Parcours. La 10e édition du festival lausannois BD-FIL propose une programmation très riche, entre expos, rencontres, débats et projections. Les conseils de «L’Hebdo», en toute subjectivité.
Du 11 au 14 septembre, le festival BD-FIL propose un programme labyrinthique dans lequel il est facile de se perdre. Pour vous aider, L’Hebdo vous a concocté, en toute subjectivité, un parcours idéal.
Jeudi 11
On adapte notre pause afin de démarrer en douceur avec des projections. A 11 h 30 ou 13 h, on se délecte avec un Hommage à Mafalda, l’effrontée héroïne de l’Argentin Quino. A 12 h 15, on nourrit notre imaginaire avec une série de courts métrages célébrant la poésie du grand Jacques Prévert. Le soir, on assiste, dès 19 h 30, à la soirée d’ouverture du festival, au cinéma Capitole. Parce qu’on s’amusera à y repérer des dessinateurs connus, mais surtout parce qu’on y découvrira Les amants électriques, le dernier long métrage d’animation de l’Américain Bill Plympton, inédit en Suisse et précédé du court The Bloody Olive, inspiré d’un album de Lewis Trondheim, invité d’honneur de ce 10e BD-FIL.
Vendredi 12
Lewis Trondheim, justement. Dessinateur, scénariste et éditeur difficile à suivre tant sa bibliographie part dans tous les sens, le Français est aussi généreux dans ses livres que ses apparitions publiques sont rares. La grande exposition que lui consacre BD-FIL à l’Espace Romandie est un véritable événement. On commence véritablement notre périple en la visitant de fond en comble, en se délectant – entre autres trésors – des planches originales de ses séries phares que sont Lapinot, Donjon ou Ralph Azham. On en sort avec une certitude: Trondheim est un génie qui, tout en ayant largement contribué à renouveler la BD humoristique en France, a révélé, depuis ses débuts au sein de la structure indépendante L’Association, de nombreux talents. Avant ou après, on guette les dessinateurs en dédicaces (15 h-19 h). Les files sont moins longues le vendredi, on espère repérer Alfred, lauréat en janvier du Prix du meilleur album, à Angoulême, pour Come prima.
Samedi 13
En matinée, on flâne à l’Espace Romandie. On rattrape l’expo Promenade à Trondheimland si on débarque à Lausanne, sinon on file direct dans la salle où est accroché un gigantesque panorama du Maltais Joe Sacco, fer de lance du BD-reportage, décortiquant la sanglante Bataille de la Somme. L’après-midi, dès 14 h, on arpente les couloirs du Palais de Rumine pour assister à des rencontres et débats.
On commence par partir à la rencontre du Canadien Guy Delisle, qui s’est penché avec humour sur son rôle de père après avoir raconté ses séjours en Chine, en Corée du Nord et en Birmanie, puis on enchaîne avec un focus sur le 9e art en Suisse romande et sur une performance qu’on espère déjantée du collectif OuBaPo, qui se réclame de Raymond Queneau. Trondheim sera de la partie, avant de se livrer, à 18 h 30, à un ping-pong dessiné dans lequel il affrontera notre Zep national. Titeuf contre Lapinot, prometteur!
Dimanche 14
Réveil en douceur à 10 h 30 avec la projection, au Capitole, du chef-d’œuvre de Hayao Miyazaki Le voyage de Chihiro, présenté par Trondheim. A 13 h, on se plonge, à Rumine, dans l’univers du truculent Gotlib, trop éprouvé dans sa santé pour faire le déplacement mais qu’une table ronde met à l’honneur. On file dans la foulée visiter la rétrospective qui lui est consacrée à l’Espace Arlaud, où on en profite pour admirer une fresque peinte in situ par Poussin et découvrir l’univers de l’aquarelliste Emmanuel Lepage. Mais rien ne presse: les expos proposées à l’Espace Arlaud sont visibles du 5 au 28 septembre.
Retour à Rumine pour écouter Derib, qui évoque, à 15 h 30, ses cinquante ans de carrière. Yakari, c’est quand même toute notre jeunesse.
BD-FIL. Lausanne, du 11 au 14 septembre. www.bdfil.ch