L’été ressembleà un tableau de Matisse, mais le peintre n’a pas qu’exalté la belle saison. Il a aussi décrit la Seine, tenté la nature morte, frôlé le cubisme, livré quantité de portraits et d’odalisques (belles de harems), à chaque fois en conversation avec ses camarades peintres, ou grands rivaux du modernisme, à commencer par Picasso.
L’exposition estivale de la Fondation Gianadda nous invite à mesurer l’importance de ces échanges, sortant Matisse de sa propre image de solitaire claquemuré dans son atelier niçois. Au contraire sociable, curieux, prompt à l’échange et à la visite, Henri Matisse était pleinement de son temps, qu’il s’agisse de ses débuts chez Gustave Moreau ou de la quête de la couleur chaude du Midi.
Venues pour la plupart du Musée d’art moderne de Paris, les toiles présentées jettent des ponts entre Matisse et Marquet, Dufy, Derain, Braque, Gris, Picasso, Bonnard, Renoir ou les sculptures de Maillol et Laurens. L’exposition est complétée par des portraits du maître pris par un autre Henri, Cartier-Bresson.
«Matisse en son temps». Fondation Gianadda. Jusqu’au 22 novembre.