Quantcast
Channel: L'Hebdo - Culture
Viewing all 4553 articles
Browse latest View live

Les Galápagos: le laboratoire qui inspira Darwin

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:49

Hector Velasco

Analyse. L’archipel de l’Equateur a été pour Charles Darwin ce que fut la pomme pour Isaac Newton lorsqu’il élabora sa théorie sur la gravitation universelle: dans les Galápagos, le naturaliste anglais a trouvé un milieu unique au monde, qui a inspiré sa théorie sur l’évolution des espèces.

Charles Darwin atteint en 1835 l’archipel situé à quelque 1000 kilomètres à l’ouest des côtes équatoriennes, lors d’une expédition à bord du navire HMS Beagle, qui l’emmène d’Australie en Amérique du Sud. Ce séjour aux Galápagos décide de sa vocation. Il n’a que 26 ans. Les observations qu’il mène alors seront déterminantes dans l’élaboration, deux décennies plus tard, de son œuvre clé sur «l’origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle».

«S’il était prouvé que Newton s’est inspiré de la chute des pommes pour formuler sa théorie sur la gravitation, on pourrait aussi dire que les îles enchantées (Galápagos) ont été décisives au moment de l’élaboration de la théorie évolutionniste de Darwin», dit Carlos Valle, chef du département de biologie à l’université San Francisco, à Quito, expert réputé de la faune des Galápagos.

Là-bas, le naturaliste a eu à sa disposition les «meilleurs éléments de preuve» sous-tendant les principes de la sélection naturelle des espèces et de la reproduction, en vertu desquels les espèces s’adaptent à leur environnement pour se perpétuer.

Composées de 13 îles principales et de 17 îlots, les Galápagos ont permis à Darwin de constater que «bien que les conditions environnementales variaient peu d’une île à l’autre, ces différences étaient suffisantes pour influer sur la taille du bec d’oiseaux de la même espèce, en fonction du type de graines que l’on trouvait sur place», explique Carlos Valle.

C’est ainsi que le naturaliste anglais a conclu que «sur un territoire relativement petit, on peut trouver 14 types d’oiseaux de la même espèce et que les différences ont un rapport avec l’environnement dans lequel ils grandissent».

Fondamental

«Darwin a beaucoup voyagé dans le monde. Aux Galápagos, il a trouvé une situation unique: si les oiseaux de toutes les îles paraissaient identiques, il a cependant découvert qu’ils se différenciaient malgré tout en fonction de l’endroit où ils se trouvaient», précise encore Matthias Wolff, directeur de la Fondation Charles Darwin, dans les Galápagos. C’est pourquoi, si les îles équatoriennes ne sont pas le «sujet principal de son livre sur l’origine des espèces, son voyage sur place a été très important, voire fondamental pour sa compréhension de l’évolution».

Les îles Galápagos ont été déclarées patrimoine naturel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en 1978 et l’Unesco les a ajoutées, en 2007, à sa liste de patrimoines en danger en raison notamment de l’impact du tourisme de masse sur l’archipel.

«Presque deux siècles après, les postulats de Charles Darwin restent intacts, et la science moderne n’a fait que les affiner, en les ouvrant à d’autres explications, comme la dérive génétique, qui est la prise en compte du hasard dans la théorie sur l’évolution», estime Carlos Valle.

© Agence France Presse

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Getty Images
Getty Images
Getty Images
Getty Images
Rubrique Une: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Polar: Coben fidèle à lui-même

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:53

Si vous avez aimé Six ans déjà, de Harlan Coben, vous adorerez Tu me manques. A moins que les répétitions et une certaine systématique ne vous dérangent. Les deux polars reposent en effet sur la même configuration affective: une personne abandonnée par son amoureux (se) sans explication ni motif retrouve brusquement sa trace des années plus tard. Et part à sa recherche.

Dans Tu me manques, l’enquêteur est une femme. Elle s’appelle Kat Donovan, elle est flic comme son père, et célibataire depuis que Jeff, son fiancé, l’a quittée il y a dix-huit ans. Elle ne se remet pas de son départ et pas davantage de la mort de son père, assassiné à la même époque. Il est vrai qu’elle a de sérieux doutes sur la culpabilité de l’individu arrêté pour ce meurtre, un homme de main auquel on aurait fait endosser un crime supplémentaire afin de couvrir le véritable assassin.

Pour lui changer les idées, sa meilleure amie l’inscrit sur un site de rencontres. Et qui retrouve-t-elle? Jeff, bien sûr, ou plutôt sa photo. Le choc! Parallèlement, elle part sur la trace d’une femme qui, justement, a disparu à la suite d’une rencontre amoureuse sur l’internet. Le lecteur, qui a sur Kat quelques informations d’avance, sait qu’elle va se trouver face à un tueur sans scrupules.

Y aurait-il un lien entre Jeff et ces disparitions? Avant de nous donner la clé de l’énigme, Coben nous balade avec son habileté ordinaire entre soupçons, demi-vérités et fausses pistes. Comme toujours le style est rapide, les dialogues nerveux, l’accent mis sur l’action et le suspense plus que sur les atmosphères ou la psychologie des personnages. Et une fois encore, ça marche, on ne lâche plus le livre avant d’en avoir tourné la dernière page. Bref, un polar pas forcément inoubliable, mais drôlement bien ficelé.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Cinéma: Pierre Niney dans l’attente du rôle idéal

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:54

Il a remercié beaucoup de monde. Ses partenaires à l’écran, le réalisateur, sa famille, sa compagne et même ceux qui n’avaient pas obtenu la récompense pour laquelle il était, lui, ce soir-là, monté sur la scène du Théâtre du Châtelet. C’était le 20 février dernier, et Pierre Niney recevait, peu avant de fêter son 26e anniversaire, le césar du meilleur acteur pour sa performance dans Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert. Convenu, son discours était en adéquation avec le film pour lequel il était sacré, sorti quelques mois avant un autre biopic centré sur le destin du couturier disparu en 2008, mais autrement plus inspiré: Saint Laurent, de l’esthète Bertrand Bonello.

Il y a quelques semaines, on apprenait que Pierre Niney avait démissionné, avant même la cérémonie, de la Comédie-Française, dont il était pensionnaire depuis un peu plus de quatre ans. Pour se concentrer sur le cinéma. Et voici qu’on le découvre dans un thriller psychologique, Un homme idéal, loin d’être enthousiasmant. Il y incarne Mathieu, un jeune homme ambitieux se rêvant romancier alors qu’il n’a guère de talent pour l’écriture. Mais en signant de son nom le journal d’un vétéran de la guerre d’Algérie décédé, voici qu’il devient la coqueluche du Tout-Paris littéraire et médiatique, et séduit sans peine une belle intellectuelle qui se trouve être aussi une riche héritière. Mais comment garder le secret de son imposture lorsqu’on est incapable d’écrire le second roman que tout le monde attend?

