La police a perquisitionné mardi les propriétés et le théâtre parisien de Dieudonné. Ces perquisitions se déroulent dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris pour organisation frauduleuse d'insolvabilité, blanchiment et abus de biens sociaux.
La justice cherche notamment à vérifier la régularité des appels aux dons lancés par Dieudonné pour payer ses amendes pénales ou le rachat, par sa compagne, de sa propriété qui avait été saisie par le fisc. Le polémiste doit au Trésor public plus de 65'000 euros d'amendes liées à ses condamnations pour propos antisémites.
Lors des perquisitions de mardi, des documents comptables ont été saisis par les enquêteurs. Dieudonné, dont un récent spectacle a été interdit en raison de sa tonalité jugée antisémite, est visé par plusieurs enquêtes sur ses finances.
Dans celle qui lui a valu les perquisitions, les enquêteurs veulent se pencher sur son patrimoine et des mouvements de fonds, notamment plus de 400'000 euros expédiés au Cameroun depuis 2009, alors que le polémiste n'avait acquitté le montant d'aucune de ses amendes début janvier.
L'enquête pourrait aussi porter sur les conditions dans lesquelles la boîte de production gérée par sa compagne, Noémie Montagne, a racheté pour 550'000 euros une propriété de Dieudonné mise aux enchères publiques forcées en raison d'une dette fiscale de près de 900'000 euros.
Parallèlement, une information judiciaire est ouverte au pôle financier à Paris pour "organisation frauduleuse d'insolvabilité" après une plainte avec constitution de partie civile de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), qui a fait condamner le polémiste à des dommages et intérêts pour injures raciales mais affirme n'avoir jamais pu récupérer les sommes.
Une enquête préliminaire a également été ouverte par le parquet de Paris sur les appels aux dons lancés par Dieudonné sur internet pour payer ses amendes, ce que la loi interdit.