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Stevie Wonder, soleil de la vie

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Jeudi, 10 Juillet, 2014 - 05:59

Montreux. On l’attendait au festival depuis… toujours. Le seigneur de la soul y donnera un concert compilation de gala permettant de mesurer le génie de l’un des musiciens du siècle.

Peut-être fallait-il juste s’y prendre simplement. Pour Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz Festival, la venue de Stevie Wonder est aussi une façon de réaliser l’un des rêves de Claude Nobs. Pas de secret, pourtant, dans ce coup fumant. «Quand on a su, au mois de mars, que Stevie pensait venir en Europe, nous nous sommes simplement concertés, avec les autres grands festivals de jazz européens, afin de s’aligner sur les cachets et pour ne pas nous marcher dessus au sujet des dates. Et ça a marché. Ensuite, on a appelé Quincy Jones pour lui demander de venir présenter sur scène son ami Stevie: Q sera là le 16 juillet.» Voilà, pas plus compliqué pour un artiste compliqué, entouré d’une galaxie familio-managériale souvent difficile à comprendre.

Que va-t-il chanter dans ce gala de Montreux? Wonder, depuis longtemps, fait en concert un tour général de ses plus grands tubes, livrés en des arrangements proches des enregistrements, pour le bonheur d’un public qui ne se lasse pas de ce phrasé rare et unique, posé entre gospel et R’n’B.

Mais Stevie, 64 ans, est un génie. Un des seuls en ce monde qui mérite ce mot comme une évidence. Mélodique, pionnier, multi-instrumentiste, la totale: il a fait la gloire de la soul et de la pop. Revue des genres en quatre thèmes et chansons, qui résonneront sans doute dans l’Auditorium Stravinski.

Montreux Jazz Festival, mercredi 16 juillet, 20 h.
Concert annoncé «sold out».


L’amour
L’amour, avec You Are the Sunshine of My Life (1972): la beauté absolue de la mélodie caresse, au bord du sucre sans y succomber. Reprises innombrables, de Sinatra à Sacha Distel. Cet immense succès est devenu un standard et l’archétype de l’art amoureux wonderien: suave, tendre, lyrico-érotique.

L’histoire de la musique
L’histoire de la musique, avec Sir Duke (1976): tiré de Songs in the Key of Life (pour faire vite: l’un des trois plus grands disques de tous les temps, tous genres confondus), ce tube groovy imparable est un hommage au jazz et à Duke Ellington. Wonder rendra aussi les honneurs à Marley (Master Blaster) ou à Martin Luther King (Happy Birthday). En scène, cette année, il chante des reprises de Marvin Gaye et Bobby Womack.

Le constat social
Le constat social, avec Living for the City (1973): sept minutes de fait divers dur et de sirènes de flics, un nègre du Sud arrivant à New York, se faisant arrêter pour rien. Le racisme systémique pour la première fois en chanson, un chef-d’œuvre qui, aujourd’hui encore, frappe au corps et au cœur.

La liberté de penser
La liberté de penser avec Superstition (1972): écrite au départ pour Jeff Beck, il commence par la sortir lui-même et en fait l’étendard de son talent sans limites. C’est le moment où il explose les frontières de la soul. Deux secondes d’intro, et vous êtes en transe, emporté par le riff éternel, hurlant à tous cette vérité: Stevie Wonder le merveilleux est tellement plus qu’un artiste, bienvenue au soleil de la vie.

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Agencia Estado / Felipe Rau
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