Hugo Boris incarne avec conviction, dans «Trois grands fauves», ces forces de la nature, grands hommes et génies monstrueux sans peur.
Roman Les grands fauves du romancier français Hugo Boris, 34 ans, ce sont Georges Danton, Victor Hugo et Winston Churchill. Un révolutionnaire guillotiné, un poète visionnaire et un politicien-soldat vainqueur de Hitler. Faux roman mais vrai triple portrait fragmenté et subjectif, Trois grands fauves ne fait pas leur biographie mais saisit des moments de vérité de leur existence exceptionnelle. Naissance, mort, sexualité, appétit, ambition, blessures d’enfance: à travers ces thématiques communes, le récit, vif et prenant, cherche à savoir comment se fabriquent les grands hommes et les destins hors du commun, quelles failles les poussent à se dépasser follement. Au cœur de ces trois portraits, une statue que l’on peut admirer au carrefour de l’Odéon, à Paris: celle de Danton, placée où s’élevait la maison du révolutionnaire. Une statue qui n’aurait jamais vu le jour sans l’aide de Hugo, et dont on voit Churchill s’inquiéter du sort en 1945 – seuls deux bronzes parisiens ont survécu à l’occupation nazie, dont le Danton.
Révélé en 2006 par Le baiser dans la nuque, Hugo Boris voit son talent confirmé par La délégation norvégienne et, surtout, Je n’ai pas dansé depuis longtemps, qui a fait entrer les cosmonautes en littérature. Ludique, créatif, par ailleurs réalisateur de courts métrages, l’écrivain est un passionné de Danton de longue date puisque la nouvelle qui le fait connaître en 2003, publiée au Mercure de France, s’intitule N’oublie pas de montrer ma tête au peuple – l’exhorte lancée à son bourreau par Danton au moment de passer à la guillotine.
«Trois grands fauves». De Hugo Boris. Belfond, 208 p. Hugo Boris sera au Livre sur les quais à Morges en compagnie de deux autres auteurs Belfond, éditeur invité, Nadine Monfils et Caroline Vermalle. 6-8 septembre. www.lelivresurlesquais.ch
