Critique. Huitième album solo de l’ex-Dire Straits, «Tracker» est un beau disque qui entremêle pour le meilleur folk, pop et country.
Il y a dans «Tracker», un album tout en clairs-obscurs, de belles mélodies empreintes d’une irrésistible mélancolie. L’emballage est folk, il protège d’enivrantes ballades (Basil, River Towns), mais aussi de la country (Long Cool Girl, Lights of Taormina), de la pop Beatles en diable (Skydiver) et même du jazz frayant avec des harmonies celtiques (Laughs and Jokes and Drinks and Smokes).
Et puis sur Beryl, on retrouve ce jeu de guitare inimitable, cette Fender qui claque et rappelle en deux accords Sultans of Swing, ce tube qui, en 1978, envoya Dire Straits sur orbite.
Vingt ans après l’implosion du groupe, Mark Knopfler poursuit en solo une carrière exemplaire. Tracker est son huitième enregistrement et, trois ans après l’intense Privateering, il convainc dès la première écoute.
On sent le plaisir qu’a l’Ecossais de pouvoir composer, loin des modes et des contraintes liées à un marché du disque toujours en quête de renouvellement, des morceaux libres et intemporels qui doivent beaucoup, dit-il, à la tournée commune qu’il a effectuée avec Bob Dylan.
Mark Knopfler, à l’image d’Eric Clapton, autre guitar hero au jeu parfois ampoulé, n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se met au service d’une mélodie sans chercher l’épate à tout prix. Tracker est un beau disque aujourd’hui, comme il l’aurait été hier et le sera demain.
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