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Coppola remporte le Prix Princesse des Asturies des Arts 2015

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Le réalisateur américain Francis Ford Coppola, 76 ans, a remporté mercredi le prix espagnol Princesse des Asturies des Arts, l'un des plus prestigieux en Espagne. Il a été récompensé pour ses films devenus "des icônes collectives et universelles".

Ce prix, doté de 50'000 euros et d'une statuette imaginée par Joan Miro, est le premier d'une longue liste de récompenses distinguant chaque année des personnalités agissant dans des domaines très divers : arts, coopération internationale, concorde, sciences sociales, communication, sports, recherche scientifique et lettres.

"Les explorations du pouvoir, des horreurs et de l'absurdité de la guerre ont porté son oeuvre artistique", au point que ses films sont des "icônes collectives et universelles culture contemporaine", a expliqué le jury de cette 35e édition du Prix.

Né le 7 avril 1939 dans une famille italo-américaine de Détroit, dans le nord-est des Etats-Unis, M. Coppola est l'auteur d'une abondante filmographie dont des "classiques" du cinéma comme "Patton" (1970), "Apocalypse Now" (1979), ou encore "Le Parrain", une série de trois films diffusés en 1972, 1974 et 1990.

"Au cours de sa carrière, il a lutté sans cesse pour maintenir une indépendance entrepreneuriale et créative totale, en tant que réalisateur, producteur et scénariste", a ajouté le jury qui l'a choisi parmi 31 candidats de 19 pays.

M. Coppola rejoint l'architecte américain Frank Gehry, créateur notamment du musée Guggenheim de Bilbao, et le metteur en scène autrichien Michael Haneke, distingués respectivement en 2014 et 2013. Ces prix sont remis traditionnellement en automne à Oviedo, dans le nord de l'Espagne, où se trouve le siège de la fondation Princesse des Asturies.

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Mercredi, 6 Mai, 2015 - 21:02
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Les meilleurs clichés du monde exposés à Zurich dès jeudi

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Les lauréats du World Press Photo 15 sont visibles dès jeudi à la Alte Sihlpapierfabrik à Zurich. Le premier prix du plus prestigieux concours de photojournalisme est revenu cette année au Danois Mads Nissen, auteur d'un reportage sur l'homophobie en Russie.

Les images de 42 photographes de 17 pays sont réunies dans l'exposition itinérante organisée à Zurich par l'agence Keystone. Elles feront également halte au Château de Prangins (VD) du 6 au 29 novembre.

En parallèle, l'ensemble du reportage de Mads Nissen est lui exposé dans la boutique Westflügel située dans une arche du centre commercial Viadukt, dans le quartier branché de Züri-West. A voir jusqu'au 31 mai.

www.worldpressphoto.org et www.keystone.ch

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Keystone
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Mercredi, 6 Mai, 2015 - 21:08
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Prince va donner un concert pour la paix à Baltimore dimanche

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Le chanteur Prince a annoncé qu'il allait donner un concert pour la paix à Baltimore dimanche, jour de la Fête des mères aux Etats-Unis. L'événement survient après plusieurs jours de tensions consécutives à la mort d'un jeune homme noir arrêté par la police.

L'excentrique chanteur, qui a pris l'habitude ces dernières années d'annoncer ses concerts à la toute dernière minute, a cette fois précisé dès mardi que le concert se déroulerait dans le centre-ville de Baltimore. La star a indiqué avoir justement écrit une chanson titrée "Baltimore".

"Dans un esprit d'apaisement, l'événement est destiné à être un catalyseur pour une pause et une réflexion après le débordement de violences qui a agité Baltimore et plusieurs villes à travers les Etats-Unis", indique un communiqué du promoteur de Prince.

Le chanteur a encouragé les gens à porter des vêtements gris, en hommage à Freddie Gray (un jeu de mot avec la couleur grise, "grey" en anglais), jeune homme de 25 ans mort dans des circonstances troubles le 19 avril alors qu'il avait été arrêté sans ménagement par la police de Baltimore.

Cet événement a été la dernière d'une série de bavures policières à l'encontre d'hommes noirs, qui ont ravivé des tensions raciales latentes aux Etats-Unis. Le décès de Freddie Gray a provoqué de nombreuses manifestations de protestation, dont une a tourné en émeute la semaine passée à Baltimore. Après plusieurs jours de couvre-feu nocturne, la ville a retrouvé son calme.

Prince, 56 ans, est actuellement au coeur d'une tournée qu'il appelle "Hit and Run", dans laquelle il annonce ses concerts au tout dernier moment, avec parfois plusieurs spectacles le même soir.

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Mercredi, 6 Mai, 2015 - 21:32
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Les Athénéennes: entre jazz et classique

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:54

Plutôt culotté, ce festival au cœur de Genève qui fête ses cinq années d’existence! Sous des allures tranquilles, incarné par un lapin à la fourrure soyeuse et aux oreilles dressées, à l’affût et curieuses, il programme rien de moins que des artistes excellents – quatuors, pianistes, ensembles – dans des répertoires qui leur tiennent à cœur.

Chaque soirée s’ouvre par un récital ou concert de musique dite classique et se poursuit par l’équivalent jazz.

Chostakovitch et Fauré d’abord, Matthieu Michel ensuite, au bugle voyageur. Une création de Nicolas Bolens sur la projection du Chien andalou de Buñuel d’abord, une création pour big band sur les thèmes de Pierre et le loup ensuite.

Mozart, Pergolesi, Ligeti, Schubert débouchant sur des soirées avec, pour invités, des artistes de la trempe de Marco Müller. Exception à la règle, et elle le vaut bien, Dame Felicity Lott, charme et élégance vocale personnifiés, dispose de toute une soirée pour un programme carte blanche associant des mélodies françaises et la 4e de Mahler en version pour orchestre de chambre. Voilà un festival culotté qui a bien raison de l’être.

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Polar: meurtre à la calabraise

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:55

mireille descombes

Divertir, dérouter, faire frissonner ou voyager: le roman policier a de multiples usages et fonctions. Dans certains pays, il permet aussi de raconter ce que les journaux ne veulent, ne peuvent ou n’osent pas révéler. C’est le cas aujourd’hui en Italie.

