Les mystiques de tout poil se donnent rendez-vous au Centre Dürrenmatt pour admirer la collection privée de Jim Shaw, l’artiste américain né dans le Michigan (auquel le Mamco, à Genève, avait déjà consacré une rétrospective). Il ne s’agit pas des œuvres de Shaw, mais d’un ensemble hétéroclite qu’il a réuni pour nourrir son propre imaginaire. Autant de livres, d’affiches ou de pochettes de disques new age produits par des sectes et des sociétés secrètes dans un but de propagande religieuse. Un art naïf et percutant, kitsch ou grotesque, produit, notamment, par les Témoins de Jéhovah, les fondamentalistes ou les conspirationnistes qui pullulent sur le sol américain. Ces images inclassables dialoguent avec les peintures de Dürrenmatt, ce fils de pasteur agnostique mais fasciné par le pouvoir expressif des crucifixions. S’y ajoutent les peintures métaphysiques d’un autre Suisse, exposé à la Biennale de Venise en 2013, Jean-Frédéric Schnyder.
Pour sa dernière exposition après quatorze ans à la tête du centre, Janine Perret Sgualdo a laissé carte blanche à Marc-Olivier Wahler, ex-directeur du Palais de Tokyo à Paris, pour réaliser l’une de ses expositions les plus radicales, mettant en cause notre regard sur l’art et ses hiérarchies.
«The Hidden World». Neuchâtel, Centre Dürrenmatt. Jusqu’au 7 décembre 2014. www.cdn.ch
