La polémique autour de la visibilité et de la reconnaissance des titres des diplômés d’écoles professionnelles (ES) prend de l’ampleur en Suisse. En première ligne, l’Union des arts et métiers (USAM), ardemment soutenue par l’ancien conseiller national socialiste Rudolf Strahm, estime qu’à l’image des diplômes du domaine universitaire standardisés au niveau international, ceux de la formation professionnelle supérieure doivent devenir euro-compatibles. Et s’intituler, à l’anglo-saxonne, professional bachelor et professional master. Coup de balai, donc, dans la jungle des brevets et maîtrises méconnus à l’étranger. Mais ce que l’USAM considère comme une clarification bienvenue, l’Union patronale suisse le voit comme un gain de prestige infondé. Pas question pour elle, ni pour le Conseil fédéral d’ailleurs, d’une «académisation» des filières professionnelles.
Grégoire Evéquoz, directeur de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue à Genève, suggère quant à lui un judicieux compromis: que les diplômés des ES puissent accéder à un titre de bachelor ou de master après avoir suivi une formation complémentaire en emploi. A l’instar des jeunes qui, sortant de l’Ecole hôtelière de Genève (une ES), obtiennent un bachelor après un an et demi d’études à la Haute école de gestion de Genève (une haute école spécialisée, HES).