Le Calabrais Mimmo Gangeni fait partie de ces enquêteurs de l’ombre qui dénoncent, à coups de fictions bien documentées, magouilles, meurtres et corruptions en tout genre. Dans La revanche du petit juge, il nous plonge dans un sordide trafic de scories radioactives clandestinement enfouies en zone agricole. Qui se cache derrière ce geste criminel?

Des gens apparemment très haut placés. Pour avoir tenté d’en savoir plus, Giorgio Maremmi, le substitut du procureur, est retrouvé assassiné dans le hall d’entrée de son immeuble. Comme il avait été menacé de mort en plein tribunal par un prévenu, les enquêteurs partent sur cette piste-là.

Le juge Alberto Lenzi n’y croit pas. Bon vivant et grand amateur de femmes, le petit juge était plutôt connu jusque-là pour son manque d’ardeur au travail. Mais Giorgio était son ami. Il va se dépenser sans compter et prendre tous les risques pour faire triompher la vérité.

Dans cette entreprise périlleuse, il bénéficiera de l’aide discrète de don Mico Rota, un vieux boss local de la ’Ndrangheta condamné à la perpétuité.

Passant de la cellule de ce parrain au cercle où se retrouve la bourgeoisie locale, le lecteur s’initie aux différences entre la ’Ndrangetta et Cosa Nostra, découvre que les plus pourris ne sont pas forcément ceux qu’on pense et dévore en compagnie du petit juge et de ses belles quelques bons plats arrosés d’un blanc de Sicile.

Quant à savoir si, tout en haut, les vrais coupables seront punis, c’est une autre paire de manches.

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Cinéma: documenter son histoire

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:56

 Céline Brichet

Pour leur premier long métrage, Frédéric Favre et Adrienne Bovet ont choisi de s’essayer au documentaire, livrant deux réalisations réussies aux extrêmes du genre. Le premier a travaillé près de dix ans comme coursier à vélo en parallèle de ses études de cinéma, puis de son activité d’assistant réalisateur.

La seconde a étudié la photographie à Vevey, avant de passer de petit job en petit job, cherchant sa voie professionnelle tout en construisant sa vie personnelle. Leurs films sont des plongées introspectives dans ces tranches marquantes de leur vie, et invitent le spectateur à s’interroger sur la sienne.

Dans Cyclique, Frédéric Favre ouvre les portes de Vélocité, société de coursiers à vélo dont il a suivi les livreurs pendant un an à travers les rues de Lausanne. Plus qu’un reportage sur l’entreprise, son film est une immersion dans un univers montré comme un monde à part, fait de solidarité, de sueur et surtout d’un besoin irrépressible de rouler.

On y plonge en suivant les destins croisés de Caroline et de Raphaël, deux «anciens» qui songent à arrêter, et de Matila, qui effectue ses premières courses.

Engagés corps et âme dans cet environnement captivant, ils sont tous trois tiraillés entre leur passion et la nécessité de lever le pied, que ce soit pour trouver un autre travail ou simplement se reposer.

Le film est puissant de simplicité, avec ses images brutes, entièrement filmées par le réalisateur depuis son vélo. Sans artifice, ce dernier parvient à exprimer la poésie de ce métier, qui semble signifier plus pour ceux qui le pratiquent qu’une simple question de dépassement physique.

Si Frédéric Favre suggère sa passion à travers celle de ses personnages, Adrienne Bovet se livre frontalement dans Loin du bal. Avec trois amies d’adolescence, elle partage ses réflexions alors qu’elle atteint la trentaine.

Face caméra, les quatre jeunes femmes racontent la manière dont elles ont chacune construit leur vie d’adulte entre études, couple, maternité et solitude, et la façon dont elles ont traversé ces différentes situations.

On ne verra presque rien des univers des unes et des autres, qui sont uniquement suggérés par des plans de coupe léchés qui invitent le spectateur à se les imaginer lui-même.

Dans cette attention particulière portée à l’image s’exprime le passé de photographe de la réalisatrice. Ces films sont deux introspections réussies qui, de manière directe ou suggérée, ouvrent la réflexion au-delà des histoires racontées. 

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Contre-temps: tuer la seconde pour mieux la voir

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:56

Fabrice Eschmann

Lorsque l’aiguille des secondes est introduite sur les montres de poche dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, on lui donne assez rapidement le nom de «trotteuse». Ses petits pas empressés, qui obéissent à la fréquence d’oscillation du balancier (six sauts par seconde pour 3 hertz, huit sauts pour 4 hertz), lui donnent en effet l’air de trottiner, comme un hamster dans sa roue.

Mais à une époque où l’on n’a pas encore inventé le chronographe qui permet de stopper les aiguilles pour visualiser la mesure d’un temps court, l’affaire ne convient pas aux navigateurs. Ces derniers ont effectivement besoin de la seconde comme base de temps pour déterminer la longitude lors de voyages au long cours.

C’est donc pour les fameux chronomètres de marine, mais aussi pour les régulateurs des astronomes notamment, que les horlogers vont développer la «seconde morte». Aussi nommé «seconde d’un coup» par Abraham-Louis Breguet ou «seconde sautante», le principe consiste à retenir la trotteuse tout en stockant l’énergie du balancier, pour ne la libérer que toutes les secondes pleines. Et ainsi donner une plus grande visibilité au décompte du temps.

Les multiples solutions, allant du second barillet au ressort-lame en passant par un nouvel échappement, ont à l’époque donné naissance à de véritables complications. Tombés en désuétude, ces mécanismes additionnels connaissent pourtant aujourd’hui un regain d’intérêt. De Bethune avec sa DB25T Zodiac ou Jaquet Droz avec sa Grande Seconde Morte ont ainsi, cette année, renoué avec le siècle des Lumières. S’inspirant de ses chronomètres de marine développés dès 1764, Arnold & Son s’en est même fait une spécialité. Son nouveau modèle Constant Force Tourbillon est ainsi équipé d’un deuxième spiral qui libère son énergie une fois par seconde.

