On connaît la fougueuse pianiste géorgienne, son tempérament, sa palette de sonorités et d’énergies aussi déterminées que capables de se velouter. Mélange d’insolence calculée et de technique ébouriffante. A peine son récital de Verbier remporté sans nul doute à la perfection, en solitaire sur la grande scène des Combins et dans un programme Ravel, Liszt et Stravinski, entre «grands galops» et «feux follets», Khatia Buniatishvili change radicalement de registre et de rôle. Aux côtés de sa sœur Gvantsa, pianiste elle aussi, elle se prépare à renoncer au singulier pour servir des Concertos pour deux pianos de Bach, avec l’Orchestre de chambre de Bâle qui offre en contrepoint Mendelssohn et l’hommage d’Arthur Honnegger Sur le nom de Bach. Le cadre de l’église de Saanen impose l’intime; la musique de Bach, une forme d’intériorité et de créative retenue. La virtuosité ne supplée ici à rien. Le je et le jeu sont au service d’un art qui a la grandeur et la force anonyme de celui des bâtisseurs de cathédrales. Un parcours d’orgueilleuse humilité, en quelque sorte
Saanen, église. Me 5 août, 19 h 30. www.menuhinfestivalgstaad.ch