Il y a dans «Un homme idéal» un suspense qui rappelle Boileau-Narcejac et Hitchcock, doublé d’une atmosphère – la mer, le soleil – qui évoque ostensiblement Plein soleil, fameuse adaptation d’un polar de Patricia Highsmith par René Clément. Si ce n’est que Yann Gozlan, qui signe là son second long métrage, est au cinéma de genre ce que Mathieu est à la littérature. Il n’a guère d’inspiration. Son scénario patine, multiplie les invraisemblances et finit par amuser là où on devrait frémir.

Voici Mathieu pris dans une spirale infernale, poussant Pierre Niney, mal dirigé, a en faire des tonnes, alors qu’on le sait capable d’autrement plus de subtilité, à l’image de sa délicieuse apparition dans Les neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian. Il a moins de quinze films à son actif, un césar aussi, donc, et souhaite s’éloigner des planches pour se consacrer au cinéma. A lui, dès lors, de bien choisir ses rôles et d’éviter une telle pantalonnade. Tout en espérant qu’un cinéaste de la trempe de Bonello fasse appel à lui, car il mérite mieux que la plupart des rôles dans lesquels on l’a vu jusqu’ici.

«Un homme idéal». De Yann Gozlan. Avec Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon et Thibault Vinçon. France, 1 h 37.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Exposition: Mounir Fatmi, être d’ailleurs

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:55

L’exil commence souvent par celui de sa propre langue. C’est peut-être la raison de l’omniprésence des mots dans les installations et images de Mounir Fatmi, artiste né en 1970 au Maroc, mais depuis longtemps installé en France. Ils se surimposent aux vidéos ou se tapent à coups de marteau sur une vieille machine à écrire, pour rappeler leur violence, en particulier celle infligée aux personnes qui viennent d’ailleurs. Le langage blesse, même le sien.

L’une des installations les plus frappantes de la rétrospective de Mounir Fatmi au Mamco de Genève est une scie circulaire. Sa lame dentée transperce un mur, alors qu’à sa base repose un bac rempli de lettres arabes en métal. La roue coupante est elle aussi ouvragée avec une calligraphie arabe, reprenant une ligne du Coran sur le monothéisme. Mais le texte tourne tant et si bien qu’il en devient illisible. Le sens se perd dans le mouvement entêté de la scie circulaire, à laquelle il ne ferait pas bon se frotter.

Cette sensation menaçante s’inscrit en profondeur dans le travail de Mounir Fatmi, dominé par le noir. L’altérité, la différence impossible à résoudre, c’est aussi la peinture de Fra Angelico qui décrit La guérison du diacre Justinien. Soit la greffe improbable d’une jambe noire sur un corps blanc. L’artiste a ajouté à la scène une salle d’opération contemporaine, mêlant l’allégorie religieuse avec la science, l’hier avec l’aujourd’hui. Mounir Fatmi s’empare des objets de consommation avec le même scepticisme fondamental, comme lorsqu’il dresse une stèle à la mémoire des cassettes VHS. Il s’intéresse à l’exil radical de Salman Rushdie, contraint de vivre dans la clandestinité en raison de la fatwa qui l’a frappé à la suite de la publication des Versets sataniques.
La liberté de l’artiste contre l’obscurantisme, l’identité contre la dissolution de l’individu dans une société qui le rejette: la démarche est aussi forte que courageuse.

Genève, Mamco. Jusqu’au 10 mai. www.mamco.ch

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Luc Debraine
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Dalaï-lama: le parler vrai d’un homme libre

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:56

«Quant à moi, je ne participerai pas au gouvernement démocratique d’un Tibet libéré.» Fidèle à lui-même, le quatorzième dalaï-lama Tenzin Gyatso a le verbe limpide. Dans un recueil d’entretiens en partie inédits glanés par feu Claude B. Levenson et rassemblés par son époux, Jean-Claude Buhrer, le chef spirituel des Tibétains rayonne d’une authentique simplicité. «Un jour, au Tibet, je vivrai tranquillement ma vie de vieux moine, avec de grosses lunettes et une grosse canne pour marcher… Et c’est très bien ainsi!»

Auteure d’une quinzaine d’ouvrages sur le Tibet et de deux sur le bouddhisme, Claude B. Levenson a côtoyé le dalaï-lama durant trente ans et réalisé une douzaine de voyages sur le toit du monde. De ce long compagnonnage émergent des confidences d’une étonnante acuité. «Je crois que le temps où religion et Etat se confondaient est désormais caduc (…) Aujourd’hui la société tibétaine exilée fonctionne sur des bases démocratiques avec une séparation des pouvoirs», constate le moine. Son «institution humaine» vouée à disparaître? En 2007 déjà, il en parlait à Claude B. Levenson! «On peut très bien concevoir le Tibet sans dalaï-lama.» A l’obscurantisme des autorités chinoises, il répond par le bon sens lumineux d’un homme libre.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Albin Michel
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Stephan Eicher, entre machines et silences

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:56

David Brun-Lambert

Rencontre. Infatigable artisan musical, amoureux notoire des mots, le Bernois Eicher présente à Cully un spectacle qui le montre, seul en scène, parcourir son répertoire accompagné d’automates.

«Tout ceci est troublant par sa dimension.» Chemise immaculée et gilet sombre cintré, moustache finement taillée et gestes mesurés, Stephan Eicher commente le panorama spectaculaire qu’il contemple depuis une terrasse d’hôtel de Lavaux. Le ciel bleu «gueulard», le lac figé «pareil à du plomb», les nuages «qui foncent comme une armée», la cime des Alpes «semblables à toute montagne suisse, sinon, en leur centre, cette végétation qu’on dirait tropicale». La langue du musicien est claire, fluide, autoritaire. Par elle, l’auteur du récent L’envolée dit sa trajectoire particulière qui, de rejeton d’une «famille de voleurs de poules», l’a vu s’accomplir en artiste intrépide pour qui «harmoniser» demeure le «vrai métier».

Plus à l’est, passé la suite de vignobles qui plongent jusqu’au Léman, dort Montreux où, l’été dernier, le musicien donnait un concert tonitruant. Le mot est juste pour qui se souvient du final de cette «carte blanche» offerte par le Jazz Festival. Guitare en main, Eicher s’était lancé dans une balade bordélique des rangs bondés du Stravinski Hall à ses gradins combles, déroulant ensuite son équipée au hasard des étages du Centre des congrès. «La création, c’est avant tout cela, s’amuse-t-il: une excitation totale, une panique presque! Après, seulement, on ordonne ce chaos, comme le feraient des parents rangeant la chambre de leurs enfants.»