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Rock'n roll: une expo fétichiste pour raconter le mythe Elvis

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:57

Rock’n’roll. Londres accueille la première grande exhibition européenne consacrée au King. L’occasion de découvrir de nombreux objets en provenance directe de Graceland.

Ce 14 janvier 1973, c’est sous les auspices d’Ainsi parlait Zarathoustra que s’ouvre le concert. Cinq ans plus tôt, la mise en musique par Richard Strauss de ce récit philosophique de Nietzsche avait accompagné une scène culte de 2001, l’odyssée de l’espace.

C’est évidemment ce space opera fondateur signé Kubrick, plutôt que le nihilisme de Nietzsche, que le King souhaite évoquer pour son entrée en scène.

Un peu plus de quatre ans avant sa mort, Elvis Presley se produit ce soir-là au Honolulu International Center, sur l’île de Hawaii. Sa voix est à son image: empâtée. Le dieu vivant du rock’n’roll n’a que 38 ans, et il a déjà perdu de sa superbe, usé par trop de concerts, trop de médicaments.

Le public l’acclame, mais ne peut que constater son déclin, même si son aura reste à nulle autre pareille. Pas question cependant d’évoquer cette triste fin de carrière et de vie – le corps rongé par des maladies et la dépendance, bien que tout cela soit encore sujet à caution – lorsqu’il s’agit de célébrer le mythe Elvis.

A l’O2 Arena de Londres, qui accueille la première grande expo consacrée à la star en Europe, parsemée d’objets et documents qui pour certains ne sont jamais sortis de sa demeure de Graceland, à Memphis, tout commence par la naissance d’Elvis Aaron Presley dans le Mississippi pour s’arrêter en 1968.

Des costumes et du champagne

Cette année-là, après avoir enchaîné quelque 25 films, le chanteur signe son grand retour avec un show télévisé, le ’68 Comeback Special, destiné à relancer sa carrière discographique et scénique. Diffusé sur NBC, le spectacle connaît un succès retentissant.

Ce que personne ne sait alors, c’est qu’il s’agit en quelque sorte de sa dernière grande prestation. Moulé dans un costume de cuir noir, Elvis est plus sexy que jamais, mais ça ne va pas durer. A Londres, une salle est entièrement dédiée à ce come-back. On peut y voir ledit costume, comme d’ailleurs une chemise portée dans le film Le rock du bagne (Richard Thorpe, 1957) ou d’autres habits de scène.

Il y a là quelque chose d’ouvertement fétichiste. Elvis n’est plus, mais on peut s’approcher au plus près de sa légende, presque le toucher. Alors que la grande expo David Bowie Is, montée à Londres en 2013 et actuellement présentée à Paris, contextualise souvent les objets présentés, et permet dès lors à un non-initié d’appréhender en une visite l’importance du chanteur anglais, cette virée sur les traces de l’icône rock américaine permet surtout de se rendre compte du culte fervent que lui vouent encore des millions de fans.

On n’apprend finalement pas grand-chose sur lui, même si, entre les lignes, on saisit bien sa ferveur religieuse et son patriotisme. On pénètre en revanche un peu dans son intimité en découvrant nombre d’objets qu’il avait conservés à Graceland, dont certains totalement anecdotiques, telles ces cartes de crédit ou cette bouteille de champagne reçue à l’occasion de son mariage avec Priscilla.

Avant elvis, le néant

John Lennon a dit un jour que les Beatles étaient plus célèbres que Jésus. Il avait probablement raison. Il a aussi dit qu’avant Elvis, il n’y avait rien. Là, aucun doute n’est possible. Sans Elvis, qui a largement contribué à sortir les musiques noires des ghettos tout en se les réappropriant pour inventer quelque chose de nouveau, il n’y aurait eu ni les Beatles ni les Stones. Incarnation d’une possible émancipation à une époque encore ultraconservatrice, il a ouvert la voie.

Que l’on soit fétichiste ou non, impossible dès lors de ne pas frissonner, dans la salle centrale de l’O2 Arena, face à cette table de billard qui a été le témoin d’une rencontre unique avec les Fab Four. Même si ce qui compte, c’est finalement avant tout l’extra­ordinaire puissance que conserve encore aujourd’hui sa musique.

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Festival de Cannes: tapis rouge pour le cinéma italien

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:58

Festival de Cannes. Cela faisait vingt ans que la Croisette n’avait plus accueilli trois cinéastes de la botte en compétition officielle. Moretti, Sorrentino et Garrone représentent l’Italie et, derrière eux, c’est toute une industrie qui rêve de renouveau.

Si l’on s’amusait à parler du Festival de Cannes comme d’une compétition sportive, que l’on décidait de lister les pays le plus souvent primés, on obtiendrait ce résultat: l’Italie, derrière les Etats-Unis et la France, est la troisième nation en nombre de Palmes d’or obtenues.

Guère surprenant si l’on repense aux grandes heures du néoréalisme, à De Sica et Rossellini, ou si l’on se met à évoquer ces auteurs – Visconti, Fellini, Antonioni, Pasolini, Leone, Rosi et les autres – qui ont fait du cinéma italien l’un des plus influents du monde.

En 2001, Nanni Moretti était sacré sur la Croisette pour le bouleversant La chambre du fils. Cela faisait vingt-trois ans, et le triomphe d’Ermanno Olmi avec L’arbre aux sabots, que l’Italie courait derrière la Palme.

Laquelle, trois ans après un Prix spécial du jury décerné à Roberto Benigni pour La vie est belle, était alors brandie comme un symbole. Celui de la renaissance d’une cinématographie jadis flamboyante mais mise à mal par deux décennies de crise.

Cinq prix pour Seize sélections

Puis, en 2008, Matteo Garrone remportait le Grand Prix avec Gomorra, tandis que celui du jury revenait à Paolo Sorrentino pour Il divo. «Nous avons gagné trois prix, clamait alors dans La Repubblica l’acteur Sergio Castellitto, membre du jury cette année-là.

