevie Wonder a promis de revenir l'année prochaine, chiche!

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 02:02
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Fribourg série d'été: Jean Tinguely, le ferrailleur fou

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:45

Sculpture. Il arpentait la campagne en Ferrari pour récupérer des pièces de métal usagées. Il avait fait des décharges locales et du ferrailleur de Givisiez sa source d’approvisionnement. Jean Tinguely, artiste majeur du XXe siècle, était très populaire à Fribourg, canton où il avait installé son «nid d’aigle».

Moustache en brosse, bleu de travail de mécanicien, des billets de 1000 francs en poche… Un accent suisse allemand, un humour vibrionnant et d’étranges machines de métal rouillé trimballées dans le coffre de sa voiture… Jean Tinguely était connu à Fribourg. Celui qui ne tenait pas en place avait trouvé là son point de chute. Un lieu à l’écart des capitales et de Paris en particulier, où il aimait travailler (son atelier de Soisy-sur-Ecole). Né à Fribourg mais élevé à Bâle, ville dans laquelle il passa ses 28 premières années, il avait choisi de revenir à Fribourg en 1968, sous l’impulsion de Jo Siffert.

C’est le coureur automobile qui attire son attention sur l’auberge de l’Aigle-Noir, qui était à louer à Neyruz. Le lieu plaît à l’artiste, qui s’y installe et y aménage un atelier. L’aigle est pour lui symbole de liberté. D’ailleurs, Tinguely aimait les rapaces et possédait un milan, installé dans une volière. Un milan qu’il appelait Seppi, surnom de Jo Siffert. Autre «coïncidence»: il baptise son fils, né en 1973, Milan.

La lotus de jim Clark

Aujourd’hui, la maison paraît calme, trop calme, de l’extérieur. Milan Tinguely ne répond pas aux sollicitations. Il préférerait parler de lui, de son propre travail artistique, plutôt que de son père. Tant pis. Il faut la mémoire d’un Jacques Deschenaux, ex-commentateur sportif bien connu des téléspectateurs romands, pour avoir une idée de ce que devait être l’Aigle-Noir du temps de sa splendeur. «Dans sa chambre à coucher, Tinguely avait installé la Lotus de Jim Clark. Un soir, il l’a remise en marche. Bientôt, les invités, pour beaucoup des membres de la bonne société bâloise, ont été asphyxiés. Tout le monde toussait, pleurait, c’était extraordinaire! Jean riait comme un fou.» Fribourg a aimé Tinguely parce que l’artiste n’a jamais oublié ses origines modestes, de la Basse-Ville. Mais aussi pour sa générosité, son art populaire, toujours lié à des fêtes (les vernissages de ses expositions, ou les bastringues en l’honneur du Fribourg-Gottéron: le Buffet de la gare de Fribourg s’en souvient). Tout cela: art, fêtes, passion pour les automobiles, participait de la même course folle contre la mort. Car un jour de 1985, Jean Tinguely, mécanicien de l’art du XXe siècle, est «tombé en panne». Il a dû subir une opération à cœur ouvert. Son rapport à la vie en a été profondément bouleversé.

Machines infernales

Vous trouvez ça joli, ludique, enfantin? Ces machines absurdes qui ne «produisent rien», ces objets récupérés mis en branle, qui couinent et grincent? L’œuvre est bien plus que divertissante. Entre la grâce brinquebalante de ces fontaines qui «pissent» leurs jets d’eau (à Paris ou à Fribourg), il y a aussi l’inquiétante étrangeté, le versant sombre: les crânes, le Retable des petites bêtes au Musée d’art et d’histoire de Fribourg. Ou la grande machine Cercle et carré éclatés, conservée à Genève. En l’allumant, on sursaute: cet engin prend soudain des airs guerriers, ceux d’un chevalier de l’Apocalypse déglingué. Le mécanisme produira un changement radical et mystérieux chez le visiteur. Avant de s’autodétruire… Ces engins fous rappellent l’énergie que nous déployons pour rester en vie. Le mouvement dérisoire mais acharné de notre cœur.

C’est aussi la critique précoce d’une société de consommation. En découvrant sa sculpture, Eurêka, à l’expo nationale de 64, le public suisse se demandait, amusé et interloqué: qu’est-ce que c’est que ce tas de ferraille en mouvement? La thématique de l’expo, c’était l’industrialisation de la Suisse, le progrès, l’avancement des sciences, etc. Et Tinguely, lui, montrait une machine qui ne produisait rien. L’artiste, à contre-courant, dévoilait la face cachée de la modernité triomphante.

