Le collectif lausannois Climage, qui réunit les documentaristes Fernand Melgar, Stéphane Goël, Alex Mayenfisch et Daniel Wyss, fête ses 30 ans. Et se pose cette question: quelle visibilité pour les films suisses une fois que toute la chaîne de diffusion – salles, DVD, télévision – a été épuisée? Partant du constat que leurs films ont été produits avec de l’argent public (subventions fédérales et cantonales, redevance perçue par la RTS), les quatre réalisateurs ont décidé de proposer en ligne, gratuitement, l’entier de leur catalogue. Ce qu’ils annonceront officiellement dans le cadre des Journées de Soleure (22-29 janvier).
La gratuité ne nuit-elle pas au cinéma suisse en insinuant qu’il ne vaut rien, peut-on se demander. Le producteur Robert Boner, aujourd’hui secrétaire général de Cinéforom (Fondation romande pour le cinéma), balaie cette interrogation: «Il faut que les œuvres circulent et soient vues. Ce geste quasi militant est un signal pour dire qu’il faut trouver un nouveau modèle de diffusion, car la vidéo à la demande ne marche pas. C’est lors de la fabrication des films que les cinéastes doivent se financer, et non lors de la diffusion.»
