En 1996, alors que la britpop commençait déjà à sentir le roussi, que les médias britanniques fanfaronnaient sur le retour du gros rock à guitares, Belle and Sebastian débarquait de nulle part avec deux albums d’une beauté sidérante, Tigermilk et If You’re Feeling Sinister. Délicate et mélodique, enivrante et solaire, la pop façonnée du côté de Glasgow par l’orfèvre Stuart Murdoch laissait béat. Belle and Sebastian débarquait de nulle part et, surtout, ne ressemblait à personne. Pas loin de vingt ans après, pléthore de groupes des deux côtés de l’Atlantique se réclament des Ecossais, et ce n’est pas pour rien.
Belle and Sebastian fait partie de ces artistes vers lesquels on ne peut s’empêcher de revenir, encore et toujours. Parce que sa musique est addictive, qu’elle réchauffe l’âme. Et parce que, au fil des albums, elle s’est toujours révélée être une fidèle compagne, prompte à provoquer, en quelques accords, un état de douce euphorie. Comme l’attente est grande, chaque nouvel enregistrement commence par être décevant. Puis, invariablement ou presque, il s’impose et rappelle, tout en évitant la redite, la fraîcheur innocente du fondateur Tigermilk.
Neuvième enregistrement studio, Girls in Peacetime Want to Dance ne fait pas exception. Au fil des écoutes, ces douze morceaux nous plongent dans une douce allégresse, avec en prime, sur des titres comme The Party Line ou Enter Sylvia Plath, une touche disco inédite et roborative. Planer avec Belle and Sebastian, c’est croire encore, ne serait-ce qu’un bref instant, en l’humanité.
«Girls in Peacetime Want to Dance». De Belle and Sebastian. Matador/Musikvertrieb.