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Tout a une fin, même le Donjon

Jeudi, 3 Avril, 2014 - 05:59

Trondheim et Sfarmettent un terme à une saga entreprise il y a seize ans. On ne connaîtra jamais toute l’histoire.

Le sentiment est étrange. Très vite, le plaisir cède le pas à la frustration. Car si les tomes 35 et 36 (respectivement 110 et 111 dans la numérotation originale) de Donjon marquent la fin de cette saga lancée en 1998 par Lewis Trondheim et Joann Sfar, on ne connaîtra jamais toute l’histoire du monde de Terra Amata. Certains faits resteront pour toujours de simples évocations.
Conscients que leur envie originelle – publier une grande épopée se déclinant en cinq séries pour un total de 300 albums – n’était guère réalisable, Trondheim et Sfar ont en effet mis un terme à l’aventure après 36 tomes «seulement». Leur récit contient donc de très nombreuses ellipses, que le lecteur doit aujourd’hui tenter de combler seul s’il veut comprendre l’évolution, parfois relativement floue, de certains personnages.

Tout commence donc en 1998 avec la parution des deux premiers tomes d’une série appelée Donjon, qui deviendra plus tard Donjon Zénith. On y fait la connaissance de Marvin le dragon et de Herbert le canard, travaillant tous deux dans un château dirigé comme une PME par un petit volatile prénommé Hyacinthe. Le principe est simple: les sous-sols de ce donjon abritent de l’or, mais aussi des monstres en tous genres que d’intrépides et cupides aventuriers viennent affronter en rêvant de faire fortune.

L’année suivante, deux séries parallèles font leur apparition. Tandis que Donjon potron-minet raconte la jeunesse de Hyacinthe, Donjon crépuscule se concentre sur les années sombres qui vont voir les peuples de Terra Amata lutter pour leur survie. Le guerrier Marvin a perdu sa peau et il est devenu aveugle, on l’appelle désormais le Roi Poussière. Et le voilà flanqué d’un jeune lapin intrépide qui l’admire au point de se faire appeler Marvin Rouge. Comme si cela ne suffisait pas, le début des années 2000 voit l’arrivée de deux nouvelles déclinaisons: Donjon parade, des aventures uniques mettant en scène Herbert et Marvin, et Donjon Monsters, se concentrant pour chaque volume sur un personnage secondaire, histoire de boucher quelques trous dans une narration tentaculaire.

Fine fleur du neuvième art. Trondheim et Sfar voulaient créer une série de heroic fantasy s’inspirant de classiques du genre, Le seigneur des anneaux en tête, et truffée de références issues de la culture populaire. Le tout se voulait humoristique et décalé, mais a été très vite pris au sérieux par les lecteurs. Les 36 albums parus forment aujourd’hui une œuvre clé de la BD contemporaine, non seulement par son ambition, mais aussi par son casting, puisque ses deux créateurs et scénaristes en ont confié le dessin à la fine fleur du neuvième art – eux-mêmes, mais aussi Larcenet, Blain, Boulet, Blutch, Menu, Stanislas, Kerascoët ou encore Yoann.

«Donjon crépuscule - Haut septentrion», t. 110. De Trondheim, Sfar, Alfred & Walter.
Ed. Delcourt, 48 p.

«Donjon crépuscule - La fin du Donjon», t. 111. De Trondheim, Sfar, Mazan & Walter.
Ed. Delcourt, 48 p. www.bibou.org/donjon

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Delcourt
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