Les deux premiers pour Garrone et Sorrentino, le troisième pour tout le cinéma italien.» Et, en effet, alors que dans les années 80 et 90 rares étaient les films transalpins à s’imposer sur le marché international, nombreux sont les réalisateurs à bénéficier des effets collatéraux de cette médiatisation.

Gianni Zanasi, Marco Tullio Giordana, Ferzan Özpetek ou Saverio Costanzo, pour ne citer que les réalisateurs dont les films sont sortis en Suisse, participent au renouveau cinématographique d’un pays qui se distingue encore en recevant à Cannes le Grand Prix en 2012 (Reality, de Matteo Garrone) et 2014 (Les merveilles, d’Alice Rohrwacher).

Cette année, personne n’a accueilli avec surprise la présence, en compétition officielle, des nouveaux films de Moretti, Garrone et Sorrentino, qui cumulent cinq prix pour seize sélections. Déjà sorti en Italie, Mia madre voit le premier raconter l’histoire d’une réalisatrice tentant tant bien que mal de diriger un acteur américain d’origine italienne tandis que sa mère se meurt à l’hôpital.

Etrangement boudé par le jury cannois il y a deux ans, avec une sublime Grande bellezza qui lui vaudra un oscar, Sorrentino signe avec Youth son deuxième long métrage en anglais. Une langue que Garrone utilise, dans Il racconto dei racconti, pour la première fois.

Exposition historique

Cannes ne prête qu’aux riches, n’invite que les habitués. Le refrain est connu, il est entonné chaque année. Il ne s’agit pas d’habitués, mais de grands cinéastes dont nous aimons prendre régulièrement des nouvelles, rétorque en substance Thierry Frémaux, directeur artistique du plus prestigieux festival de la planète cinéma.

Morettti-Garrone-Sorrentino, ce triumvirat en impose, mais ne risque-t-il pas de faire de l’ombre au reste de l’industrie italienne, à tous ces jeunes ou méconnus réalisateurs qui tentent non sans difficulté de concrétiser leurs projets?

Se poser la question, c’est y répondre. Non, cette exposition historique – cela faisait vingt ans qu’il n’y avait pas eu autant d’Italiens en compétition – ne peut être que positive. Car la lumière attire la lumière.

Les trois mousquetaires se sont d’ailleurs fendus d’un communiqué de presse commun soulignant leur fierté de représenter l’Italie. Comme les footballeurs de la Squadra Azzurra, ils pensent unité nationale et non gloire personnelle. Matteo Renzi doit apprécier. A lui de saisir la balle au bond.

Une palme qui serait politique

Moretti, Garrone et Sorrentino sont en effet conscients que leur exposition permet à tout un pays de rayonner, et ne manquent jamais une occasion de remettre au centre de l’agenda politique la question du subventionnement de la culture.

Car, il faut le souligner, en Italie comme ailleurs, le cinéma indépendant reste fragile, avec des budgets toujours sur le fil tandis que de grosses comédies populaires attirent facilement les financiers.

C’est toute une industrie qui attend dès lors, quatorze ans après La chambre du fils, une Palme d’or. Un prix qui serait autant politique qu’artistique. Le cinéma italien, un siècle après le pionnier Giovanni Pastrone, est à nouveau internationalement reconnu. Il a cependant besoin de structures solides en ce qui concerne l’aide aux cinéastes de demain.

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Expositions: une mémoire trop sélective

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:59

Musées. Le génocide arménien? Pierre de Coubertin et Le Corbusier sympathisants du fascisme? Autant d’évidences prudemment occultées par des expositions en Suisse et en France.

Ce sont trois expositions actuelles, deux en Suisse, une en France, qui ont la particularité d’avoir des trous de mémoire. Des oublis bien sûr intentionnels, histoire d’éviter les sujets fâcheux.
Le cas le plus flagrant est la présentation de la collection d’art ancien de la famille Kalfayan au château de Penthes, à Genève.

Depuis des générations, les Kalfayan tentent de sauver un patrimoine arménien largement détruit par les Turcs lors du génocide de 1915. Pourtant, le musée de Penthes ne mentionne pas dans son exposition la terrible destruction du peuple arménien par l’Empire ottoman. Raison officielle: le musée est apolitique.

Vraie raison: les pressions de la Genève internationale, dont dépend directement le Musée des Suisses dans le monde installé au château de Penthes. Pas de vagues avec la Turquie, qui s’obstine à nier la réalité du génocide arménien.

A Lausanne, l’exposition qui célèbre les 100 ans de l’installation du CIO à Lausanne est présentée sur l’Helvétie, le bateau amarré à proximité du Musée olympique. La présentation donne bien sûr une part belle au baron Pierre de Coubertin (1863-1937), fondateur du CIO.

Des dessins et de courts textes le présentent comme un aristocrate bonhomme, «visionnaire et toujours en avance d’un projet», dont l’histoire de la venue à Lausanne est «un conte de fées». Si les collaborateurs à l’époque du baron, comme Godefroy de Blonay, ont droit à de courtes biographies, pas de trace de qui était vraiment Pierre de Coubertin.

L’entreprenant créateur du mouvement olympique, certes, mais aussi un navrant profasciste, raciste et misogyne, admirateur transi d’Adolf Hitler, lequel tenta – sans succès – de proposer Pierre de Coubertin comme lauréat du prix Nobel de la paix.

Or voilà, comme l’institution du château de Penthes, le musée du CIO est apolitique. Il est surtout un outil de communication olympique, prêchant une parole positive qui ne saurait s’encombrer de retours détaillés sur les pages sombres de son parcours.

A quand une vraie exposition sur Pierre de Coubertin, donnant des clés pour comprendre enfin la personnalité et l’action du promoteur du sport pour tous?

Culte de l’ordre

Le cas le plus intéressant de mémoire sélective est Mesures de l’homme, hommage du Centre Pompidou à Le Corbusier, à l’occasion des 50 ans de la disparition du grand architecte. La polémique sur les sympathies fascistes du Corbu bat son plein.

