Hélice Hélas et TTHF Media lancent le premier projet de littérature jeunesse transmédia de Suisse. Audacieux.
Mon premier est un livre, mon deuxième est une application mobile, mon troisième un site internet, mon quatrième une série de jeux vidéo, mon cinquième une foule d’événements publics, mon tout le premier univers transmédia coédité en Suisse romande par l’éditeur veveysan Hélice Hélas et un jeune bureau d’ingénieurs multimédia sis à Corseaux, TTHF Media. Cet univers s’appelle Relaxville. La première pierre, soit le premier d’une série de six livres intitulée Les secrets de Relaxville mettant en scène Tim Cornel, un jeune garçon plutôt malheureux jusqu’au jour où deux détectives l’emmènent dans des aventures sans fin, en sera posée à la fin du mois.
A l’origine de Relaxville, Pierre Montandon, fondateur de TTHF il y a trois ans. L’histoire naît à Dubaï quelque temps auparavant. Il travaille alors dans l’audiovisuel pour le fils d’un cheik qui crée un studio télé. L’architecture de la ville le frappe, tout comme l’ambiance autoritaire et sécuritaire qui y règne. Lui vient l’envie de raconter cette cité idéale qui n’en est pas une. Associé à Daniel Ceni, par ailleurs dessinateur, il passe trois ans à élaborer la structure de la série et à rédiger le premier tome, intitulé 24 heures à l’école et signé d’un mystérieux duo d’auteurs, The Spinks Twins.
Révélation. Ce premier livre à peine terminé, il lit le best-seller de Nuno Bernardo, pape du transmédia, intitulé The Producer’s Guide to Transmedia. C’est la révélation. «Je me suis rendu compte que je pouvais tout faire en développant Relaxville. Inclure les lecteurs, créer un lien avec les personnages, donner vie à un univers. Et pousser l’enfant à réfléchir par lui-même, à être entrepreneur tout en se divertissant.» Revenu en Suisse, il investit ses économies et crée la société TTHF Media avec l’ingénieur Marcellin Piguet pour développer le prototype de Relaxville. TTHF? Time To Have Fun. «Il faut rester calé sur cet impératif…» Soit un archipel de 11 personnes, graphistes, webdesigners, codeurs, illustrateurs, scénaristes, comédiens ou attachés de presse. Il choisit comme partenaire éditeur Stéphane Bovon, patron des Editions Hélice Hélas à Vevey. «C’est l’éditeur idéal. Il est intelligent, créatif, original.»
Relaxville cible les 10-13 ans. «C’est encore le moment où les enfants sont eux-mêmes sans se préoccuper trop de l’avis des autres. Ils aiment lire mais sont à deux doigts de penser que c’est ennuyeux. Pour eux, il faut faire de la lecture une expérience totale.»
Anglais. Cette année 2014 est celle du lancement du livre. Pour l’application, les films et les jeux, c’est une année de test. Dès après le 30 avril et le lancement au Salon du livre de Genève, ils entament une tournée des librairies et des écoles pour diffuser Relaxville. 24 heures à l’école existe déjà en anglais ainsi que l’essentiel de tout le contenu multimédia: TTHF et Hélice Hélas seront à la Foire du livre de Francfort puis à celle de Bologne au printemps 2015 pour vendre les droits de Relaxville et ainsi avoir les moyens de poursuivre le développement du projet. «Pas de futur pour une maison d’édition jeunesse sans cela. Il faut créer des départements hors littérature pour que les revenus viennent de partout. Relaxville nous permet une créativité sans limites. Nous pouvons lancer la chanson de Kimberley, une des héroïnes du projet, et la mettre en vente sur le Net. Ou créer des jeux dérivés gratuits mais dont certains éléments sont payants, selon le principe du freemium.»
Après une fructueuse collaboration avec l’Ecole internationale du Mont, ils souhaitent établir une collaboration avec les écoles publiques romandes. «Nous pensons savoir comment amener ou ramener les enfants à la lecture.» Pierre Montandon a 40 ans, Stéphane Bovon 44. «Nous voulons aussi prouver qu’au-delà de 30 ans, on peut créer des choses novatrices.»
«24 heures à l’école». Par The Spinks Twins.
Hélice Hélas/TTHF, 210 p. Lancement mercredi 30 avril à 10 h au Salon du livre de Genève.
