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Musique: l’âme nouvelle de Yael Naim

Jeudi, 5 Mars, 2015 - 05:57

Folk. Huit ans après le tube «New Soul», la chanteuse franco-israélienne publie un troisième album qui renouvelle en douceur son écriture. A découvrir à Genève dans le cadre du festival Voix de fête.

Le problème, avec les artistes qui jaillissent de nulle part à la faveur d’un tube autour duquel se cristallise toute l’attention tant des radios que de leurs auditeurs, c’est que, quoi qu’ils fassent ensuite, le public reste viscéralement attaché à ce morceau originel.

Pour Yael Naim, cette madeleine a pour titre New Soul. Personne, en 2007-2008, n’a pu y échapper. C’est même peut-être dans une pub pour un ordinateur marqué d’une pomme que vous l’avez entendue.

Cette ballade pop nonchalante et délicieusement chaloupée, portée par un piano jazzy mais pas trop, aura permis à la chanteuse franco-israélienne de s’imposer tout en faisant oublier qu’elle s’était auparavant distinguée dans Les dix commandements, une comédie musicale écrite par Elie Chouraqui et Pascal Obispo.

Ce qui n’était pas forcément un atout. Car, franchement, les talents révélés par ce genre de production française, qui n’ont jamais la puissance mélodique de leurs pendants anglo-saxons, finissent souvent par enregistrer des albums de variété gentillette qui leur permettent au mieux de prendre place sur le canapé rouge de Michel Drucker.

Tandis que Yael Naim, elle, a réussi à imposer un songwriting élégant qui, sans rien réinventer mais avec une candeur roborative, conjugue folk, pop et chanson.

Surprise, son premier album reçoit en 2008 la Victoire du meilleur album dans la catégorie «musique du monde». Parce qu’elle chante en anglais et parfois aussi en hébreu? Peut-être mais, dans le fond, cette récompense a eu le mérite de prouver que Yael Naim n’est pas de ces artistes que l’on peut facilement labelliser.

On en veut encore pour preuve Coward, un morceau de son troisième album – sur la joie mêlée d’angoisse d’être mère – qui flirte carrément avec la musique sacrée lorsqu’un chœur vient l’épauler.

«Soul woman» vrombissante

Un troisième album, voilà donc l’actualité de Yael Naim, cinq ans après un second effort qui l’a vue acquérir une notoriété internationale et recevoir une deuxième Victoire de la musique, celle de l’«artiste féminine de l’année» cette fois.

Older s’ouvre sur deux titres pop sautillants qui nous prennent par surprise, comme si la Franco-Israélienne avait décidé de tourner le dos à la mélancolie diffuse de ses premières compositions. Mais, très vite, l’album explore d’autres pistes, se complexifie, ralentit le tempo pour mieux réaccélérer, comme sur ce puissant Take Me Down qui voit la chanteuse se muer en soul woman vrombissante.

Depuis ses débuts, la musicienne travaille avec le multi-instrumentiste David Donatien. Pour elle, Yael Naim est autant son nom que celui d’un duo. Après avoir pris l’habitude de commencer ses disques en solitaire, dans l’intimité, elle a cette fois travaillé dès les premières ébauches avec celui qui partage aussi sa vie.

De cette approche nouvelle est né un disque qui a le mérite de renouveler doucement son écriture, de lancer discrètement de nouvelles idées et de proposer un son plus ample, plus rond. Older est son meilleur album à ce jour, donc. 

 


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«Older». De Yael Naim.
Tôt ou Tard/Disques Office. En concert le 12 mars à Genève dans le cadre du festival Voix de fête. www.voixdefete.com

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Isabelle Chapuis
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