Mais il était très exigeant sur le choix de son matériel. «Lorsque certains Fribourgeois découvraient un morceau de fer rouillé, ils se disaient: «C’est pour Tinguely!» Et ils allaient le déposer devant sa porte. Cela l’agaçait. Il disait: «C’est moi qui choisis!», se souvient Yvonne Lehnherr, ancienne directrice du Musée d’art et d’histoire de Fribourg, qui a bien connu l’artiste.

Dans son atelier de Neyruz, ou dans celui de la Verrerie (aujourd’hui liquidé), près de Semsales, l’artiste démiurge redonnait vie à la mort. Rien de figé, surtout. C’est pour cela que Tinguely était l’ami de Siffert. Le sculpteur avait beaucoup en commun avec le coureur automobile, son double. Ils étaient deux poètes du mouvement.

Heureusement, Tinguely, 23 ans après sa mort, bouge encore. Ces bidules barbares, ces machines tristes et féroces continuent de fasciner. «Il disait: «Moi, j’aime les spectacles quand ça merde», confie le musicien Pascal Auberson. C’est-à-dire quand les rouages se grippent, partent en vrille. Pour lui, c’était «en vie», pas «en vrille.» Un jour, Tinguely a approché le compositeur vaudois pour écrire un opéra sur la mort. Il n’a pas eu le temps de réaliser son projet. «Il était yin et yang. Solaire et noir. L’électricité entre ces deux pôles lui donnait sa fantastique énergie.» Sur une lettre-dessin envoyée à Pascal Auberson, on peut lire ces mots: «désespoir constructif». C’est cela aussi, Tinguely: un mécano macabre, sombre et joyeux. Notre portrait, de rouille et d’os.

Il faut aller voir la tombe de l’artiste, à Neyruz. Repérez le bouton électrique. Osez appuyer. La sculpture réalisée par l’assistant fidèle, Seppi Imhof (encore un Seppi!), se met à bouger. Deux roues silencieuses actionnent une barre reliée à une chaîne, du métal froissé évoque une fleur. On dirait une respiration apaisée. Comme si quelqu’un avait mis le monde en mouvement, l’avait ému, avant de s’éclipser.


Jean Tinguely

Né à Fribourg en 1925, d’un père ouvrier dans la fabrique de chocolat Cailler, à Broc, et d’une mère agricultrice. Installé à Paris dès 1953, il adhérera au Nouveau Réalisme dans les années 60. Il a épousé la sculptrice Niki de Saint Phalle et beaucoup collaboré avec elle (la fontaine de la place Stravinsky, à Paris). Il s’est éteint à Berne en 1991.


A voir

Fribourg
Café du Gothard

Le Gothard existe depuis 1861. Une institution, même s’il n’est plus le stamm incontournable de la ville aujourd’hui. Accueil soigné et convivial, plats savoureux. Un lieu à la fois populaire et classieux. Au Gothard, Anne-Gabrielle Nasel, alias Gaby, se souvient de Tinguely. «Il était très simple. Il venait en salopette bleue et prenait le plat du jour.» Au mur, un dessin témoigne de son passage.
Rue du Pont-Muré 16
www.le-gothard.ch

Fribourg
Espace Jean Tinguely

Cet ancien hangar de la Société des tramways de Fribourg a été reconverti dès 1998 en merveilleux espace d’exposition pour mettre en valeur les œuvres de Tinguely et de Saint Phalle.
Rue de Morat 2
www.fr.ch/mahf

Fribourg
Elvis et moi

Gageons que l’artiste aurait aimé ce lieu, glamour, kitsch et vintage. La déco de Valentine, la patronne, est une installation d’art à part entière (à la gloire d’Elvis).
Rue de Morat 13
www.elvis-et-moi.ch

Granges-Paccot
Auberge Aux 4 Vents

On ne présente plus cet hôtel très prisé pour son originalité et la qualité de son accueil. Et si cette baignoire, montée sur des rails dans la chambre «bleue», avait quelque chose de «tinguelien»?
Grandfey 124
www.aux4vents.ch

Fribourg
Fontaine «Vitesse»

L’hommage de Tinguely à son ami Jo Siffert. Un symbole peu mis en valeur, mais qui devrait rejoindre la place Jean-Tinguely.
Grand-Places

Fribourg
Le Port

Le bar de l’été à Fribourg, pour une pause gourmande dans un jardin urbain et itinérant. Avec une restauration éco-responsable.
Planche-Inférieure 5
www.leport.ch

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Fribourg série d'été: dans les pas de...

