La «talking piece», à ne pas confondre avec la «concept watch», fait le bonheur des passionnés comme des amateurs d’horlogerie. Exercice de style ou modèle industrialisé, pièce unique ou de série, cette race de montre n’a qu’un but: faire parler d’elle. Avec comme corollaire l’accroissement de la notoriété de son créateur et, partant, celle de toute la branche. Ce sont ces pièces, en effet, qui ont largement contribué à l’engouement mondial pour l’horlogerie suisse à la fin des années 2000. Ce sont elles aussi qui ont redonné le goût du métier à des centaines de jeunes.
Si Rolex, avec son air de ne pas y toucher, est passée maître dans le déroulement dramatique de cette stratégie, les petites marques en retirent également de grands bénéfices. Et pas que financiers. Grande joaillière mais dénuée de légitimité dans la haute horlogerie, Harry Winston a par exemple eu l’idée, en 2001, de créer la collection Opus, des montres complètement folles issues de l’esprit de jeunes créateurs. Qu’il s’agisse de se faire connaître, de rajeunir une image quelque peu vieillissante ou de prouver ses compétences techniques, la talking piece reste une excellente recette.
A Baselworld cette année, le phénomène n’a bien sûr pas manqué. Graff et Jacob & Co. ont respectivement créé le buzz avec des montres à 40 et 18 millions de francs; Angelus a tenté de susciter l’intérêt avec son imposante Urban U10 Tourbillon (lire L’Hebdo No 12); et Rolex, très naturellement, a présenté sa dernière Yacht-Master, dotée d’un bracelet caoutchouc.
Mais l’une des montres à avoir drainé le plus de commentaires est le Venturer Tourbillon Dual Time Sapphire Skeleton de H. Moser & Cie. Pièce unique à 1 million de francs, elle se compose d’un boîtier monobloc en saphir et d’un mouvement tourbillon de manufacture, dont la décoration a nécessité près de 100 heures d’efforts. Vendue dès le premier jour du salon!
Clik here to view.