«Le style se perd»

Alors qu’on pensait Eicher prêt à se raconter de ce ton délivré qu’il affiche, une musique lounge, tristement vide nous parvient depuis le hall de l’hôtel. L’artiste s’efforce de l’ignorer. Mais pas moyen. «Je trouve que le style se perd, juge-t-il, un peu agacé, c’est à cela que je constate que je vieillis.» A l’été, l’auteur de Déjeuner en paix fêtera ses 55 ans. Dont trois décennies d’une carrière tant souveraine qu’atypique. «Je me définis comme quelqu’un qui a eu de la chance qu’on le laisse devenir artiste», résume-t-il, passant sur des épisodes mémorables qui, chez d’autres, auraient valeur de pedigree: rencontres avec Moondog, Ali Farka Touré ou avec le photographe américain Irving Penn. Amitiés intenses vécues avec les écrivains Philippe Djian et Martin Suter. Enfin treize albums studio en solo, pour beaucoup composés en nomade au creux de palaces vieillissants. «Ma musique prend un peu de temps à être élaborée, concède l’élégant. Dans les hôtels, le temps a une autre valeur, il se ralentit. Ça m’a longtemps inspiré. Pourtant, j’ai à chaque fois l’impression qu’on va me prier de dégager, mais gentiment.»

Depuis sept ans et son installation avec femme et enfant en Camargue, le Bernois n’écrit plus que dans son «bureau-atelier». La pièce se découvre dans une vidéo diffusée sur son site web. Des murs lourds en pierre taillée, des rangés interminables de livres – «tous lus», précise-t-il –, des instruments épars et un bordel indescriptible dont on se garde de deviner la nature. «Chez moi, c’est ma femme qui décide où on vit. Un jour, elle en a eu marre des cumulus de la Belgique et a demandé à déménager dans le sud de la France. Comme mon amie l’artiste Sophie Calle passe ses étés dans un village de la petite Camargue, j’ai demandé: «Est-ce que ce sud-là est aussi le Sud?» Notre maison est un lieu où beaucoup de gens passent: musiciens ou amis. L’environnement y est violent: le vent, la lumière, les bêtes, la chaleur, l’humidité. Mais j’aime cette brutalité. Elle me stimule.»

La Camargue, alors. C’est ici qu’Eicher a élaboré Die Automaten, le spectacle singulier, à la manière d’un cabinet des curiosités, qu’il présente le 16 avril dans le cadre du Cully Jazz. Un homme. Un répertoire élaboré en collaboration avec la paire Djian-Suter. Et tout un arsenal de roues dentées, de pistons ou d’engrenages pilotés par des systèmes hydrauliques et électroniques complexes. Enfin, une part de hasard qui fait le sel d’un projet où chacun, musicien et machines, tâche de l’emporter. «J’aime l’idée de prendre la fausse piste, s’amuse-t-il, d’explorer une possibilité.»

Capter le battement des cœurs

Essayer, puis échouer, n’est pas un motif d’inquiétude chez Eicher. A l’entendre, depuis ses premiers pas avec Grauzone, duo monté par son frère Martin au début des années 80, le risque a toujours été pour lui un élément constant avec lequel il s’agit de jouer, plutôt que de soigneusement s’appliquer à l’éviter. Rouages ou claviers, organes de transmission ou laptop: aucune différence quand être sur scène signifie avant tout «perdre d’une manière ou d’une autre le contrôle», comme il aime à le dire.

«J’ai commencé ma carrière en faisant de la musique avec des machines. J’aimais ces sons d’usine pour leur mélancolie. Puis tout le monde s’y est mis, cette fois pour reproduire des sonorités réelles. Là, j’ai laissé tomber, car c’était l’opposé de ma démarche: prendre le temps de trouver la bonne sonorité qui restitue une humeur ou l’esprit d’un lieu. Capter le battement du cœur des gens, faire qu’à la fin d’une chanson eux et moi partagions le même pouls: c’est ce que je recherche toujours.»

Le lac a pris des teintes foncées inquiétantes. Des nuages menacent, maintenant. La cime des Alpes s’est nappée d’ombres denses et un vent moite gifle comme pour nous prier de partir. La musique lounge, elle, n’a pas cessé. Eicher s’en amuse à présent, évoquant cette fois où le propriétaire d’un hôtel lui avait proposé un DJ set. «J’ai livré un CD composé de silences. Ils l’ont diffusé.» A nous de marquer un temps, cette fois, et Stephan d’expliquer un hobby devenu une manie: «Depuis longtemps, j’enregistre des silences. J’ai de très jolies choses si ça vous intéresse: plusieurs pyramides, des déserts, une éclipse, des églises. Je les utilise entre les chansons de mes albums. Si vous tendez l’oreille, vous entendrez des éléments minuscules qui définissent chacun des lieux où ils ont été capturés. Alors, oui, je m’occupe!»

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
David Wolff-Patrick, Getty Images
Rubrique Une: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Contre-temps: une «talking piece» mise à nu

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:57

La «talking piece», à ne pas confondre avec la «concept watch», fait le bonheur des passionnés comme des amateurs d’horlogerie. Exercice de style ou modèle industrialisé, pièce unique ou de série, cette race de montre n’a qu’un but: faire parler d’elle. Avec comme corollaire l’accroissement de la notoriété de son créateur et, partant, celle de toute la branche. Ce sont ces pièces, en effet, qui ont largement contribué à l’engouement mondial pour l’horlogerie suisse à la fin des années 2000. Ce sont elles aussi qui ont redonné le goût du métier à des centaines de jeunes.

Si Rolex, avec son air de ne pas y toucher, est passée maître dans le déroulement dramatique de cette stratégie, les petites marques en retirent également de grands bénéfices. Et pas que financiers. Grande joaillière mais dénuée de légitimité dans la haute horlogerie, Harry Winston a par exemple eu l’idée, en 2001, de créer la collection Opus, des montres complètement folles issues de l’esprit de jeunes créateurs. Qu’il s’agisse de se faire connaître, de rajeunir une image quelque peu vieillissante ou de prouver ses compétences techniques, la talking piece reste une excellente recette.

A Baselworld cette année, le phénomène n’a bien sûr pas manqué. Graff et Jacob & Co. ont respectivement créé le buzz avec des montres à 40 et 18 millions de francs; Angelus a tenté de susciter l’intérêt avec son imposante Urban U10 Tourbillon (lire L’Hebdo No 12); et Rolex, très naturellement, a présenté sa dernière Yacht-Master, dotée d’un bracelet caoutchouc.

Mais l’une des montres à avoir drainé le plus de commentaires est le Venturer Tourbillon Dual Time Sapphire Skeleton de H. Moser & Cie. Pièce unique à 1 million de francs, elle se compose d’un boîtier monobloc en saphir et d’un mouvement tourbillon de manufacture, dont la décoration a nécessité près de 100 heures d’efforts. Vendue dès le premier jour du salon!

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Rubrique Une: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Cinéma: le nain qui rêvait de grands rôles

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:57

Portrait. Peter Dinklage est Tyrion Lannister, le machiavélique et héroïque nain de «Game of Thrones». Dès ses débuts, il a affirmé vouloir jouer du Beckett plutôt qu’incarner les lutins.

