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The Sisters of Mercy, toujours sur la route

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Jeudi, 17 Mars, 2016 - 05:57

Rock. Menés par le caustique Andrew Eldritch, les Sisters of Mercy ne sont plus qu’un groupe de scène, sombre et fort, 100% imperméable aux modes qui passent.

«Nous sommes un groupe de rock’n’roll. Et un groupe pop. Et une machine industrielle groove. Nous enregistrons des disques, parfois. Nous faisons des concerts, parfois. Vous êtes là, de toute façon.» Voilà quinze ans que les mêmes mots introduisent le même site officiel des Sisters of Mercy, aussi peu actualisé que peut l’être l’exemplaire de Das Kapital conservé à la Bibliothèque du Congrès. La seule page qui change plus ou moins régulièrement est celle des concerts. Le groupe britannique a beau avoir sorti son dernier disque il y a vingt-six ans (Vision Thing), il est chaque année sur la route pour une poignée de dates en Europe, des fois outre-Atlantique, à l’occasion aux antipodes.

«Rien d’excentrique!»

Andrew Eldritch, créateur-chanteur-leader-seul membre originel des Sisters of Mercy, n’est pas du genre à trop se fatiguer: «J’aime rester à la maison pour regarder des films, taper sur le clavier de mon ordinateur, remixer ceci ou cela. Je ne fais rien d’excentrique. A part jouer du rock’n’roll de temps en temps!» plaisante-t-il au téléphone, alors qu’il s’apprête à investir Fri-Son le 24 mars, l’une des deux haltes suisses de la tournée 2016 des Sœurs de la miséricorde (l’autre est à Zurich la veille).

Toujours le même set enfumé et pulsatile, un ordinateur portable surnommé Doktor Avalanche faisant office de boîte à rythmes et de basse. Toujours deux guitaristes, Ben Christo à gauche et Chris Catalyst à droite, entourant le baryton aux lunettes noires. Toujours les mêmes morceaux – Lucretia My Reflection, Ribbons ou More – entrecoupés de rares reprises, faces B et de nouvelles compositions toutes les années bissextiles environ.

La dark wave puissante et mélodique d’Andrew Eldritch, 56 ans, est d’un autre âge, mais son groupe de tournées only remplit toujours les salles de 1000 places. «Ce qui me fascine est que le public se régénère d’année en année, avec des très jeunes qui se mêlent aux plus âgés, note Andrew Eldritch. Cela signifie beaucoup pour moi. C’est ce qui donne tout son sens à l’entreprise. Dès lors, à moi de livrer une performance qui soit énergique et plaisante.»

Ce drôle d’oiseau chauve ne répond pas au portrait-robot du rock’n’roller à l’horizon borné par la porte de secours ou celle du bus de tournée. Passé par l’Université d’Oxford avant de filer à celle de Leeds pour apprendre le mandarin, Andrew Eldritch fonde The Sisters of Mercy en 1977, avec son ami Gary Marx à la guitare. Il baptise le groupe en hommage à une chanson du premier album de Leonard Cohen («Et parce que «The Captains of Industry» aurait été moins drôle», a-t-il déclaré un jour).

Les années 1980 sont la période de gloire du groupe, qui a toujours détesté être assimilé au rock gothique. Sortis respectivement en 1985, 1987 et 1990, les trois uniques albums du monde (si on excepte les compilations et rééditions) se vendent à la pelle avant que le caractère aussi ombrageux qu’intransigeant du leader ne prive les Sisters of Mercy de maison de disques ou de formation stable. Tout au moins jusqu’en 2005-2006, années de l’arrivée des deux actuels guitaristes.

Nosferatu du Yorkshire

Fin et caustique, à la fois distant et attentif, Andrew Eldritch est une étrange bête de scène. Ses concerts sont serrés, hypnotiques, forts en décibels et algorithmes, lui disparaissant et réapparaissant sans cesse de la brume ambiante, comme un Nosferatu qui aurait élu domicile dans le Yorkshire.

Au téléphone, il est un gentleman dont l’accent trahit une excellente éducation, malgré des séjours prolongés dans le quartier Sankt Pauli de Hambourg. Avant de conclure la conversation, Andrew Eldritch a voulu rendre hommage à David Bowie: «Sa disparition m’a beaucoup attristé. Il restera comme l’un des musiciens les plus influents, tous lieux, toutes tendances confondus. A mes débuts, je reprenais l’une ou l’autre de ses chansons. Il m’a fasciné jusqu’à son disque Low. Puis les punks sont arrivés, balayant tout sur leur passage.»

The Sisters of Mercy. Fri-Son, Fribourg. Le 24 mars.

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