Quand François Pinault, fondateur du groupe de luxe Kering (ex-PPR), cède à la tentation de Venise en y installant ses collections d’art contemporain dans l’ancienne Douane de Mer, son rival et compatriote français Bernard Arnault réunit les siennes dans du neuf au Bois de Boulogne, à Paris, en bordure du très chic Neuilly-sur-Seine. Du neuf signé Frank Gehry, star mondiale de l’architecture, dont le Musée Guggenheim de Bilbao avait tapé dans l’œil du président de LVMH. Voici la Fondation Louis Vuitton, qui ouvre ses portes au public le 27 octobre. Dans toute démarche de ce type, l’enveloppe vaut autant, sinon plus, en termes de prestige, que son contenu (des tableaux de Gerhard Richter, des pièces de Lavier, Huyghe, Boltanski et Schütte, notamment). D’emblée, il faut un choc visuel, et choc il y a. C’est un vaisseau de bois clair et de verre, avec ses voiles gonflées de vent, la plus imposante s’élevant à 45 mètres de haut. L’habitat proprement dit est recouvert de plaques de béton blanc. Coût estimé de la «coque» et de la «voilure»: 100 millions d’euros. Dans cinquante ans, la Fondation Louis Vuitton deviendra propriété de la Ville de Paris, selon les vœux de l’industriel et mécène.
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