Après les affaires Stern et Fritzl, le romancier français s’est emparé du scandale DSK. Mais cette fois son livre ne devrait pas rester dans les annales.
Roman. La ballade de Rikers Island (Editions du Seuil) sort cette semaine: 425 pages clairement inspirées de l’affaire qui a fait chuter Dominique Strauss-Kahn. «Une histoire anodine», avance, ironique, la quatrième de couverture. Une affaire «effacée des réseaux avec le temps», et dont il ne resterait plus, dans un hypothétique futur, que ce livre. Régis Jauffret veut donc signer la trace qui restera, résumera, donnera sa profondeur romanesque et humaine à ce scandale.
A la différence des deux pervers dont il s’était précédemment emparé, sa marge de manœuvre était, il est vrai, moins grande, tant les médias ont balisé ce récit. La mise en scène de l’auteur en train d’enquêter en Afrique, son insistance pour visiter la fameuse chambre du Sofitel lassent. Aussi, on a l’impression de relire un livre que l’on connaît déjà. A la différence des romans qui offrent des nouveaux horizons, celui-ci semble, déjà, épuisé. Le romancier s’est mis au service de la réalité, au lieu de s’en emparer.
