L’an dernier, on apprenait coup sur coup que les magnifiques Le vent se lève et Le conte de la princesse Kaguya seraient probablement les testaments cinématographiques des maîtres Hayao Miyazaki et Isao Takahata, et que les studios Ghibli, qu’ils ont fondés en 1985, se mettaient pour une durée indéterminée en sommeil. Ce qui rend Souvenirs de Marnie plus précieux encore, vu qu’on peut légitimement craindre qu’il ne s’agisse de la dernière production de la maison qui nous a offert ces chefs-d’œuvre de l’animation que sont, notamment, Le tombeau des lucioles et Le voyage de Chihiro.
Fillette taciturne qui se réfugie dans le dessin plutôt que de jouer avec ses camarades, Anna est asthmatique et se voit contrainte de passer l’été dans un village côtier, où l’air est pur. Elle y découvre un manoir abandonné qu’elle a l’impression de connaître, et d’où va nuitamment surgir une fille de son âge qui semble être le fruit de son imagination… Souvenirs de Marnie est un récit initiatique qui ose la lenteur et les silences pour mieux nous faire comprendre la souffrance d’Anna. On ressort profondément bouleversé de ce film dans lequel on aimerait vivre tant sa poésie nous absorbe littéralement.
«Souvenirs de Marnie». De Hiromasa Yonebayashi. Japon, 1 h 43.