La soirée avait une saveur particulière pour Peter Dinklage. Ce 15 janvier 2012, il venait de remporter le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle, catégorie «séries télé». L’acteur haut de 1 m 35, qui incarne Tyrion Lannister dans la série Game of Thrones, a pris place devant un micro ajusté à sa petite taille. L’hôtesse s’est pliée en quatre pour lui décerner son prix. Il remercie ses collaborateurs. Puis, avant d’être interrompu, il lance d’un ton précipité: «J’aimerais mentionner un gentleman qui habite en Angleterre. Il s’appelle Martin Henderson. Googlez-le!

Le web s’est instantanément enflammé et a découvert un récit d’une cruauté rare. Quelques jours auparavant, un joueur de rugby ivre avait soulevé et jeté en l’air un nain britannique de 37 ans, alors qu’il fumait une cigarette devant un pub. La chute a rendu Martin Henderson paraplégique. En rendant le public attentif à ce fait divers, Peter Dinklage a voulu attirer l’attention sur les injustices endurées au quotidien par ses semblables.

Contre les clichés

Sa révolte ne date pas d’hier. Cet acteur, qui a commencé sa carrière en 1992 à New York, n’a jamais accepté les nombreux clichés dont sont victimes les nains dans la société. Ses débuts furent très difficiles: il vivait dans un appartement pouilleux, envahi de rats, à Brooklyn, sans argent, sans boulot. Pourquoi? Parce que l’Américain refusait systématiquement, par principe, les rôles qui ridiculisaient les nains. Pas question pour lui de jouer un elfe ou un troll, ni de porter des chaussures pointues et une fausse barbe. Non, ce qu’il voulait faire, c’était du Beckett. Surtout, il voulait le premier rôle.

En 1995, Peter Dinklage a obtenu son premier vrai coup de pouce en se faisant engager pour le film Ça tourne à Manhattan. Dans une sorte de mise en abyme, il incarne un personnage hystérique qui se plaint de jouer un nain dans un rêve. Mais en 2003, sa carrière prend une tout autre dimension: le réalisateur Thomas McCarthy écrit un film spécialement pour lui, The Station Agent. Il y joue avec subtilité un passionné de trains qui s’exile dans un petit village du New Jersey. Sa performance lui vaut les louanges des critiques et le propulse au rang de star, «même si on ne sait pas vraiment s’il est célébré parce qu’il est une curiosité ou un bon acteur», écrit le New Yorker à l’époque.

Devenir Tyrion

Ces doutes se sont effacés en 2011, lorsque Georges R. R. Martin, l’auteur des livres Game of Thrones, exige qu’il interprète le machiavélique et libidineux Tyrion Lannister. Peter Dinklage joue le seul personnage de la série qui s’apparente à un héros depuis la mort du vaillant Ned Stark. Et il a aussi les répliques les plus drôles. «Comment veux-tu mourir?» lui lance un géant menaçant. «Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre rempli de vin, et ma queue dans la bouche d’une pute», lui rétorque le nain. Les scènes mémorables abondent, comme lorsque Tyrion gifle son exécrable neveu Joffrey ou quand il sauve héroïquement le royaume de sa famille, Port-Réal, lors de la bataille de la Néra, en prenant les commandes de l’armée de son neveu.

Mais le Tyrion Lannister de Peter Dink­lage est à ce point succulent avant tout parce qu’il est le seul personnage rationnel, moderne et humain de la série. «On dirait une figure contemporaine catapultée dans un monde médiéval, note Robert Thompson, un spécialiste des séries télévisées à l’Université de Syracuse. C’est pour cela que les gens s’identifient autant à lui.» Il aime le vin, faire la fête et se retrouve comme perdu dans un monde de brutes sanguinaires.

A la suite de ce rôle, la popularité de Peter Dinklage a atteint des sommets rarement vus: GQ l’a élu «beau gosse» de l’année en 2011. Il s’est aussi retrouvé sur la cover du magazine Rolling Stone et a été désigné parmi les hommes les plus sexys de la planète par People. A Londres, un graffiti géant le représentant a été réalisé sur la façade d’un immeuble.

«Peter Dinklage est aujourd’hui considéré comme un modèle par les nains, explique Tom Shakespeare, un sociologue spécialiste des handicaps à l’Université d’East Anglia, lui-même atteint de nanisme. Il montre que même pour les gens comme nous il est possible de devenir un acteur célèbre et d’être idolâtré.» Historiquement, les nains ont toujours été ridiculisés dans les séries télévisées et les films. «On leur octroie systématiquement des rôles de personnages absurdes ou infantiles, poursuit Tom Shakespeare. Le film Blanche-Neige présente sept petits bonshommes grotesques. Idem dans Le magicien d’Oz. Peter Dinklage a réussi à briser ce stéréotype.»

L’universitaire appelle les acteurs nains à adopter la même attitude que la star de Game of Thrones: «Lorsqu’ils pensent qu’un rôle est dégradant, ils devraient le refuser. Jouer un lutin déshumanise tous les nains.» Et contribue à diffuser ces perceptions négatives dans le monde réel, auprès de brutes épaisses comme le tourmenteur de Martin Henderson.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Dukas
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Léonard de Vinci: en splendeur à Milan

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:58

Immense peintre renaissant et génie universel, Léonard de Vinci fait l’objet d’une exposition jamais vue de par son ampleur depuis 1939, au Palazzo Reale de Milan dès le 15 avril, sa date de naissance, à quelques jours de l’ouverture d’Expo Milano 2015. C’est de saison: cet événement, qui dure jusqu’au 19 juillet, n’aura pas coûté un sou aux contribuables italiens, il est entièrement sponsorisé.

Divisée en douze sections, l’exposition comprend plus de cent dessins, dont les incroyables modèles de machines qu’imaginait le maître au XVe siècle. Mais on verra aussi des chefs-d’œuvre comme La belle ferronnière, dont le Louvre vient d’achever la restauration, et l’incontournable Mona Lisa, le Saint Jean-Baptiste de la collection royale britannique, le Saint Jérôme de la Pinacothèque du Vatican. Cette exposition a été voulue, patiemment mise sur pied depuis six ans et financée par Skira Editore, avec l’aide de divers parrainages, parmi lesquels Bank of America Merrill Lynch. Cerise sur le gâteau: à la fin du parcours au Palazzo Reale, Samsung propose aux visiteurs une expérience d’immersion en 3D dans La cène. Dans une Italie aux finances dévastées, seule l’économie privée parvient encore à sauver l’honneur national.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
DR
Rubrique Une: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Musique: constellation Boulez

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:58

Zoom.Publié à l’occasion des 90 ans du musicien, le catalogue de l’exposition consacrée à sa foisonnante (dé)mesure explore, illustrations à l’appui, la trajectoire d’un homme pluriel et ses liens avec les créateurs de son temps.

