Le Portugal veut toujours vendre "à court terme" les 85 oeuvres de l'artiste espagnol Joan Miro, a déclaré mercredi le Premier ministre Pedro Passos Coelho. Les enchères de ces Miro prévues mardi à Londres avaient été annulées in extremis par Christie's.
Le maintien de ces tableaux au Portugal aurait un "coût" pour l'Etat portugais "qui n'a pas les 30 à 40 millions d'euros qu'il faudrait investir dans ces oeuvres", a-t-il déclaré à des journalistes à Lisbonne.
La maison d'enchères Christie's, refroidie par des démêlés judiciaires au Portugal, avait annulé mardi soir la vente des oeuvres que le gouvernement portugais souhaite céder pour renflouer les caisses de l'Etat.
Saisie par des députés de l'opposition socialiste, la justice portugaise avait décidé mardi de ne pas suspendre la vente de cette collection. Elle avait pointé des "irrégularités" dans la sortie des oeuvres du Portugal qui n'a pas été autorisée à temps.
Dans un premier temps, les oeuvres de Miro "devront retourner au Portugal pour que leur future exportation puisse respecter les termes de la loi", a fait valoir M. Passos Coelho.
Quant aux irrégularités, il a rejeté la faute sur Christie's: "La maison de vente avait la responsabilité de tout organiser, la demande d'exportation des oeuvres, les assurances, le transport des tableaux et leur mise aux enchères", a-t-il assuré.
"Il s'agissait d'un projet clef en main dans lequel la maison d'enchères se rend responsable de tout. Avec son expérience, elle aurait dû prendre plus de précautions", a-t-il jugé.
"Aucune date n'est fixée" pour une nouvelle tentative de vente de ces tableaux, qui pourrait se faire avec Christie's ou "éventuellement avec d'autres maisons d'enchères", a-t-il ajouté. Christie's estimait la valeur globale des 85 oeuvres de Miro à plus de 30 millions de livres (44 millions de francs).