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Verbier, festival aux sommets

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Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 05:59

Zoom. En 1994, Martin Engström offrait la première édition de son festival en montagne. Retour sur une aventure qui n’a cessé de se développer en s’appuyant sur des recettes inchangées.

Le slogan initial du Festival de Verbier?«Un courant d’art pur.» Vingt ans plus tard, le slogan a disparu. «C’est toujours un courant d’art pur, mais on ne l’utilise plus», admet, amusé, Martin Engström. Plus besoin: l’appellation se suffit désormais à elle-même et sa notoriété frappe sur divers fronts. Verbier se profile en effet comme lieu de concerts, trois par jour minimum, mais aussi comme un laboratoire géant, une ruche où s’affairent des étudiants inscrits aux différentes master class de l’Académie ou engagés dans les orchestres en résidence: orchestre symphonique dirigé par Charles Dutoit, orchestre de chambre mené par Gabor Takacs-Nagy ainsi que, depuis l’an dernier, un atelier d’orchestre pour les 15 à 17 ans placé sous la baguette de Daniel Harding. Excusez du peu!

«Plus de 300 jeunes sont inscrits cette année à nos diverses activités, relève Martin Engström. Ce volet pédagogique est un des axes essentiels de Verbier et il draine de jeunes musiciens du monde entier.» Tous les cours sont publics, ainsi que les répétitions d’orchestres et de musique de chambre, qu’il s’agisse de récitals d’étudiants, d’étoiles montantes ou d’artistes confirmés qui font, eux aussi, le pèlerinage du val de Bagnes. «Nous ne sommes pas un lieu de passage mais une destination, insiste le fondateur et directeur artistique, autant pour les étudiants que les enseignants et les artistes. Chacun réside sur place, ce qui nous permet d’être une véritable plateforme de rencontres et d’échange.» D’où l’importance du public (10 000 auditeurs, estime Martin Engström) qui, convié et associé gratuitement à toutes les étapes du travail d’interprétation, conforte la vocation pédagogique de la manifestation.

Rencontres inédites

L’offre d’une mégapole musicale se retrouve donc concentrée dans un village de 2000 habitants, le temps d’un festival qui comptabilise, pour ses seuls invités, 17 500 nuitées. La demande en matière d’hébergement est entièrement satisfaite, contrairement à celle relative aux lieux de répétition et d’administration: «On squatte les hôtels, l’école, le cinéma, des chalets… Le village n’est pas adapté aux dimensions du festival tel qu’il est devenu, mais le cadre est tellement magnifique que c’est le prix à payer. Il en vaut la peine.» Et tant pis si la salle des Combins (1700 places), installée chaque été pour les événements symphoniques, ne garantit pas la meilleure des écoutes par temps de pluie.

Martin Engström est convaincu que le succès de son festival dépend d’abord des invités qu’il y fait venir, du cadre splendide qu’il leur propose et de la totale liberté qu’il garantit dans ses programmations. Disposant de deux orchestres en résidence, d’un carnet d’adresses impressionnant, de réseaux, de connaissances, il peut proposer et imaginer des rencontres inédites entre interprètes. «Plutôt que d’inviter des formations de musique de chambre existantes, je préfère faire se rencontrer des solistes que j’imagine bien ensemble. J’aime cette notion de risque. Quand un artiste monte sur scène, j’aime qu’il joue une œuvre pour la première fois ou qu’il la partage avec quelqu’un avec qui il n’a encore jamais joué…»

«Loin de tout, au milieu des montagnes», des stars absolues se prêtent au jeu. Et, fait rare, elles voient devant elles, dans la salle, des collègues qui les écoutent. Verbier? Un camp de musique pour étudiants, pour stars – en public.

Concert d’ouverture (complet) diffusé en direct sur medici.tv le ve 18 à 19 h, et en différé sur Espace 2 à 23 h 45.

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