Le Musée de l'Elysée à Lausanne consacre jusqu'au 11 mai une rétrospective Philippe Halsman montrant par exemple ses célèbres portraits de Marilyn Monroe, Dali ou Albert Einstein. Elle s'attarde aussi sur le processus créatif du photographe et sur des aspects méconnus de son oeuvre.
L'exposition a été réalisée par le musée à partir des archives de la famille Halsman. Elle présente des oeuvres inédites et porte un nouveau regard sur des oeuvres qui paraissent connues et balisées, a expliqué mardi Sam Stourdzé, directeur du musée et un des commissaires de l'exposition.
Tirages originaux, maquettes de livres ou "unes" de journaux: la présentation réunit une pluralité de sources et témoigne de la diversité du travail de Halsman, décédé en 1979. En metteur en scène, l'homme n'a cessé d'expérimenter et repousser les limites de son art.
Quatre volets éclairent son travail: ses débuts à Paris, ses portraits, ses mises en scène et sa collaboration de plus de trente ans avec Salvador Dali. C'est à Paris, dans les années 30, qu'il pose les prémisses de sa carrière. Il réalise des portraits "psychologiques" qui montrent l'essence même de l'individu.
Emigré aux Etats-Unis en 1940, cet autodidacte devient le photographe des stars, réalisant 101 couvertures du magazine "Life", un record. Le musée expose ses "unes" sur un mur et dévoile les maquettes originales de "Life", certaines acceptées, d'autres non.
Une salle bleue est consacrée à Marilyn Monroe, dont le photographe a suivi la trajectoire de 1949 à 1959, de simple mannequin se destinant à la carrière d'actrice jusqu'à la star.
Dans les années 50, Halsman crée la "jumpology": "il voulait que les gens sautent, qu'ils ne se concentrent plus sur l'objectif mais sur leur performance", a expliqué Anne Lacoste, co-commissaire de l'exposition. Il réalisera ainsi plusieurs centaines de portraits de célébrités, beaucoup d'acteurs mais aussi des personnalités plus inattendues, comme Richard Nixon ou le duc et la duchesse de Windsor.
Son goût de la mise en scène l'amène à créer le "picture book" dans lequel il pose une question à une personnalité qui y répond par une mimique ou une mise en scène photographique: ce sera "The Frenchman" avec Fernandel, puis "Dali's Mustache" avec Salvador Dali.
