«La ville improbable, absurde, la ville du vertige.» C’est ainsi que l’historien Jules Michelet décrivait Fribourg, ajoutant: «La Vierge tient Fribourg en l’air, sur le penchant des abîmes.» Si Cingria jugeait l’avenue de Pérolles «abominable», il louait cette cité dans laquelle le visiteur est «entouré d’art». Tolstoï, de passage en 1857, se souviendra des «enfants sales et déguenillés», du «vieil homme bouffi» et du «garçon rachitique» qui lui demandèrent l’aumône. Alors que George Sand admira la musique du «plus bel orgue qui ait été fait», dans la cathédrale Saint-Nicolas.
C’est ce qu’on découvre dans cette nouvelle édition augmentée de Fribourg vu par les écrivains, établi par Michel Dousse et Claudio Fedrigo, publié par la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg et les Editions de l’Aire. Cent quatre auteurs, qui ont laissé une trace de Fribourg dans leurs écrits intimes ou publics, y sont recensés, du poète Joseph Addison (1672-1719), guère convaincu par «cette petite ville bien médiocre», jusqu’aux auteurs contemporains comme la Fribourgeoise Isabelle Flükiger. Passionnant. Seul regret, ce volume ne propose pas de traductions de textes allemands, italiens ou anglais. Il faudra lire Pasolini, Urs Widmer ou James Fenimore Cooper dans le texte.
