Sur le thème des «Inflexions», les Journées photographiques de Bienne se focalisent sur les changements politiques, économiques et sociaux aujourd’hui.Photographie.
C’est une métaphore habile des temps agités traversés par les pays arabes. Le photographe égyptien Mohamed Ezz, 28 ans, était présent sur la place Tahrir, au Caire, lors des élections présidentielles, en juin 2012. Il a cadré une grande banderole à l’effigie de Mohamed Morsi. La bannière était déformée par la pression des supporters. Dans la séquence de photographies, les traits du président élu se déforment et se reforment, suggérant un pouvoir aux multiples visages.
La série d’images de Mohamed Ezz est présentée dans l’édition 2013 des Journées photographiques de Bienne, du 6 au 29 septembre. Le thème de la manifestation, qui propose 27 expositions et une vingtaine d’événements, est «Inflexions». C’est-à-dire, comme le montre Mohamed Ezz, les changements à l’œuvre dans une époque aussi globalisée qu’instable. La photographie est plus que jamais l’outil de fixation de ces moments de bascule d’un état vers un autre. Autre exemple proposé par le festival biennois, Christophe Chammartin s’est intéressé aux conséquences de la concurrence des entreprises agro-industrielles sur les paysans roumains. Adam Broomberg et Oliver Chanarin rappellent que Polaroid, ex-géant de la photo, soutenait l’apartheid en Afrique du Sud.
D’autres expositions s’intéres-sent aux conséquences des changements actuels sur les individus. Les Journées photographiques renforcent d’autre part leur activité de médiation culturelle. Les détenus de la prison régionale de Bienne ont ainsi participé à un atelier de création dont les résultats interrogent la circulation actuelle des images. Des débats et rencontres complètent ce riche programme.
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