Exposition. L’uchronie est cette réécriture fictionnelle de l’histoire en fonction de faits qui auraient pu advenir. C’est l’exercice choisi par le Musée de Bagnes pour imaginer un Valais différent de celui d’aujourd’hui si une quantité de projets avortés s’étaient concrétisés. Un train jusqu’au sommet du Cervin, 23 tours à Aminona, un musée de l’industrie à Vouvry, un parc d’attractions tropical au coude du Rhône, un hôtel sur le barrage d’Emosson, la station de l’Arpille qui devait offrir une descente sur Martigny, sans oublier des Jeux olympiques…
L’exposition (1er mars-24 mai) compte une cinquantaine d’idées audacieuses, folles, visionnaires ou bizarres qui ont un jour surgi dans le canton, mais se sont au final évaporées dans l’air raréfié des sommets. Ou n’ont guère duré, comme le Journal du Valais dans les années 70. L’historien Bertrand Deslarzes, chargé de la culture à la commune de Bagnes, et l’anthropologue Mélanie Huhon-Duc ont conçu l’exposition en faisant comme si tous ces projets s’étaient réalisés. Sans les juger, mais en tenant compte que ce qui paraît irréaliste un jour ne l’est plus forcément le lendemain. Qui aurait dit que les barrages, jugés horribles à l’époque, seraient aujourd’hui des lieux de promenade très fréquentés?