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:49

Evasion. Quoi de mieux pour découvrir une région que de chausser les lunettes de personnages illustres du passé qui y sont nés ou y ont vécu des moments essentiels de leur destin? Nous sommes partis en balade sur leurs traces pour retrouver le supplément d’âme qu’ils nous ont laissé en cadeau. A vous le tour!

Textes: Julien Burri
Photos: Lea Kloos

Sommaire:

L’abbé Bovet, le barde qui inventa la Gruyère en musique
Marguerite Bays,  la sainte laïque
Jo Siffert,  tout pour la course
Jean Tinguely, le ferrailleur fou


Valais 10 juillet – Fribourg 17 juillet - Genève 24 juillet – Neuchâtel 31 juillet - Jura 7 août – Berne 14 août

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Cinéma: Ken Loach en mode mineur

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:51

Huit ans après une Palme d’or obtenue pour Le vent se lève, belle évocation de la guerre civile qui mit l’Irlande à feu et à sang dans les années 20, Ken Loach revenait en mai dernier à Cannes pour présenter un film se déroulant une dizaine d’années plus tard dans le comté de Leitrim. Après un long exil new-yorkais, Jimmy Gralton revient au pays. La guerre est terminée, l’heure est à la reconstruction et à l’espoir d’une vie enfin paisible. Militant communiste, Jimmy accepte, sous la pression des jeunes de la région, de rouvrir le Hall, une salle communautaire dévolue à la pratique de la danse et de la boxe, ainsi qu’à l’enseignement de la poésie et du chant.

«L’éducation appartient à la sainte Eglise», éructe alors un curé qui voit en Jimmy un diable prompt à corrompre la jeunesse. En prime, l’Irlandais a ramené des Etats-Unis une passion pour le jazz, une musique noire donc décadente, estime l’homme en soutane, qui décide de partir en croisade contre cet ennemi que l’«on ne peut même pas acheter: il n’est ni cupide ni égoïste».

Dans une séquence au montage alterné facile, Loach oppose la ferveur réconciliatrice d’une danse à un discours castrateur du curé. Facile, le mot est juste. Jimmy’s Hall est en effet un film facile, car manichéen dans son discours anticlérical, sans aspérités, paresseusement filmé et enchaînant les flash-back poussifs. On est loin du souffle romanesque qui transcendait Le vent se lève. L’histoire de Jimmy Gralton (1886-1945), qui apparaît au final comme anecdotique, aurait mérité un traitement plus radical.

 

«Jimmy’s Hall». De Ken Loach.
Avec Barry Ward, Simone Kirby et Jim Norton.
Grande-Bretagne/France, 1 h 46.

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Blues: Seasick Steve, un hobo à Paléo

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:52

On le présenterait volontiers comme une légende, si ce n’est qu’il y a dix ans à peine il était encore quasiment inconnu. Du haut de ses 73 printemps, Seasick Steve débarque enfin en Suisse romande. Il a même droit à la Grande Scène du Paléo, quelques jours après un détour par le Gurten bernois. Résumons: naissance en Californie, fugue à 14 ans, errances faites de trajets clandestins en trains de marchandises et petits boulots. Né Steven Gene Wold, Seasick Steve (parce qu’il n’a pas le pied marin) est un hobo, un vrai. Féru de blues, il aime par-dessus tout se bricoler des guitares, parfois à trois cordes, voire moins, à partir d’objets de récupération, tels une vieille canette, des enjoliveurs ou même une spatule à barbecue. On dit qu’il a côtoyé Janis Joplin et Joni Mitchell, qu’il fut un ami de Kurt Cobain. C’est en tout cas dans les années 60 qu’il commence à gagner sa vie en tant que musicien de studio avant de se rapprocher deux décennies plus tard de la scène alternative. Il produit en 1996 le premier album de Modest Mouse, mais l’heure n’est pas encore à la consécration. Sa route passe alors par Paris puis la Norvège, d’où est originaire sa femme. Son premier album, il le sort finalement en 2006, ce qui lui vaut une apparition sur la BBC, dans un show du populaire Jools Holland. Il suffira ensuite que Jack White dise tout le bien qu’il pense de lui pour que sa carrière décolle. Comme pour rattraper le temps perdu, l’Américain enchaîne depuis les albums. Sorti il y a un peu plus d’une année, Hubcap Music, sur lequel on peut entendre Mr. White et John Paul Jones, ancien bassiste de Led Zep’, est le sixième. Blues poisseux et country-folk enjouée, mélodies binaires et voix grunge: attention, musique hautement addictive.

