Nous sommes en 2001. De jeunes garçons musulmans sont retrouvés sauvagement assassinés dans le quartier d’Imbaba, au Caire. Dans la capitale égyptienne, les tensions interreligieuses sont vives, l’avenir semble masqué par de gros nuages noirs. Ex-officier de la police soudanaise, exilé politique en Egypte, le privé Makana est engagé par le patron de l’agence de voyages L’Ibis bleu pour démasquer l’auteur d’énigmatiques lettres de menaces. Voilà le point de départ de Meurtres rituels à Imbaba, le deuxième polar de Parker Bilal, un passionnant imbroglio qui mêle la police secrète, une banque aux pratiques douteuses, des religieux déboussolés et des tueurs impitoyables. Vertige assuré.
A une plume originale, l’Anglo-Soudanais Parker Bilal – pseudonyme de Jamal Mahjoub – ajoute un humour incisif, percutant, mais toujours métissé de tendresse. «L’homme avait quelque chose de dur, de tape-à-l’œil, qui vous donnait envie de compter vos doigts après lui avoir serré la main», écrit-il à propos de l’un de ses personnages. Et voici à quoi ressemble le break Peugeot 504 emprunté par son privé Makana: «La carrosserie, sans doute bleu ciel à l’origine, était aujourd’hui un patchwork arc-en-ciel de pièces de rechange. L’une des portes était rouge rubis, l’autre ocre, l’aile avant gauche d’un blanc cabossé. Le capot était vert kaki.» Vous l’avez compris, ce polar est un bijou.
