«Napola»,«Walkyrie», «Into the White» et, plus récemment, «La voleuse de livres». Ces films nous plongent dans l’ambiance de la Seconde Guerre mondiale. Christophe Vuilleumier s’intéresse à l’image de l’Allemagne dans ces productions.
Il est intéressant de constater que plusieurs films, au cours de ces dernières années, proposent une vision de l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale décalée par rapport au film de guerre standard. Ainsi, Napola, de 2004, nous plonge dans les écoles d’élite du IIIe Reich, expliquant la froide mécanique du fonctionnement de l’endoctrinement et le rejet de ce dernier par des jeunes opposés à l’inhumanité des principes inculqués.
La superproduction Walkyrie, de 2008, évoque avec une précision horlogère la tentative d’assassinat du comte Claus von Stauffenberg contre Hitler dans son bunker de Prusse orientale en juillet 1944 et met en lumière la résistance allemande contre le régime. Une histoire qui reflète la mouvance antinazie qui agitait alors une partie des cercles aristocratiques germaniques et dont certains groupuscules comme le Cercle de Kreisau ou le Schomberger Kreis de Munich furent des fers de lance. Into the White, de 2012, met en images l’histoire de cinq pilotes anglais et allemands qui, après que leurs avions ont été abattus dans le ciel de Norvège, se retrouvent isolés dans une solitude de glace les forçant à collaborer pour survivre, et à raconter leur histoire respective. Un choc de culture les menant inexorablement sur le chemin de l’amitié.
La voleuse de livres, de 2013, raconte l’histoire d’une fillette, enfant de communistes déportés, recueillie en 1942 par une famille modeste de la banlieue de Munich cachant un réfugié juif dans sa cave. Opposé au parti, le père de famille, un homme ordinaire ayant survécu à la Première Guerre mondiale, défend la mémoire de ses compatriotes juifs tombés pour l’Allemagne en 1914 avant de mourir sous les bombes alliées. (…)
Des œuvres qui nous renvoient à la problématique de la propagande et au reconditionnement du libre arbitre des individus, une corruption de la capacité d’analyse faite de contraintes, de peur et de domination, des violences qui n’ont rien perdu de leur actualité dans certaines parties du monde.
Sur hebdo.ch retrouvez les billets de Christophe Vuilleumier dans son blog Les paradigmes du temps