«Explosante-fixe»: ce fragment de la description de la beauté, selon André Breton, est le titre d’une œuvre qui a occupé Boulez pendant plus de vingt ans. Comme pour toutes ses partitions, le compositeur y est revenu à plusieurs reprises, proposant d’autres paramètres instrumentaux et électroniques, jusqu’à la version pour flûte et orchestre de chambre de 1993. Mais l’association des deux adjectifs caractérise surtout parfaitement la personnalité de ce «maître penseur» à l’assise imperturbable – fixe – et aux activités multiples explosantes, parfois explosives.

A travers les récits et analyses de plusieurs musicologues, musiciens et proches, Boulez apparaît dans toute sa densité de créateur, de prophète musical, défenseur de la musique des autres plus encore que de la sienne, de bâtisseur ou d’initiateur d’institutions durables (Ircam, Ensemble intercontemporain, Cité de la musique…), de pédagogue, notamment au sein de l’Académie du Festival de Lucerne qu’il créait en 2004, et enfin de chef d’orchestre mondialement reconnu du fameux Ring de Wagner, qu’il réalisait à Bayreuth avec le metteur en scène Patrice Chéreau de 1976 à 1980, jusqu’à l’intégrale des symphonies de Mahler, en passant par Bartok et tant d’autres qu’il a dirigés face à de prestigieux orchestres du monde entier.

Mais, plus qu’un catalogue de hauts faits, ce recueil de textes concis et pertinents – à l’image des œuvres de Boulez – place le musicien au carrefour des arts et de la création du XXe siècle. Elève de Messiaen, admirateur de Stravinski et de Honegger, ami de Cage, quoique à son opposé, il se destinait à l’ethnomusicologie quand, au sortir de la guerre, à 21 ans, il se retrouve propulsé directeur de la musique de scène de la Compagnie Jean-Louis Barrault. Ses chocs littéraires (Baudelaire, Kafka) vont dès lors se démultiplier. Et la peinture n’est pas en reste: Mondrian, Klee, Bacon, Dubuffet, Miró, Giacometti.

Un homme intransigeant

Boulez regarde les formes qui expriment le mouvement, la texture, le geste, il se nourrit à la vue de l’imprécision revendiquée qui «réinterroge en permanence» et qui, selon sa formule, «sait créer un ordre et le démolir en même temps». Boulez découvre le théâtre nô, le bunraku – art scénique japonais dans lequel de grandes marionnettes sont manipulées par plusieurs personnes, à vue. Parce que la création n’a pas à s’encombrer d’illusion. Ce n’est que dans le détachement lucide qu’elle garantit à ses destinataires l’indispensable espace de liberté.

Inlassablement, parfois polémique mais toujours en lien avec la société qui l’entoure, en France, en Allemagne ou ailleurs, il affûte son exploration des formes et de ce qu’elles déclenchent. Il réitère son refus de l’art bienveillant, de «vagues principes poétiques, aussi sommaires qu’indigents». Il brocarde les «fétichistes de la tradition, de la nature, du cœur, de la modération, du contact, de la perspective, de l’ordre, de l’histoire, de la sensibilité, de l’originalité» et enfin «de l’écoute». Cette intransigeance est au centre de sa pensée et de ses actions. Elle a nourri ses interprétations autant qu’elle a assuré la pérennité aux institutions qu’il a fondées.

Ce livre sur Boulez, qui fêtait ses 90 ans le 26 mars, raconte une trajectoire exclusivement vouée à l’art. Pas de «je», ni dans sa vie ni dans sa musique. Mais un regard, une pensée et des chemins.

Exposition du 90e  anniversaire. Paris, Philharmonie, rue Jean-Jaurès. Jusqu’au 18 juin. www.pierreboulez.philharmoniedeparis.fr

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Victor Tonelli, Artcomart
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Livres: Anne Brécart et Mélanie Chappuis sur les traces de leurs amours (pas) mortes

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 05:59

Critique. Les écrivaines genevoises Anne Brécart et Mélanie Chappuis livrent «La femme provisoire» et «L’empreinte amoureuse». Deux beaux récits qui plongent dans le passé sentimental de héros qui ont besoin de s’en libérer.

Bruno a 40 ans et un cancer. Plutôt que de se soigner, il entreprend de se remémorer les femmes aimées en se demandant quel souvenir il leur a laissé. Il plonge dans sa mémoire, se remémorant son enfance, puis sa jeunesse ballottée de Lagos en Argentine et de Berne à New York au gré des affectations de son père, diplomate suisse, pour finir par s’interroger sur sa relation actuelle avec Marion, qu’il aime plus que toutes les autres mais est tenté de quitter tout de même. Et puis il reprend contact avec certaines, les rencontre au café et leur demande de but en blanc ce qu’il a été pour elles. Sur un pitch attractif – qui n’a pas rêvé de faire le tour de ses ex pour savoir le souvenir laissé? –, Mélanie Chappuis réussit pour son quatrième roman un autoportrait indirect mélancolique, lucide et hardi qui pose la question de l’enracinement affectif lorsqu’on se sent appartenir à nulle part. Et lève le voile sur les effets à retardement des liaisons affectives passées que l’on pense éteintes mais qui se rappellent à votre bon souvenir, parfois, dans les rêves, les larmes ou la vraie vie.

Valentin, le retour

C’est ce qui arrive à la narratrice de La femme provisoire d’Anne Brécart, qui voit un jour débarquer chez elle, à Genève, un jeune homme qu’elle ne reconnaît pas et qui la tutoie, Valentin. Elle ne l’a pas revu depuis trente ans, depuis le jour où elle a quitté son père, Javier, et le bébé d’un an que Valentin était. C’était à Berlin, elle était une jeune traductrice avec une bourse d’Etat sortant d’un avortement, il venait de se faire quitter par la mère de Valentin. Pendant un an, elle sera une mère provisoire, seule avec lui dans un grand appartement rempli de fantômes et de tendresse. L’irruption de Valentin, surgi d’un passé qu’elle pensait anodin et oublié, l’oblige à une remise en question tenace, sinueuse. Javier et Valentin l’ont façonnée, voire sauvée: trente ans après, enfin, cette vérité intime éclate. Tout comme éclate la vérité intime de Bruno chez Mélanie Chappuis: il n’est pas programmé pour rester, prendre racine, mais Marion peut le guérir. Pour autant qu’il accepte de se battre contre son cancer.

L’art de partir

Si l’une, Anne Brécart, met sa plume habitée, fluide et fine au service du travail de mémoire et du va-et-vient entre l’humus opaque sur lequel le présent se dandine allégrement, l’autre, Mélanie Chappuis, malgré une écriture parfois condescendante et narcissique ou des formules efficaces mais faciles – «Les femmes sont dures parce que les hommes restent des enfants. Ça agace les femmes lorsqu’elles deviennent mères.» –, excelle dans la description de l’art du départ, fuite ou au revoir organisé. Il est plus facile de quitter que d’être quitté, son double Bruno en a conscience, lui qui, avec sa sœur, savait si bien avoir les yeux brillants sur les quais de gare ou les tarmacs, au moment des adieux aux camarades éplorés, avant de laisser exploser, une fois seul, sa joie de partir pour New York où l’attendait la suite de ses aventures. Partir, rester, revenir? Vivre, si possible.

