Que l’on soit d’accord ou pas avec la décision de Swatch Group de cesser ses livraisons de mouvements mécaniques à des marques tierces, force est de constater que l’horlogerie suisse se réindustrialise peu à peu. Et ce à tous les niveaux.
Certaines grandes marques aux moyens importants, comme Breitling ou Chopard, n’ont pas tardé à mettre sur pied des unités de production de mouvements complets, respectivement Breitling Chronométrie et Fleurier Ebauches.
Cette année au salon de Bâle, c’est Tudor, la marque sœur de Rolex, qui présentait son premier «mouvement de manufacture entièrement produit et réalisé à l’interne», selon la formule floue établie. Sans préciser toutefois si elle avait fait l’acquisition de l’outil industriel inhérent.
Plus modestes mais tout aussi assidues, d’autres ont choisi d’intégrer une grande partie de la fabrication de leurs composants – comme Armin Strom – ou de s’appuyer sur la force de production de leur groupe – comme Perrelet avec Soprod (Festina) ou Arnold & Son et Lajoux-Perret (Citizen).
Mais l’avenir est peut-être dans l’apparition de petits groupes hétérogènes, composés de sociétés aux participations croisées. Rachetée en 2003 par l’entrepreneur chaux-de-fonnier Raffaello Radicchi, la petite marque Schwarz Etienne s’est ainsi d’abord entourée des entreprises du Groupe Radicchi Horlogerie – parmi lesquelles Atec-Cyl (machines d’assemblage) et RSM (boîtes et bracelets) –, avant d’en prendre le contrôle en 2013.
La même année, l’entrepreneur créait, avec un associé, Tradition mécanique horlogère (TMH), actif dans la fabrication de ponts et de platines.
En 2014 enfin, en même temps qu’il devenait directeur de Schwarz Etienne, Mauro Egermini, ancien de LVMH et de Richemont, fondait avec Raffaello Radicchi la société E2O Innovations, spécialisée dans le développement et la recherche horlogère. Aujourd’hui, 50% des composants utilisés par Schwarz Etienne sont réalisés à l’interne.
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