«On n’échappe pas à son destin. Le sien était d’être une étoile et de passer comme une comète.» Ces mots sont de Mildred Dean, née Wilson, soit la mère de celui qui restera pour l’éternité le symbole d’une jeunesse rebelle dans l’Amérique conformiste des années 50: James Dean. Ou, plutôt, ce sont les mots que Philippe Besson prête à celle qui mourra alors que la future icône n’avait que 9 ans.
Dans son quinzième roman, Vivre vite, l’écrivain français raconte James Dean en donnant la parole à l’acteur, à ses proches et à ceux qui ont croisé sa route jusqu’à cette virée fatale de septembre 1995, au volant d’une Porsche qui sera son tombeau. Le choix d’une structure polyphonique lui permet de multiplier les ellipses afin de nous proposer un portrait subjectif de l’acteur. Mais, dans le même temps, cela rend son récit boiteux, dans la mesure où on ne s’identifie à aucun narrateur. La limpidité de sa langue a souvent été sa force, elle est ici sa faiblesse. Vivre vite nous montre un James Dean désincarné qui n’est que la caricature de lui-même.
«Vivre vite». De Philippe Besson. Ed. Julliard, 250 p.