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Cinéma en Palestine: filmer pour exister

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Jeudi, 26 Novembre, 2015 - 05:58

Festival. Pour la quatrième fois, Genève propose une sélection de films en provenance de la Palestine et des territoires occupés.

Il y a des régions où être cinéaste a une signification différente. Même si l’acte de filmer, partout, est le même, être cinéaste en Suisse, ce n’est pas être cinéaste en Palestine. Depuis 2012, Genève accueille les rencontres cinématographiques Palestine, filmer c’est exister, un festival au discours militant («Depuis 1967, plus de 750 000 Palestiniens ont été emprisonnés – soit près de 20% de la population des territoires occupés – en toute illégalité et en violation du droit international», peut-on lire sur son site internet) permettant de découvrir des œuvres qui, elles, ne le sont pas forcément ouvertement. Car le cinéma, et c’est sa force, est souvent plus intéressant dans ce qu’il sous-entend que dans ce qu’il montre.

Lorsqu’on lui demandait il y a quelques années, lors de son passage au Festival international de films de Fribourg, si le personnage principal de son film Pomegranates and Myrrh était une métaphore du peuple palestinien, Najwa Najjar nous disait avoir simplement voulu montrer «une fille normale tentant de vivre une vie normale dans des circonstances extraordinaires». La volonté de filmer des histoires normales, mais ancrées dans un contexte qui ne l’est pas, voilà ce qui fait peut-être la spécificité des cinéastes palestiniens, même si, pour certains, filmer, plus qu’exister, c’est aussi résister.

Pour sa quatrième édition, la manifestation genevoise a choisi de s’intéresser au thème de l’enfermement, qu’il soit carcéral, géographique ou social et culturel. Un thème fort, qui s’incarne dans de nombreux films de manière symbolique. Dans La pierre de Salomon, Ramzi Maqdisi raconte par exemple l’histoire d’un homme vendant sa maison pour récupérer un colis contenant une énorme pierre qui, à son grand dam, n’a aucune valeur. Son court métrage a les atours d’un conte de l’absurde, si ce n’est que, derrière son humour, le jeune réalisateur semble in fine souligner que le gouvernement israélien est parfois prompt à revendiquer des objets – comprendre des territoires – qui ne lui appartiennent pas. Symbole d’une nouvelle génération de réalisateurs palestiniens qui partent étudier à l’étranger et fonctionnent en collectif, Maqdisi sera présent à Genève.

Palestine, filmer c’est exister. Genève, du 27 au 29 novembre. www.palestine-fce.ch

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