Les auteures seront toutes deux au Salon du livre de Genève (du 29 avril au 3 mai).

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Yvonne Bôhler
Philippe Pache
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Philosophie: pourquoi il faut lire la mythologie aujourd’hui

$
0
0
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 06:00

Luc Ferry

Inédit.Le philosophe Luc Ferry s’est donnépour mission de nous faire redécouvrir les mythes grecs. Il explique dans un texte pour «L’Hebdo» pourquoi leur pertinence n’a jamais été plus grande.

Longtemps, j’ai trouvé la mythologie difficile, pour ne pas dire ennuyeuse. Trop de personnages, trop de récits entrecroisés, trop de labyrinthes. Un jour, grâce notamment aux travaux de Jean-Pierre Vernant, j’ai fini par comprendre que les grands mythes grecs délivraient un message de sagesse d’une profondeur abyssale, que ce message allait devenir la matrice de la philosophie et qu’il nous parlait encore aujourd’hui, aujourd’hui peut-être même plus que jamais, pourvu du moins qu’on le comprenne. Vous n’êtes pas convaincu? Vous pensez que c’est un propos d’universitaire, pour ne pas dire de bourgeois?

Alors, plutôt qu’un long discours, je vais vous raconter trois histoires, trois légendes magnifiques et vous allez pouvoir juger par vous-même. Commençons par le commencement: L’Odyssée, d’Homère, le premier texte écrit en grec, au VIIIe siècle avant J.-C. Contrairement à ce qu’on vous a parfois dit à l’école, ce n’est ni un roman d’aventures ni une épopée littéraire, mais un récit philosophique, celui d’un homme, Ulysse, le roi grec de la cité d’Ithaque, qui va de la guerre (l’horrible guerre de Troie) à la paix, de la haine à l’amour (les retrouvailles avec sa ravissante femme, Pénélope), de l’exil au retour chez soi, du chaos à l’harmonie, bref de la vie mauvaise à la vie bonne.

La vie bonne

Il cherche une réponse à la question qui deviendra celle de toute la philosophie: qu’est-ce qu’une vie bonne pour les mortels? Et il nous donne la première grande réponse: pour parvenir à la vie bonne, il faut vaincre les peurs, fuir le passé et l’avenir, la nostalgie comme l’espérance, afin d’être enfin capable d’habiter le présent. A l’instar d’Ulysse à Ithaque, le sage est celui qui s’ajuste au cosmos, comme la petite pièce d’un puzzle s’intègre dans un tableau d’ensemble. Or, le cosmos étant éternel, il devient lui-même fragment d’éternité: la vie bonne, c’est la mise en harmonie de soi avec l’harmonie du monde.

Une formule stoïcienne dira dans le même sens que le sage est celui qui parvient à regretter un peu moins, espérer un peu moins, aimer un peu plus, car à force de vivre dans le passé ou le futur, comme disait Sénèque, «nous manquons de vivre», nous ne sommes jamais dans le présent. Voyez Ulysse: pendant les dix ans que dure la guerre de Troie, il est dans la nostalgie d’Ithaque, dans l’espérance d’Ithaque, jamais dans l’amour d’Ithaque. Mais quand il y parvient, les dieux distendent le temps, arrêtent la course du soleil, pour qu’il retrouve Pénélope, sa femme, dans un présent qui n’est plus gâté par le passé ni le futur. Dans leur lit d’amour, ils deviennent ainsi comme des grains d’éternité.

Prométhée et la liberté

Deuxième exemple: le mythe de Prométhée. Il est à l’origine d’une idée géniale, l’idée moderne de liberté. Après avoir gagné la guerre contre les Titans, les Olympiens, conduits par Zeus, le roi des dieux, se retrouvent chez eux, sur leur belle et lumineuse montagne. Pourtant, après la guerre, tout est trop calme, rien ne bouge, rien ne se passe, et les immortels commencent à s’ennuyer ferme. Pour les distraire, Zeus demande à Prométhée de créer les mortels. Avec les humains, il y aura à nouveau de la vie, des histoires, des sacrifices, des êtres à aimer et à punir, bref du mouvement.

Prométhée, dont le nom signifie «celui qui pense en avance», va se mettre à la tâche, quand son frère Epiméthée, «celui qui réfléchit après coup», le supplie de le laisser se faire la main sur les animaux. Avec de la terre et de l’eau, il façonne des figurines, des archétypes des espèces animales auxquelles il attribue des places spécifiques: les oiseaux dans les cieux, les poissons dans l’eau, les mammifères sur la terre, etc. Et il leur accorde des dons particuliers: griffes, ailes, nageoires, fourrure contre le froid, carapace pour les plus lents, etc. Finalement, il construit un écosystème parfait… sauf qu’il ne reste rien, ni archétype, ni place, ni dons, pour les humains! Ils naissent tout nus, sans ailes, sans griffes, ni fourrure, ni carapaces. Ils nagent mal, ne courent pas vite, ne volent pas. Mais c’est précisément parce que l’homme n’est rien, qu’il va devenir tout: il fabriquera des armes, des vêtements, des maisons, des bateaux et le rêve d’Icare se transformera plus tard en avion.

Pour cela, Prométhée a dérobé le feu chez Héphaïstos et les techniques chez Athéna, faisant au passage de l’être humain la seule espèce vivante capable de dévaster l’ordre cosmique, ce pourquoi il sera puni par Zeus. L’idée que, parce que je ne suis rien, je peux, et même je dois, inventer ma destinée librement deviendra le thème majeur des philosophies de la liberté, de Rousseau jusqu’à Sartre. Et, comme Zeus, l’écologie contemporaine voudra punir ce Prométhée déchaîné, stigmatiser la démesure, cette hybris qui caractérise l’espèce humaine depuis qu’elle s’est dotée de la technique. Voilà un mythe dont les connotations contemporaines sont sans fin.

Oedipe et la démocratie

Troisième exemple: le tragique grec. Avec la naissance de la démocratie, un débat fondamental apparaît: quelle part de liberté, quelle part de destin dans nos vies? Questions qu’Eschyle et Sophocle ne vont cesser d’explorer. Voyez le cas d’Œdipe: c’est un homme courageux, intelligent, bon père et bon roi, et les deux crimes qu’il a commis sont involontaires: il a été le pur jouet de la fatalité. Lorsqu’il découvre qu’il a tué son père, Laïos, et couché avec sa mère, Jocaste, il se crève les yeux.

Dans la mythologie, le châtiment est toujours en exact rapport symbolique avec le crime commis: Œdipe n’a rien vu venir, il a péché par manque de vision? Il se punit par l’aveuglement. La question d’Œdipe n’est pas celle de l’inceste, comme l’a cru Freud, mais celle de nos aveuglements, de notre rapport au destin, de la non-liberté dans nos vies. En quoi le tragique se joue en dehors des catégories de la morale commune. Le tragique, c’est avant tout un conflit entre des légitimités égales et pourtant irréconciliables. Il ne s’agit pas d’opposer des bons et des méchants mais, comme dans le cas de l’Antigone de Sophocle, tous les protagonistes sont estimables.