Trois livres récents viennent, chacun à sa manière, éclairer le climat intellectuel dans lequel le maître du modernisme a peaufiné ses théories entre-deux-guerres. Un Corbusier de François Chaslin, Le Corbusier, un fascisme français de Xavier de Jarcy et dans une moindre mesure Le Corbusier, une froide vision du monde de Marc Perelman contredisent le mythe d’un grand créateur apolitique, dont les mauvaises fréquentations n’auraient été que de l’opportunisme, lui qui voulait construire à tout prix.

Activiste de la pensée fasciste

Au contraire, affirment ces auteurs, Le Corbusier était un activiste de la pensée fasciste dans les années 20, 30 et même au début des années 40 lorsqu’il était un énergique collaborateur du régime pétainiste. Il existe bien un lien direct entre son culte de l’ordre, du machinisme, de l’angle droit, de l’autorité, de l’homme nouveau et son architecture.

Corbu, c’est une idéologie mise en forme, ce qu’oublie, ou plutôt ne veut pas voir, l’exposition du Centre Pompidou. Rencontré lors de la présentation de Mesures de l’homme le 28 avril à Paris, le commissaire Frédéric Migayrou balaie le reproche.

Il propose, dit-il, une relecture du travail de l’architecte centrée sur la figure humaine, laquelle repose au cœur même de son œuvre. Une précédente exposition du Centre Pompidou, ajoute Frédéric Migayrou, avait en 1987 abordé les différents aspects de la pensée de Le Corbusier.

Vérification faite, l’expo était restée très prudente sur l’attirance de l’architecte pour le totalitarisme, lui qui a proposé en vain ses projets à Pétain, Mussolini, Hitler et même Staline. Et Frédéric Migayrou de discréditer le sérieux des trois ouvrages en question, même pas écrits par des «scientifiques ou universitaires» (alors que Marc Perelman est un vrai universitaire).

L’exposition est passionnante, même si elle compte trop de peintures médiocres de Le Corbusier et perd parfois le fil de son idée forte: l’importance essentielle de l’humain dans une œuvre à nulle autre pareille. Mais l’argument «Corbu fasciste? Pas notre propos!» ne tient pas.

Le regard anthropologique de l’architecte est teinté de scientisme, d’eugénisme social, de la conception du corps comme une machine urbaine productive. Dans l’exposition, de petits lapsus viennent rappeler cette évidence, comme un livre préfacé par le docteur Alexis Carrel, que Le Corbusier admirait tant.

Le Carrel doctrinaire de l’élimination physique des plus faibles pour mieux purifier la race blanche. L’architecte lui-même écrivait: «Classez les populations urbaines, triez, refoulez ceux qui sont inutiles dans la ville.»

La statue du commandeur

Bref, le rapprochement entre cette conception mécaniste du corps sain, volontaire, viril, sportif et utile, proche d’ailleurs de celle de Coubertin, et les réalisations de Le Corbusier aurait été salutaire. Or la France peine toujours à examiner son passé trouble, surtout lorsqu’il s’agit de la statue du commandeur de l’architecture.

Pas touche! En Suisse, le regard sur Le Corbusier est désormais plus critique, plus informé, et on n’est pas près de revoir ses légendaires lunettes rondes sur un futur billet de banque. La France, elle, reste un panthéon: aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Circulez si vous avez un avis différent.

En catastrophe, toutefois, Frédéric Migayrou a annoncé la tenue à Paris en 2016 d’un colloque international sur l’architecture de Le Corbusier dans les années 30. On pourra alors mieux juger sur pièces, peser les avis différents, se forger soi-même une conviction et pourquoi pas conclure à la relative intégrité du génie de la construction moderniste.

Le travail de fond, en somme, que devrait fournir toute exposition digne de ce nom en 2015. Au lieu de continuer à cacher ce qui n’a plus lieu de l’être. 

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Luc Debraine
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Littérature: Arno Camenisch, l’homme qui rend le romanche désirable

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 06:00

Portrait. Qu’il parle ou qu’il écrive, le jeune auteur grison séduit avec ses histoires où le romanche enlace l’allemand et aguiche d’autres langues. L’écrivain a reçu carte blanche pour clôturer le forum des 100.

Elles se pâment toutes, les femmes de 7 à 77 ans, quand Arno Camenisch lit devant elles. Une tignasse en pétard, des œillades comme autant de flèches en plein cœur. Elles sourient quand il prononce les mots à sa façon, rythmée comme une rivière alpine qui chante puis claque contre la rocaille.

Elles retiennent leur respiration quand il suspend le temps au beau milieu du mot mélan… colie, quand il emporte son auditoire sur les terres vierges du langage qu’il a créé, où il est question d’une fabulus Fest, d’un grand-père qui avait sept doigts et demi et d’une mère qui s’écrie perlamurdadiu.

Elles rient quand il les conduit de sa voix chaude chez le Cuafför qui met du Spreï sur les cheveux afin que les coiffures tiennent bon quand, dans le train, elles tendent leur tête hors de la fenêtre.

Le romanche? Comme le Rhin, il coule de source pour Arno Camenisch, 37 ans, un enfant du val Surselva, plus précisément de Tavanasa, un hameau où le soleil disparaît le 8 novembre et ne revient que trois mois plus tard, mais où il baigna dans une polyphonie composée de sursilvan à la maison, de suisse allemand avec les gens qui montent de Coire, d’italien avec les voisins du dessus, de portugais avec d’autres travailleurs immigrés et de bon allemand à la télé.

Loin de lui dès lors l’idée de célébrer sa langue maternelle, de lui ériger un monument, de militer pour conserver sa pureté. «Le romanche, c’est simplement la langue de mon cœur, celle dans laquelle je fais l’amour et dans laquelle je mourrai.»

En attendant, c’est surtout celle qui nourrit ses livres et résonne, avec l’allemand, dans les salles et les rues où il lit ses textes en public. Seul ou avec Bern ist überall, ce collectif qui réunit des auteurs des quatre coins du pays, épris autant d’écriture que d’oralité, des écrivains qui montent sur les planches tels qu’Antoine Jaccoud, Pedro Lenz ou Noëlle Revaz.

Pour Arno Camenisch, au-delà du plaisir de prendre le public par la main, ces performances expriment aussi une démarche politique en faveur de la tolérance, une démonstration de l’enrichissement charrié par le métissage des langues.

