Musique. Les Français d’Isaac Delusion présentent en Suisse leur lumineux premier album.
Impossible, en découvrant cette voix haut perchée, solaire et tremblante, androgyne, de ne pas penser au divin Antony Hegarty. Mais à la mélancolie diffuse et bouleversante de l’Anglais se substituent ici des arrangements plus groovy, comme lorsque Antony avait exceptionnellement tenté de faire danser les foules en s’associant à Hercules and Love Affair.
Loïc aime Elliott Smith et Sufjan Stevens, se montre aussi séduit par la sécheresse d’une comptine guitare-voix que par une pop ambitieuse, aux accents baroques. De son côté, Jules se révèle plus porté sur l’electronica savante d’Aphex Twin, mais le hip-hop de Pharcyde lui parle aussi. De la rencontre de leurs univers est né Isaac Delusion, un groupe qui oscille délicieusement entre pop et disco, tout en prenant parfois le temps de souffler, comme sur la divine ballade If I Fall, d’une indicible grâce malgré une ligne mélodique des plus ténues.
«Isaac Delusion». Cracki Records/Warner. En concert le 23 sept. à Zurich (Bar Rossi) et le 24 à Yverdon (l’Amalgame).