Il a été pendant quelque chose comme six ans le chanteur de /Passenger., formation née du côté de Brighton et auteure, en 2007, d’un bel album entre folk sautillant et pop mélancolique, Wicked Man’s Rest. Œuvrant en solo depuis la dissolution du groupe, Michael David Rosenberg a décidé de garder le même nom, tout en l’allégeant de la barre oblique et du point qui l’entouraient, coquetteries graphiques plutôt utilisées par le milieu hip-hop.
Sorti il y a quelques jours, Whispers est déjà le cinquième enregistrement de Passenger. C’est surtout la première fois, deux ans après son premier vrai succès, la ballade Let Her Go, entendue un peu partout sans que le pseudo de Mr. Rosenberg se soit véritablement imposé, que le Britannique est attendu. Premier constat, il y a toujours, dans les chansons de Passenger, ces harmonies chaloupées et ces discrets emprunts aux musiques caribéennes, qui rendent son folk solaire là où tant d’autres songwriters privilégient uniquement la mélancolie. Mais lorsque le chanteur tente lui aussi de faire vibrer la corde sensible, sur le poignant Golden Leaves par exemple, il y parvient sans forcer, larmoyant mais pas trop. Grâce surtout à sa voix inimitable, quelque part entre Asaf Avidan et Bob Dylan, qui donne à ses compositions à la fois profondeur et légèreté. Passenger sera au Montreux Jazz Festival en première partie du beau duo Angus & Julia Stone, ô douce nuit.
«Whispers». Black Crow Records/Warner Music.
En concert le 7 juillet au Montreux Jazz Lab.