Ces planches ont aussi révélé le charisme hors du commun de l’auteur. Sa voix aussi. Lui, il dit qu’il adore ça: «The sound is the soul, the rhythm is the pulse.» Et donne tout: «Sur scène, on quitte sa zone de confort, comme à skis quand les lattes commencent à flotter.»

On se souvient de l’an dernier, c’était tard dans la nuit, à la Foire du livre de Leipzig. La Suisse du livre, invitée d’honneur de la manifestation, donnait une réception dans le foyer du théâtre de la ville. Tout le monde parlait fort, buvait, riait, quand Arno Camenisch, censé donner une miniperformance, a commencé à parler.

Personne n’écoutait. «Comme une mer de sons devant moi.» Mais il s’est mis à ramer. Rassemblant toute sa force, il a fait monter sa voix, toujours plus fort, il a jonglé avec les langues jusqu’à ce que l’assistance dresse l’oreille, prête attention à ce curieux virtuose, puis se taise peu à peu. «Es isch immer wie leiser worde.» Jusqu’aux applaudissements.

Oui, le succès aussi semble couler de source pour Arno Camenisch, tant le jeune Grison a décollé comme une fusée. Il publie sans relâche, voit ses livres traduits dans plus de vingt langues, collectionne les prix et arpente le monde, invité à lire lors de festivals ou à écrire en résidence, comme actuellement à Bruxelles où il vient de rencontrer un autre Arno, le chanteur, mais cela est une autre histoire.

Le monde d’Arno

Avant même d’avoir terminé sa formation à l’Institut littéraire suisse de Bienne, où il vit désormais, il sort son premier roman en 2009, Sez Ner, en romanche et en allemand. Un regard tendre sur une vie rude, cruelle parfois: celle de l’alpage.

Dès lors pleuvent les distinctions, dont le prix de la meilleure fiction européenne décerné aux USA. Un an plus tard, Derrière la gare livre le regard d’un tout jeune garçon sur son village et ses drôles de zèbres d’habitants. Il recevra, comme Sez Ner, le prix bernois de littérature. Et, comme lui, sortira en français aux Editions d’En Bas.

Suivra Ustrinkata (pas encore traduit), l’histoire d’une dernière nuit avant la mort d’un bistrot de village. Prix fédéral de littérature, il conclut la trilogie grisonne en 2012. Depuis, il y a eu Fred et Franz, un dialogue de losers dont le théâtre de Berne a tiré une pièce qui marche très fort.

Et un recueil de textes courts l’an dernier. Sans parler de deux autres romans publiés en romanche.

En ce moment? Arno Camenisch ne sort pas sans son manuscrit qu’il ne cesse d’annoter et de compléter. D’ailleurs on le surprend penché sur lui, comme dans une bulle à se marrer tout seul, attablé à l’Odéon, un café biennois qu’il affectionne. Mais de ce livre à venir il ne pipe mot, sauf à son éditeur.

Il plisse les yeux, un autre truc à lui. «Désolé. Mais on dit que ça porte malheur.» Il sera beaucoup pardonné à Arno Camenisch quand il sourit comme ça.

L’écrivain, qui semble se fondre avec aisance dans la ville avec sa dégaine urbaine, son bonnet, son jean taille basse et ses baskets, connaît pourtant bien la montagne, lui qui passa quatre longs étés à l’alpage, levé à 4 heures du matin alors qu’il n’a que 9 ans, travaillant jusque dans la nuit pour chercher, la peur au ventre, des vaches égarées.

«Une torture, en fait, on avait la peau des mains qui s’ouvrait tant l’eau était froide», se souvient-il. Un monde rugueux, qui salit, qui pue, qui abîme, où la nature gronde comme une menace quand la pluie tombe à torrents, menaçant d’emporter les terrains, les bêtes et les hommes. A mille lieues de l’idée bucolique que s’en font les promeneurs du dimanche.

Partir, seul

Là-haut sur la montagne, dans son village, on ne lisait pas. Non. On jouait au foot, on fonçait sur ses skis, on provoquait parfois un «Carambolascha mit Turists» ou bien on regardait la télé.
Lire, écrire, cela ne coule pas de source dans une maison où ne trônaient que trois livres: l’un sur les champignons, un autre sur les animaux sauvages d’Afrique et un Lucky Luke.

Et puis il y a eu un enseignant, comme souvent dans la vie, qui lui apprend à observer le monde avec précision. Puis, un copain qui suivra l’école normale. Il ira aussi, deviendra instituteur plutôt que de se lancer dans de longues études. Après? Après, l’appel du large. Il quitte les Grisons, découvre le monde, l’Australie, l’Asie, l’Amérique latine.

Tout seul. Jusqu’à ce qu’un beau matin, à La Paz, une petite annonce sur l’internet lui saute aux yeux: l’école suisse de Madrid cherche un enseignant. Ce sera lui. Trois ans durant.

«C’est à Madrid que j’ai vécu le gros déclic, que je me suis mis à écrire intensément.» Aidé par la distance mise entre lui et sa vallée. Peut-être par cette mélancolie qui lui colle à la peau. Oui, partir, la fin, l’amour, ces thèmes le taraudent.

Il se souvient de Tavanasa et de son grand-père: «Il chantait des histoires déchirantes de personnages qui partaient pour ne jamais revenir, lui qui n’a jamais quitté son village.»

Arno est autre. Il part, toujours, comme ses personnages en mouvement perpétuel. Mais il revient. A Bienne où il écrit, où vivent sa petite fille et lui aussi. Reclus chez lui, il n’interrompt sa retraite que quand déboule Marie-Lou, 7 ans, qui passe trois jours chez lui, au moins, toutes les deux semaines.

Elle veut toujours des histoires qu’il lui raconte en romanche. Ils partent en balade dans la nature, «c’est sacré!», mais il l’emmène aussi au théâtre, au musée, découvrir ce à quoi il n’a pas eu accès.

