Yann Tiersen a sa croix et elle s’appelle Amélie Poulain. Depuis que le Breton a signé la bande originale du film de Jean-Pierre Jeunet en récupérant d’anciens morceaux, une bonne partie du public le prend pour un accordéoniste néoromantique. Or le musicien est évidemment bien plus que cela, comme il le prouve disque après disque. Deux ans et demi après Skyline, une symphonie pop empreinte de psychédélisme et hantée par le Pet Sounds des Beach Boys, le voilà qui nous revient avec un huitième album enregistré entre deux îles: la sienne, Ouessant, et l’Islande. Chanté en breton et en islandais, mais aussi en féroïen et en anglais (présence spectrale sur un morceau de l’Ecossais Aidan Moffat, d’Arab Strap), Infinity est un enregistrement suspendu, comme hors du temps, aux mélodies évanescentes, entre boucles hypnotiques et collages sonores. Tiersen est décidément un immense compositeur.
«Infinity». Mute/Musikvertrieb. En concert le 19 juillet à Fribourg, Festival Les Georges.