Ce sont des gens bien. La tragédie d’Antigone commence après la guerre qui a opposé les deux fils d’Œdipe, Polynice et Etéocle. Polynice a levé une armée étrangère, venue d’Argolide, pour assiéger Thèbes, sa propre ville, défendue par son frère, Etéocle. Dans ce combat, ils trouvent tous deux la mort. Leur oncle, Créon, frère de Jocaste, reprend sa place sur le trône de Thèbes. Conformément à la loi de la cité, il ordonne l’enterrement d’Etéocle et le refuse à Polynice, la tradition thébaine exigeant que les traîtres ne soient pas ensevelis.

Donc, Créon, en tant que roi, a raison, mais sa nièce, Antigone, défend son frère Polynice au nom d’une autre loi, celle des dieux, du cœur et de la famille, une loi à ses yeux supérieure à celle des hommes, qui lui commande de ne pas abandonner son frère Polynice aux chiens et aux oiseaux. Le plus fort, comme l’avait vu Hegel, c’est que chacun des deux protagonistes comprend parfaitement le point de vue de l’autre: Créon n’est pas seulement le souverain de Thèbes, il est aussi l’oncle d’Antigone et de Polynice: il sait donc que la loi de la famille, en tant que loi divine, vaut bien celle de la cité. Quant à Antigone, en tant que fille de l’ancien roi de Thèbes, Œdipe, et nièce de l’actuel, elle n’ignore évidemment rien des devoirs qui incombent à son oncle.

Aujourd’hui

Vous voyez que cette conception du tragique s’applique à nombre de situations, de l’Ukraine au Moyen-Orient, où les partis qui s’opposent ont tous des raisons légitimes à faire valoir. Si j’étais Palestinien et que j’avais 15 ans, je haïrais Israël, et si j’étais un jeune juif, je haïrais le Hamas. Même chose entre l’est et l’ouest de l’Ukraine. C’est ce que Max Weber appelait les «antinomies de l’action historique», les conflits tragiques étant des déchirures irréparables dans le tissu harmonieux du cosmos ou de l’histoire. Comme Nietzsche, il en tirait l’idée que l’essentiel de la politique et de l’histoire est composé de tragique plutôt que de conflits où le bien et le mal seraient faciles à identifier.

En quoi les grands mythes nous parlent encore. Ils traitent de tous les grands sujets, du sexe, de la mort, de la guerre, de l’amour, du divin, de l’au-delà, bref de tout ce qui nous intéresse. Sans compter que, par dizaines, des expressions issues de la mythologie grecque se sont inscrites dans le langage courant: une «pomme de discorde», un «dédale de rue», prendre le «taureau par les cornes», toucher le «pactole», «tomber de Charybde en Scylla», suivre un «fil d’Ariane», «jouer les Cassandre», etc. Mille références endormies aux Sirènes, à Typhon, Océan, Triton, Python, Sibylle, Stentor, Mentor, Laïus, Argus, Œdipe et à tant d’autres personnages mythiques habitent encore incognito nos conversations de tous les jours. Les grands mythes ne se limitent pas à des contes et légendes. Ils proposent des leçons de vie et de sagesse d’une profondeur abyssale. De sorte que s’en priver ou en priver nos enfants serait un crime contre la culture.


20 PUBLICATIONS ET 3 RENCONTRES AU SALON DU LIVRE DE GENÈVE

Luc Ferry s’attaque à une vaste relecture des mythes grecs et occupe le prochain Salon du livre et de la presse de Genève, entre le 29 avril et le 3 mai.

En coédition entre Le Figaro et les Editions Plon, Luc Ferry s’est lancé dans une relecture complète de la mythologie grecque. Vingt ouvrages de 96 pages, accompagnés chacun d’un CD audio d’une heure reprenant une conférence donnée dans le cadre des Jeudis philo de l’écrivain au Théâtre des Mathurins, à Paris, sont en vente chaque semaine avec le magazine Le Figaro. Ils sont disponibles sur commande dans les librairies et seront rassemblés cet automne en un seul volume. Sont déjà parus les volumes 1, 2 et 3 consacrés à «L’Odyssée ou le miracle grec», à «L’Iliade et la guerre de Troie – L’héroïsme grec» et à «La naissance des dieux et du monde – D’après la Théogonie d’Hésiode».

Luc Ferry sera l’invité du Salon du livre et de la presse de Genève sur la scène Philo du Salon du livre, en collaboration avec L’Hebdo et Le Temps, et sur la scène L’apostrophe. On le retrouvera pour un échange sur l’amour avec l’écrivaine Marcela Iacub (samedi 2 mai à 15 heures), avec Axel Kahn pour parler innovation et science (samedi 2 mai à 13 heures) et avec André Comte-Sponville pour parler quête philosophique (dimanche 3 mai à 15 heures). Des rencontres évidemment suivies de dédicaces.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Maurice Babey
AKG
Getty Images
Rubrique Une: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 
Contenu récent: 
En home: 
no

Enchères: des objets de Lauren Bacall vendus 3,5 millions de francs

$
0
0

La vente aux enchères de la collection d'objets de l'actrice américaine Lauren Bacall s'est élevée à 3,64 millions de dollars (3,5 millions de francs) au total, a annoncé mercredi la maison d'enchères Bonhams. Le montant de la vente ira à ses trois enfants.

Articles ménagers, meubles, objets d'art, bijoux et vêtements, des centaines d'objets avaient été mis en vente sur deux jours. Tous ont été vendus, a indiqué la maison d'enchères.

Lauren Bacall, légende de l'âge d'or d'Hollywood, est décédée en août à 89 ans à son domicile donnant sur Central Park à New York, qui est également sur le marché, au prix de 26 millions de dollars.

"Pélican blanc", une gravure colorée à la main par le naturaliste John James Audubon a été adjugée à 173'000 dollars, trois fois plus que prévu, selon Bonhams.

La table de jeux en granit noir d'Humphrey Bogart, avec qui Lauren Bacall formait un couple mythique, a elle été vendue 26'250 dollars, presque neuf fois plus que le montant estimé. Les acheteurs se sont aussi arraché deux peintures à l'huile d'Albert Edward York pour 161'000 dollars.

