Le cadre est enchanteur. Grange en pleine nature, champs, arbres, résonances à profusion, chaleureuses et intimistes. Le Festival Amadeus, dans la campagne genevoise, a offert tous les deux ans, depuis vingt-huit ans, une fin d’été en opéras de chambre, concerts, rendez-vous sonores variés, à l’image des goûts de ses responsables artistiques successifs.
Le festival, frondeur, se les choisissait en effet au coup par coup. Trois, deux ou un p’tit tour et puis s’en vont. Parmi eux, il y eut William Naboré, pianiste et initiateur du festival, Jérôme Capeille, les sœurs Lethiec, François Hudry, Alexandre Tharaud…
2015 marque le mot de la fin. 2015 sera Mozart (l’ensemble Les Dissonances et David Grimal, violon), Schubert (Quatuor Belcea ou le fameux Trio Wanderer), mais aussi Schumann sous les doigts élégants et racés d’Adam Laloum, prix Clara Haskil 2009. Ou résolument vivaldien avec l’Ensemble Matheus et son chef, Jean-Christophe Spinosi.
Ou insolite, avec l’Ensemble Raro qui interprète Schreker, Brahms et Ernst von Dohnanyi. Ou Eklekto avec l’ensemble de percussions de Genève donnant à voir et à entendre Drumming, musique hypnotique de Steve Reich.
Ou découverte lorsque, dirigé par William Blank, le Lemanic Modern Ensemble joue et crée sous le sigle «Jeûne = Jeune» genevois… Fort de toutes ces additions de styles et de concerts, le Festival Amadeus tire sa révérence. Il a vécu, proposé, savouré. En beauté, éphémère.
