La formidable chanteuse soul-jazz du Malawi s’associe avec Boris Blank, l’âme des machines.
L’une des plus belles surprises de ce début 2014: la rencontre plutôt inattendue entre Boris Blank (avec Dieter Meier, il conduisit le duo suisse Yello au sommet de l’électro new wave des années 80) et Malia.
La fille du Malawi, après avoir vécu à Londres et à New York, eut une fructueuse collaboration de plusieurs albums (dont le formidable Young Bones) avec le pianiste et compositeur André Manoukian, dont elle avait adoré le travail avec Liane Foly.
Cette voix au grain grave, brisée dans les bords, à l’émotion immédiate et suave, à la fois anglo-saxonne et africaine, trouve avec Blank une nouvelle et merveilleuse complicité pour ce Convergence.
L’homme de Zurich lui construit des titres à l’élégance raffinée, boucles de sons vénéneux, tentures électro de clubbing nocturne. Tout cela pourrait à chaque instant tourner en soupe lounge pour bar à vodka, mais le scalpel de cette voix, et l’inventivité permanente de Blank évitent l’écueil pour proposer une dizaine de compositions originales (miraculeux Celestial Echo en ouverture). Une seule reprise: le classique Fever, livré infrabasses et swing en avant, pour dire l’étrange érotisme de la glace des machines sur la peau en sueur: imparable.
«Convergence». De Malia et Boris Blank. 1 CD Universal.