Enthousiaste, disponible, généreux, Thierry Scherz, directeur artistique et cofondateur des Sommets musicaux de Gstaad, s’excusait d’être un gourmand de saveurs et de bons plats… Décédé prématurément le 1er juillet, ce quadragénaire polyglotte aux compétences plurielles n’avait pas à s’excuser: son goût des choses savoureuses, il l’a sollicité avec inventivité en mitonnant quatorze éditions des Sommets musicaux implantés dans ses terres natales du Saanenland. Pianiste passionné devenu juriste avant de renouer avec la musique comme producteur et concepteur de concerts, il avait la simplicité et l’audace des êtres pour lesquels rien ni personne n’est inaccessible. Normal: il a passé son enfance à jouer dans les couloirs du Palace de Gstaad, tenu par ses grands-parents puis ses parents – entre des parties de cache-cache quand l’hôtel était fermé et l’observation des illustres clients de passage. Son festival, ouvert aux stars et aux découvertes, était la somme de ses rêves, de son goût de l’accueil et de l’insolite, de son respect pour ceux qui créent, inventent, prennent des risques. Thierry Scherz décelait l’âme par-delà les apparences. Il était un pur, parti trop tôt rejoindre l’orchestre hétéroclite des musiciens qu’il aimait.