Don Juan malgré lui

Le reste du temps, Arno Camenisch mène une existence plutôt solitaire. Un proche nous le décrira en Don Juan malgré lui. «Il y a chez lui une anxiété intérieure. Il tombe amoureux mais cela ne dure pas, comme si le bonheur ne collait pas à sa quête, à sa vie d’écrivain. Je ne sais pas si c’est un choix.»

Un peu embarrassé, l’auteur nous dira que oui, il est single, et non, cela n’a rien d’un choix délibéré. D’ailleurs il n’aurait rien, mais vraiment rien, d’un Don Juan. Partager sa vie avec quelqu’un et écrire, ce doit être possible. Même s’il admet que son travail absorbe toutes ses pensées, l’empêche parfois de dormir, comme la nuit dernière. Et tant d’autres.

A part les amis écrivains qu’il fréquente aux soirées de lecture publique, il voit peu de monde. Il lui faut du temps pour se lier, et du temps, il en a peu avec la vie qu’il mène, mi-nomade, mi-monacale. Son ami Pedro Lenz la décrit ainsi: «Comme des moines dédiés à leur foi, nous consacrons notre vie à l’écriture.»

Une existence modeste qui ressemble à l’écriture de Camenisch, un travail de réduction qui tend à l’essentiel. Une prose laconique. Ce jour-là, il nous dira plusieurs fois des phrases comme «Vivre, c’est renoncer» ou «Keep your life simple».

Alors il observe, précisément, et se souvient. Comment son grand-père coupait le pain, par exemple. Pas sur une planche mais contre son ventre. Parce qu’il est convaincu, Arno, que c’est la vie qui invente les histoires qu’il écrit.

Beat Sterchi, auteur bernois du fameux roman La vache et camarade de Bern ist überall, fut son mentor à l’Institut littéraire. Il y a découvert un jeune homme «extrêmement éveillé, curieux, une bête de travail aussi».

Telle une sage-femme, il l’a encouragé à pousser, à poursuivre dans son écriture, dense, pas bavarde, à puiser dans sa vie, aussi ancrée qu’universelle. Tout aussi emballé, Urs Engeler, lui qui avait fermé sa maison d’édition, en a fondé une nouvelle tout exprès pour Arno Camenisch.

Et le soutient dans sa voie singulière, «dans son opiniâtreté, dans cette langue à lui qui ne connaît pas de modèle», dit l’éditeur soleurois. A l’image de la relation qu’il entretient avec son éditeur.

Dans un documentaire que la télévision alémanique a diffusé en mars, on les voit, allongés dans des sofas, concentrés, amusés aussi, lire et commenter les mots d’Arno. «Komisch, comisch, Camenisch», comme écrit l’auteur qui, visiblement, séduit les hommes aussi. 

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Nicolas Righetti
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Présentation de la collection "croisière" 2016 de Louis Vuitton

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Le styliste français Nicolas Ghesquière a présenté mercredi 6 mai sa nouvelle collection "croisière" 2016 pour Louis Vuitton à Palm Springs, dans le désert californien. Durée: 01:28

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 11:33
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Le créateur de "The X-Files" au Nifff à Neuchâtel

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Le Festival international du film fantastique de Neuchâtel (Nifff) va accueillir un hôte de marque. Le réalisateur de la série "The X-Files" Chris Carter sera présent lors de la prochaine édition de la manifestation qui se déroulera du 3 au 11 juillet.

Le scénariste et réalisateur américain viendra présenter sa carte blanche composée d'un florilège d'épisodes de la série et d'une sélection de sa filmographie, a annoncé jeudi le Nifff. Chris Carter parlera aussi de son travail dans le cadre de la première partie d'un colloque consacré à l'écriture sérielle.

Chris Carter rencontre la gloire dès 1992 avec la création de la série de science-fiction emblématique de "The X-Files". Cette série met en scène les agents spéciaux du FBI Fox Mulder (David Duchovny) et Dana Scully (Gillian Anderson) sur des affaires non résolues impliquant des phénomènes paranormaux.

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 15:29
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Lausanne: La Petite dame du Capitole s'en est allée

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Lucienne Schnegg, la Petite dame du Capitole, un cinéma lausannois, s'en est allée à l'âge de 90 ans. Engagée au Capitole en 1949, Madame Schnegg en avait pris la direction en 1956. La cinéaste Jacqueline Veuve lui avait consacré un documentaire en 2010.

Cette personnalité lausannoise en a assuré l'exploitation jusqu'en 2010, date du rachat du cinéma par la Ville de Lausanne, a indiqué cette dernière dans un communiqué jeudi soir. Cette salle de cinéma historique, la plus grande de Suisse, est désormais affectée aux activités de la Cinémathèque suisse.

La Municipalité de Lausanne salue l'engagement de Madame Schnegg en faveur du cinéma. Incontestablement, la passion dont elle a fait preuve en faveur de "son" Capitole a joué un rôle déterminant pour la sauvegarde de la salle.

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 19:25
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Quatre jours de "Fureur de lire" fin mai à Genève

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La 14 édition de la "Fureur de lire" célébrera le plaisir de la lecture du 28 au 31 mai à Genève. Organisé pour la première fois par la Maison de Rousseau et de la littérature, ce festival littéraire accueillera plus de 80 acteurs, comédiens et auteurs.

Placée cette année sous le signe du fauve, la manifestation gratuite s'adresse aussi bien au lecteur occasionnel qu'au dévoreur de pages, a déclaré jeudi devant la presse Aurélia Cochet, directrice de la Maison de Rousseau et de la littérature (MRL), nouveau coeur du festival. Une centaine d'événements sont au programme dans une trentaine de lieux.

Les trois premiers jours, des rencontres et des animations scolaires se dérouleront dans les bibliothèques et les librairies. Dimanche, des lectures animeront des plus lieux insolites, comme la très étrange citerne de la Maison Tavel.

Trois grandes soirées sont à suivre au Théâtre de la Madeleine avec jeudi une lecture par Hippolyte Girardot de "Sur la route" de Jack Kerouac, accompagné au piano par Shani Diluka.

Vendredi François Cluzet embarquera pour l'Amazonie en compagnie de ce "vieux qui lisait des histoires d'amour" imaginé par Luis Sepulveda. Enfin Marie Darrieussecq partagera samedi son dernier roman "Il faut beaucoup aimer les hommes".

