NORMA JEAN MARTINE
A l’école de la scène
L’Américaine est de retour à Montreux, un an après un premier concert remarqué.
On l’a découverte au Jazz Club le 4 juillet 2013, en ouverture du concert de Lianne La Havas. Basée à Londres, l’Américaine Norma Jean Martine est de retour à Montreux un an jour pour jour après ce baptême du feu remarqué. Si on se souvient d’elle, c’est non seulement parce qu’elle porte à une lettre près le même prénom qu’une actrice fameuse, mais qui a préféré se faire appeler Marilyn, mais aussi, surtout, parce que son folk teinté de blues, qu’elle chante d’une voix soul, est de ceux qui, en deux accords trois couplets, vous filent la chair de poule. Formée sur scène, ce qui reste quoi qu’on en dise la meilleure des écoles, la pianiste, guitariste et chanteuse devrait sortir à la rentrée son premier album, qu’on attend avec une réelle impatience.
AYO
L’hymne à la Joy
La lumineuse Germano-Nigériane, voix de velours et douces mélodies, est la tête d’affiche de la première soirée du Club.
Elle est née Joy Olasunmibo Ogunmakin à Cologne, d’un père nigérian et d’une mère tzigane d’origine roumaine. Et elle porte bien son prénom, «joie», qu’elle a traduit en yoruba lorsqu’elle a décidé de se choisir un pseudo à la fois simple et percutant. Ayo a toujours baigné dans la musique et a vécu entre l’Allemagne, l’Angleterre, la France et les Etats-Unis, parcours multiculturel pour une musique qui refuse de se laisser enfermer dans une case. Certes, on pourrait dire pour simplifier que la chanteuse fait du folk. Pratique, si ce n’est que sa musique est bien plus que cela, qu’elle est presque un style en soi, tout en incarnant à merveille la vieille histoire de la circulation des genres à travers les continents. Il y a chez Ayo quelque chose de la Tracy Chapman de Talkin’ Bout a Revolution, même sens de la mélodie épurée, même expressivité dans le vibrato. Il y a aussi dans certaines de ses mélodies ce goût pour les rythmiques chaloupées, forcément hérité de ses racines africaines, qui plus est du pays qui a vu naître l’afrobeat. Parfois, dans son flow tout en nuances, ce sont des influences hip-hop ou ragga qui pointent. Pour enfoncer le clou, signalons encore, sur son dernier album, l’excellente reprise du standard soul Sunny, de Bobby Hebb. Comme son talent est grand, c’est prochainement au cinéma que l’on va découvrir Ayo, qui vient de tourner dans le nouveau long métrage du cinéaste haïtien Raoul Peck, Meurtre à Pacot.
«Ticket to the World». Motown France/Universal
SOMMAIRE :
Vendredi 4
Samedi 5
Dimanche 6
Lundi 7
Mardi 8
Mercredi 9
Jeudi 10
Vendredi 11
Samedi 12
Dimanche 13
Lundi 14
Mardi 15
Mercredi 16
Jeudi 17
Vendredi 18
Samedi 19