Artiste belge, David Claerbout a droit à sa première grande rétrospective au Mamco de Genève. Une très belle suggestion, tant les films lents et hypnotiques de Claerbout permettent de ressentir presque physiquement l’écoulement du temps. La perception de la durée est la grande affaire du vidéaste, mais aussi photographe et dessinateur, flamand, apparu sur la scène internationale à la fin des années 90. Une bonne dizaine de projections, couvrant la période de 1996 à 2015, intègre la quatrième dimension du temps dans des images transitionnelles, à mi-chemin du fixe et de l’animé, du subjectif et de l’objectif, du numérique et de l’analogique. Il vaut la peine de voyager pendant un quart d’heure dans les travellings forestiers de Travel: c’est une expérience scopique dont on ressort étourdi par l’habileté de cet artiste démiurge.
«David Claerbout, Performed Pictures». Genève, Mamco. Jusqu’au 13 septembre.