Côté bijoux, un collier de chez Tiffany a été vendu 52'500 dollars et un autre bracelet en or de 18 carats a été adjugé à 50'000 dollars.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 07:36
ID: 
brf008
Rubrique Une: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

"Fast & Furious 7", dernier opus et hommage à Paul Walker

$
0
0

"Fast & Furious 7", dernier opus d'une saga phénomène sur un policier infiltré dans le milieu des courses automobiles clandestines, avec feu Paul Walker, devrait démarrer en trombe au box-office mondial à partir de mercredi. Durée: 01:16

Image: 
Mise en ligne: 
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 15:22
ID: 
0
Rubrique Une: 
Vidéo: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

Manoel de Oliveira est mort à l'âge de 106 ans

$
0
0

Le cinéaste Manoel de Oliveira est mort jeudi à l'âge de 106 ans, a annoncé le producteur Luis Urbano, citant des sources familiales. Depuis 1931, le Portugais avait tourné plus de 50 longs-métrages de fiction et documentaires.

Né le 11 décembre 1908 à Porto, dans le nord du pays, fils d'un industriel passionné de cinéma, cet athlète accompli à l'allure de jeune premier débute comme figurant à 20 ans dans un film muet, "Fatima miraculeuse".

En 1931, il tourne un premier documentaire - également muet - "Douro, travail fluvial", sur la vie des travailleurs du fleuve qui baigne sa ville natale.

Acteur dans le premier film parlant portugais, "La chanson de Lisbonne", en 1933, c'est surtout la réalisation qui l'intéresse et après plusieurs documentaires il se lance dans la fiction en 1942, avec "Aniki-Bobo" sur la vie des enfants d'un quartier populaire de Porto.

Cependant, le contexte politique et le manque d'infrastructures dans le Portugal de Salazar le tiennent éloigné des caméras et ce n'est qu'en 1963 que sort son deuxième long-métrage, "Le Mystère du printemps", évocation de la passion du Christ.

Après une tétralogie des amours frustrées avec notamment "Amour de perdition" en 1979 et "Francisca" en 1981, il tourne pratiquement un film par an à partir de 1985, année de la sortie du "Soulier de Satin", fresque de près de sept heures qui obtient un Lion d'Or à la Mostra de Venise.

Se succèdent entre autres "Non ou la vaine gloire de commander" (1990), "La Divine comédie" (1991) "La Cassette" (1994), "Belle toujours" (2006), "Christophe Colomb, l'énigme" (2007), "L'étrange affaire Angélica" (2010) ou encore "Gebo et l'ombre" (2012).

Fin 2014, pour fêter son 106e anniversaire, le cinéaste a tenu a rencontrer encore une fois son public lors de la sortie au Portugal de son dernier film, "Le Vieux du Restelo", un court-métrage qu'il avait tourné quelques mois auparavant malgré sa santé fragile.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 15:50
ID: 
brf030
Rubrique Une: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

La 11e édition de Polymanga débute ce vendredi à Montreux

$
0
0

Le festival de jeux vidéos et de culture pop Polymanga se tient du Vendredi saint au lundi de Pâques à Montreux (VD). Pour sa onzième édition, la manifestation propose des concerts, des projections, des jeux vidéos ou encore des défilés cosplay.

Parmi les invités, l'actrice Sibel Kekilli, qui incarne le rôle de Shae dans "Game of thrones". Mais également son compagnon de plateau James Cosmo qui interprète lui Jeor Mormont dans la célèbre série. Tous deux tiendront des conférences sur les bords du Léman.

Pour cette onzième édition, le Japon est à nouveau fortement représenté. Le scénariste et le dessinateur de Red Eyes Sword, la cosplay star Yaya Han, le déroulement d'une véritable cérémonie du thé ou encore la projection de "Ace of diamond", "un dessin animé dans la plus pure veine du manga sportif" sont ainsi au programme.

Installé dans le centre des congrès de Montreux, après avoir quitté Lausanne pour sa 9e édition, Polymanga voit sa fréquentation graduellement augmenter. L'an dernier, quelque 28'000 spectateurs s'y étaient rendus, soit 3000 de plus qu'en 2013.

www.polymanga.com

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 17:22
ID: 
brf036
Rubrique Une: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

Robbie Williams sera sur la Grande Scène de la plaine de l'Asse

$
0
0

Robbie Williams sera à Paléo le 20 juillet. C'est le t-shirt officiel présentant les dates de la tournée 2015 de l'artiste qui a vendu la mèche. L'organisation du Festival, qui annoncera la programmation complète le 14 avril, a confirmé l'information jeudi soir.

Le chanteur s'arrêtera à Nyon (VD) dans le cadre de sa tournée "Let Me Entertain You Tour", précisent les organisateurs. Le 40e Paléo Festival Nyon se tiendra du 20 au 26 juillet 2015 et la billetterie ouvrira le mercredi 22 avril à midi.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Jeudi, 2 Avril, 2015 - 20:00
ID: 
brf047
Rubrique Une: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

Le pari audacieux d'une série TV féministe en Afghanistan

$
0
0

En pleine rue à Kaboul, une équipe de tournage afghane a commencé à filmer les premiers plans d'une série TV d'inspiration féministe, un pari audacieux en Afghanistan. Durée: 02:23

Image: 
Mise en ligne: 
Vendredi, 3 Avril, 2015 - 08:50
ID: 
0
Rubrique Une: 
Vidéo: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

Les tambours, vestiges d'un Burundi royal et uni

$
0
0

Les tambours du Burundi et la danse qui les accompagne, classés l'an dernier au patrimoine immatériel de l'Unesco, sont aujourd'hui pur divertissement. Mais des siècles durant, ils ont été une affaire sacrée, symbole d'un royaume soudé, dans un pays à l'histoire récente sanglante et qui se prépare à des élections présidentielles tendues en juin. Durée: 03:12

Image: 
Mise en ligne: 
Vendredi, 3 Avril, 2015 - 15:20
ID: 
0
Rubrique Une: 
Vidéo: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 

L'ultime opus de Frank Zappa dans les bacs en juin

$
0
0

Plus de 20 ans après son décès, l'ultime album du loufoque et prolifique musicien américain Frank Zappa sort à la vente. Il sera disponible à partir du mois de juin. "Dance Me This", le 100e et dernier album de l'artiste mort en 1993, est déjà en pré-vente.

Son site officiel avait annoncé la sortie du disque le 1er avril. Les fans, croyant à un poisson d'avril, étaient donc sur leurs gardes, mais les gestionnaires de son oeuvre ont confirmé que l'album était bel et bien réel et serait livré au mois de juin.

Frank Zappa, qui a succombé à un cancer de la prostate, avait évoqué cet album de son vivant. Il y joue du "synclavier", un des premiers synthétiseurs numériques.

Ultra-doué à la guitare, à la basse et aux percussions Frank Zappa a souvent été perçu comme un des pionniers du hard rock. Mais sa musique puise beaucoup plus dans le jazz et la musique contemporaine.

Icône de la contre-culture californienne dans les années 60-70, il n'hésitait pourtant pas à tourner les hippies en ridicule dans sa musique.

Image: 
Keystone
Mise en ligne: 
Vendredi, 3 Avril, 2015 - 20:03
ID: 
brf030
Rubrique Une: 
Auteur: 
Contenu récent: 
Archive: 
Viewing all 4553 articles
Browse latest View live