En concert le 19 juillet au Gurten Festival (Zeltbühne, 20 h 30) et le 23 juillet au Paléo (Grande Scène, 19 h).

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Cinéma: le vil avocat et la belle héritière

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:53

Cinq ans après La fille du RER, André Téchiné s’inspire de nouveau d’un fait divers. En l’occurrence de l’affaire Le Roux, qui avait fait grand bruit dans la France de la fin des années 70 et qui a connu un ultime rebondissement en avril dernier, à quelques semaines de la présentation du film à Cannes. L’homme qu’on aimait trop que cite le titre, c’est Maurice Agnelet.  Personnage trouble qui n’a pas de problème à délaisser sa famille et à multiplier les maîtresses, il est l’avocat de Renée Le Roux, propriétaire du Palais de la Méditerranée, à Nice. Un casino qui est surtout un gouffre financier.

De retour en France après un long séjour africain et un mariage raté, Agnès Le Roux souhaite ouvrir une librairie et demande à sa mère une avance sur héritage. Celle-ci la lui refuse. La guerre est déclarée, et c’est l’ambitieux Agnelet, dont la jeune femme s’est éprise, qui va servir d’intermédiaire tout en tentant de tirer profit de la situation.

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La critique d’Isabelle Falconnier: Amity Gaige raconte l’amour filial à la vie à la mort

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:54

Vous devriez haïr Erik Schroder, le narrateur du livre d’Amity Gaige, et pourtant vous l’aimez. A quelques semaines de son procès, Erik prend la plume pour expliquer à Laura, son ex-femme, pourquoi il est parti avec leur fille Meadow, 6 ans, sans rien lui dire. Pourquoi il a vécu toute une vie en prétendant s’appeler Eric Kennedy, pourquoi il a laissé la machine judiciaire et policière s’emballer, pourquoi il a laissé Laura mourir d’inquiétude alors qu’il voulait simplement passer quelques jours enfin seul avec sa fille qu’il ne voyait plus qu’une fois par mois.

Schroder, premier roman traduit en français de l’écrivaine américaine Amity Gaige, est une exploration saisissante et poignante de la condition paternelle en temps de séparation. Il fait évidemment écho aux cas dramatiques d’enlèvements, voire d’infanticides, que nous connaissons mais, subtil et profond, va plus loin que le simple fait divers.

Quels liens complexes et profonds existent entre un homme et une femme qui ont été mariés, mélange d’intimité absolue, de passion, de colère, de dépendance affective? Quelle est la place des hommes dans la vie de leurs enfants? Pourquoi les mères ont-elles tant de peine à ne pas s’accaparer ces mêmes enfants? Peut-on être un menteur, un escroc, et un bon père dans le même temps? Pourquoi cherche-t-on forcément à punir l’autre lorsqu’on décide de se séparer? Pourquoi les blessures d’enfance ressurgissent-elles avec une telle force lorsqu’on a soi-même des enfants? Dérangeant, subtil, à contre-courant, Schroder répond à ces questions avec force et compassion.

A travers la longue confession sans fard, désarmée, cruelle d’Erik à Laura, le récit qu’il lui fait à la fois des quelques jours de bonheur passés avec sa fille et des années qui ont précédé l’épisode, de sa jeunesse d’émigré allemand à ses premiers mensonges amoureux, c’est le procès d’une société aveugle que fait aussi Amity Gaige, fille d’une émigrée lituanienne. Une société dans laquelle l’amour semble ne rien valoir: Erik est mû par l’amour, il aime sa fille par-dessus tout, il cherche l’amour de sa femme et des autres, mais cet amour, qu’il donne autant qu’il quémande, le mène à sa perte.

«Schroder». D’Amity Gaige. Belfond, 360 p.

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Anita Licis Ribak
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La mémoire des images: gaza, terre maudite

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:55

Le 30 juin dernier, 18 jours après avoir été kidnappés, trois adolescents israéliens sont retrouvés assassinés en Cisjordanie. Suit le meurtre d’un Palestinien de 16 ans, un acte de vengeance présumé. Rompant le cessez-le-feu de 2012, Israël et le Hamas se lancent alors dans une escalade militaire sans merci, entre raids sur Gaza et tirs de roquettes sur Israël. Par chance, il n’y a pour l’instant aucun décès du côté israélien. Les Palestiniens paient le prix fort: près de 200 morts en moins de dix jours. Le sort tragique de Gaza remonte à la fin de la guerre israélo-arabe en 1948: près de 200 000 réfugiés palestiniens affluent sur ce territoire alors occupé, mais jamais annexé,  par l’Egypte.

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