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Lana Del Rey, un beau disque loin des passions

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Jeudi, 24 Septembre, 2015 - 05:54

Pop. Trois ans après avoir été surexposée, la chanteuse creuse le sillon d’une musique cotonneuse et cinématographique.

Qui se soucie encore de Lana Del Rey? C’est la question que l’on se pose à l’heure où l’Américaine publie son cinquième album, le troisième depuis Born To Die, qui en 2012 en faisait la popstar la plus en vue du moment après plusieurs tentatives de se faire connaître, d’abord sous le nom de May Jailer, puis Lana Del Rey. Il y a trois ans, la chanteuse était tellement exposée et commentée qu’elle ne pouvait susciter autre chose qu’une attente démesurée ou un agacement sincère. Il y avait d’un côté ceux qui trouvaient qu’elle avait tout, le physique et la musique donc, pour devenir la première grande icône des années 2010, et de l’autre ses contempteurs trouvant creux et surfait son look de pin-up fifties, et bien fades ses chansons aux mélodies vaporeuses susurrées d’une voix évanescente pour plus de mystère.

Mais on n’est plus en 2012 et, une année après Ultraviolence, un album sombre qui n’a pas déchaîné les passions, Lana Del Rey est déjà de retour avec un enregistrement qui, globalement, bénéficie d’une attention médiatique moindre. Débarrassée de toute la mythologie et des fantasmes qui l’entouraient au moment de la sortie de Born To Die, elle peut aujourd’hui être écoutée pour ce qu’elle est. Une chanteuse plutôt qu’une figure postmoderne. Qu’elle révolutionne ou non l’histoire de la pop, qu’elle batte des records de téléchargement ou voie ses ventes baisser, ce n’est plus important. L’enjeu est ailleurs. Est-ce que Honeymoon est un bon disque? Voilà ce qui compte.

Sa pire ennemie

Sans surprise, la néotrentenaire reste fidèle à son univers, qualifié à juste titre de cinématographique tant, au-delà de ses évidentes références au Hollywood de l’âge d’or et à ses femmes fatales, il semble fait pour accompagner des images. La musique de Lana Del Rey s’écoute les yeux fermés et passe d’ailleurs mal l’épreuve du live. Car, finalement, la principale ennemie de Lana Del Rey est Elizabeth Woolridge Grant, cette New-Yorkaise née le jour du solstice d’été 1985 et qui a tout fait pour attirer sur elle la lumière.

A trop jouer la femme inaccessible, la vamp secrète et ténébreuse mais aussi fragile et peu sûre d’elle, l’Américaine a fait de Lana Del Rey une créature difficile à aimer. Mais oublions donc cela, pour ne plus nous soucier que de ce que représente la chanteuse. Ecoutons Honeymoon et apprécions les mélodies cotonneuses et enivrantes qu’il déploie. Laissons cela à Lana Del Rey: elle a su créer un son bien à elle à une époque où la singularité est rare.

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