Dans son dernier livre, Jean-François Berger revit la guerre, avec un fleuve d’amour et d’amitié. Puissant.
L’épreuve. Mandaté par la Radio suisse romande pour un reportage à Vukovar, en Croatie, vingt ans après la chute de la ville, l’ex-délégué du CICR, Jean-François Berger, est parti avec l’image de Morgane dans le cœur. Sa fille, mentalement fragile, fait de douloureux allers-retours entre le village d’Aigues-Vertes (GE), qui cueille des personnes handicapées, et l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée. Balkanoïa, c’est l’histoire vécue d’un double enfermement d’où jaillit cependant la lumière de la vie, avec le souvenir de ces milliers de prisonniers décharnés, à Manjaca, parqués dans des étables géantes. «Manjaca, Morgane. Les yeux des prisonniers braqués sur moi. Morgane en prison. Retenue prisonnière dans un monde où je n’ai pas accès.» C’est aussi l’histoire de Nicolas, son ami du CICR, qui raconte comment il a été empêché de sauver 264 personnes capturées dans l’hôpital de Vukovar et exécutées le 20 novembre 1991. «Si ça nous arrive, c’est qu’on peut le supporter!» dit Tatjana, la sœur de Morgane.