Zoom. Adhérant de plus en plus à son étiquette de «Ville d’images», la cité vaudoise lance une nouvelle édition de son festival de photo, un dialogue ambitieux avec l’espace public.
Vevey a mis du temps à coller à l’étiquette qu’elle s’était donnée il y a vingt ans,«Ville d’images», dans l’espoir de troquer son identité industrielle contre un label plus culturel. Celui-ci s’est fondé sur la réputation de l’école et du musée de la photo sur place, mais aussi la volonté de lancer une économie basée sur le multimédia. Ce dernier projet n’a jamais vraiment décollé. Mais le festival photo Images a depuis 2008, année de sa reprise en main par Stefano Stoll, beaucoup contribué au renom artistique de Vevey.
La «Ville d’images» peut également compter sur le Musée Jenisch et des galeries comme Quai 1, espace permanent du festival de photo. Les ouvertures à venir de l’ambitieux Musée Chaplin et d’un grand espace muséal de Nestlé devraient encore renforcer le caractère culturel de Vevey.
Manifestation biennale, le festival Images a été contraint de renoncer à son ancrage dans l’ex-EPA, un grand magasin désaffecté dont les 5000 m2 donnaient une ampleur unique à l’événement. Le festival se recentre pour son édition 2014, dès le 13 septembre, dans la salle del Castillo, un théâtre 1900 rénové avec soin et idéalement situé sur la Grand-Place de Vevey. Avec, en contrepartie, une surface d’exposition bien plus réduite que dans l’ex-EPA et des contraintes drastiques de mise en place des expositions.
Expérience visuelle unique
Images, c’est surtout le dialogue entre la photographie et l’espace urbain, en plein air, dans la rue et les parcs, sur les façades. L’occasion de créer une expérience visuelle unique en Europe, à grande échelle. L’édition 2014 est placée sous le thème du miroir et du reflet, sans doute pas d’une originalité foudroyante, mais toujours approprié lorsqu’on parle de photo. Une soixantaine de projets vient jouer avec cette idée spéculaire, forcément spectaculaire. Comme la grande installation de l’Argentin Leandro Erlich, dont le miroir donne aux visiteurs la vertigineuse illusion d’être accrochés à la façade d’un immeuble. La photo monumentale du Finlandais Arno Minkkinen sur une banque, en face de la gare, introduit le festival: deux mains semblent écarter des buildings comme on écarte des rideaux avant une représentation. Une autre photo colossale, celle de l’artiste californien John Baldessari, couvre une façade des anciennes prisons avec un homme qui semble lui-même sous les barreaux.
Il ne faudra pas non plus louper les projets spéciaux, dont l’univers en constante expansion de l’artiste jurassien Augustin Rebetez, lauréat du Grand Prix de photo de la Ville de Vevey 2014, et ancien étudiant de l’école de photo locale.
Images, du 13 septembre au 5 octobre, Vevey. www.images.ch