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Parov Stelar, le swing des machines

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Jeudi, 24 Juillet, 2014 - 05:56

Tendance. Mode supposée passagère, l’électro swing tient le choc des années et se développe, porté notamment par le dansant talent du DJ autrichien Parov Stelar, qui passe par le Paléo.

La plus forte offensive internationale de l’électro swing, c’est à Baz Luhrmann qu’on la doit. La bande originale de son spectaculaire Gatsby le Magnifique, l’an dernier, mettait les cuivres et la danse au centre du décor sonore tournoyant autour du névrosé joué par Leonardo DiCaprio. C’est peut-être en écoutant Emeli Sandé et sa formidable version dancefloor années folles du Crazy in Love de Beyoncé que l’ampleur de l’affaire apparut désormais évidente. L’électro swing, appelé à ne durer que quelques saisons, était soudain le vrai truc à la mode.

Qu’est-ce que c’est que cette histoire? D’abord, il n’est pas tout à fait neuf de mélanger le son du swing avec les boîtes à rythme contemporaines. Dès la fin des eighties, on découvre des racines avec l’imparable Jive Bunny, qui reprenait de juteux airs rock’n’roll. Doop ou Jimmy Luxury suivent, et l’on pourrait même ajouter ici les efforts des Français de St Germain, quelques années plus tard. Pourtant, à chaque fois, on restait dans le principe des ovnis musicaux: l’idée demeurait que tout cela était rigolo, mais n’allait pas durer.

Phénomène

Les choses ont cependant continué. Et l’électro swing est devenu un phénomène artistique à partir de 2005. C’est alors l’époque du jaillissement d’un des groupes phares du mouvement: Parov Stelar. Après un triomphe à Montreux l’an dernier, le combo mené par l’Autrichien Marcus Füreder, passe cet été par le Paléo. C’est en 2004 que le groupe est né, mené par ce compositeur et DJ talentueux, né du côté de Linz en 1974. Sur scène, quatre musiciens et une chanteuse l’accompagnent le plus souvent pour un mélange assez formidable. Les références peuvent aller aussi bien au swing des années folles que vers Benny Goodman ou Glenn Miller, en passant par le bon vieux charleston. Mais le tout joué sous amphétamines de choc, pleins gaz, avec un beat électro et quelques solos percutants de saxo ou clarinette. Le résultat cumule les avantages du vintage et de l’hystérie festive. Pour faire vite, c’est irrésistible: on réinvente illico le lindy hop (la danse de rue du Harlem des années 20), façon branchée du XXIe siècle. L’électro swing bénéficie aussi du retour en grâce du New Burlesque et d’une esthétique jazzy posée entre Dita von Teese et Cab Calloway. Dès lors, il s’est peu à peu mué en mouvement où l’on trouve des groupes comme les Sud-Africains de Goldfish, les Français de Caravan Palace (qui rajoutent une couche de Django Reinhardt) ou les Anglais d’Electric Swing Circus.

Événement au Paléo

Le genre a désormais ses clubs spécialisés à Londres ou Brighton et a même fait l’objet d’un festival en 2011, à Londres. Surtout, il se développe toujours – il existe désormais une branche house swing – avec d’excellentes formations comme Gramophonedzie, menée par Marko Milicevic, un DJ de Belgrade, et le swing n’a décidément plus de frontières. Il s’accommode très bien des dansantes traditions balkaniques.

Parov Stelar demeure le plus emblématique des groupes du genre. Cinq albums dont l’excellent Coco, Pt 2, en 2009, emmené par les tubes Libella Swing ou The Modjo Radio Gang, qui feraient se lever les morts: ces titres font aussi partie de The Art of Sampling, compilation augmentée d’inédits sortie l’automne dernier. Swing and dance, Paléo!
Concert au Paléo Festival, jeudi 24 juillet, à 01h15.

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