La "Fureur de lire" poursuit son ouverture vers l'ailleurs avec le Mexique révolutionnaire de Patrick Deville, la Patagonie chilienne de Lorette Nobécourt, la trilogie du romancier argentin Alan Pauls ou l'univers du Libanais Charif Majdalani. Quant à l'écrivain d'Olten, Alex Capus, il emmènera le public faire un tour de l'Europe et de l'histoire du 20e siècle.

Le milieu littéraire romand sera bien présent avec notamment huit auteurs de polars genevois et zurichois, dont Corinne Jaquet et Sunil Mann. Enfin, la manifestation mettra un accent particulier sur les sonorités avec plusieurs rencontres musicales, des lectures déclamées, théâtrales ou chuchotées.

La MRL organise l'événement en partenariat avec la Ville de Genève et en collaboration avec les bibliothèques municipales et le Cercle de la librairie et de l'édition de Genève.

www.fureurdelire.ch

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 20:05
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Djarabi, la première collection malienne de romans sentimentaux

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Lancée à Bamako il y a deux ans, Djarabi, la première collection malienne de romans sentimentaux vient de faire paraître son cinquième roman, Amour haram, qui se déroule à Tombouctou durant l'occupation islamiste. Dans un pays où la pratique de la lecture est très peu développée, ces romans à l'eau de rose connaissent un succès grandissant auprès des lectrices qui s'identifient facilement à ces histoires qui évoquent leurs préoccupations quotidiennes.

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Vendredi, 8 Mai, 2015 - 12:05
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36e Prix Bibliomedia à Dunia Miralles pour son roman "Inertie"

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La Chaux-de-fonnière Dunia Miralles reçoit le Prix Bibliomedia 2015 pour son roman "Inertie" paru en 2014. Le jury a voulu récompenser "une voix engagée" avec "un style incisif et poignant, mais sans effet de manche", indique vendredi la fondation basée à Lausanne.

L'auteure dépeint la réalité sociale des milieux défavorisés. Elle montre qu'en Suisse aussi des personnes font face à de grandes difficultés matérielles, dans un dénuement social et affectif, note Bibliomedia.

Doté de 5000 francs, le prix sera remis le 15 juin à Duna Miralles. Une centaine d'exemplaires seront en outre achetés et distribués aux bibliothèques publiques romandes. Publié par les Editions de l'Age d'Homme, "Inertie" est son troisième ouvrage, après "Swiss trash" et "Fille facile".

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Vendredi, 8 Mai, 2015 - 12:37
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Le choc de l'actualité à la Biennale de Venise

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Tragédies des migrants en Méditerranée, guerre en Ukraine, durcissement du régime en Russie: l'actualité s'invite à la Biennale d'art contemporain de Venise. La manifestation, baptisée "All the world's futures", s'ouvre samedi.

Dès le pavillon international situé dans les Jardins et où sont regroupés les artistes invités par le curateur, le Nigérian Okwui Enzewor, le ton est donné. "Le Capital" de Karl Marx, en quatre volumes, est lu en anglais et en continu, dans une mise en scène du réalisateur britannique Isaac Julien.

Critique du système économique majoritaire, mais également engagement politique, environnemental et sociétal fort pour nombre des artistes présents cette année sur la Lagune jusqu'au 22 novembre. La Biennale en réunit 136 venus de 53 pays, dont 89 qui y exposent pour la première fois.

Arrivé en 1982 à New York, donc "sensible à la question de l'immigration", le Brésilien Vik Muniz a été "très touché" par la tragédie d'octobre 2013 qui a vu près de 400 migrants venus essentiellement d'Afrique mourir en mer, près de l'île de Lampedusa.

Son oeuvre "Lampedusa" consiste en une barque de bois semblable à ces bateaux pliés en papier mais longue de 15 mètres. Elle est recouverte de la Une du quotidien "La nuova Venezia" daté du 4 octobre 2013, lendemain de la tragédie.

Flottant sur les eaux du bassin San Marco, près de l'Arsenal, elle représente la précarité, "la fragilité des migrants devant le futur" et pendant leur voyage, souligne Vik Muniz.

Plus loin, ce sont les oeuvres abritées par le pavillon de l'Ukraine, un cube transparent posé sur le quai des Sept Martyrs. Elles sont regroupées sous un titre éloquent "Hope!" (Espoir).

Nikita Kadan et ses collègues veulent montrer que, malgré les difficultés à travailler dans un pays dont une partie est en guerre, et sans aucun financement public, la "tâche" que s'assigne chaque artiste doit continuer.

A l'Arsenal, c'est l'artiste russe Gluklya qui dénonce le durcissement du régime de Moscou, à travers ses "Vêtements pour manifestations contre de fausses élections de Vladimir Poutine".

Perchés sur des madriers en bois, ces drôles de pièces de tissu portent des messages en russe: "un voleur doit être assis en prison", "je veux que la Russie devienne le plus beau pays du monde" ou seulement "va-t-en".

Doyenne de la Biennale à près de 80 ans, l'Américaine Joan Jonas, dont les vidéos défendent "la fragilité de la nature", résume bien la situation: "ce n'est pas que les artistes s'intéressent plus à la politique, c'est que comme tout le monde, ils se sentent plus responsables du monde dans lequel nous vivons".

L'Uranaise Pamela Rosenkranz expose au pavillon suisse. L'artiste invite les visiteurs "à méditer sur la perte d'autonomie croissante sur leur corps", indique Pro Helvetia sur son site. Son installation interroge la définition qu'il convient de donner à l'existence humaine, "face à notre consommation effrénée, au délire sportif, à la chirurgie plastique et à l'immortalité du numérique", poursuit la fondation.

Le pavillon a été inauguré vendredi après-midi par le conseiller fédéral Alain Berset. Le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) s'est entretenu avec le ministre autrichien de l'Art, de la Culture, de la Constitution et des Médias Josef Ostermayer. Tous deux ont évoqué l'encouragement de la culture et les échanges culturels internationaux, souligne le DFI dans un communiqué diffusé vendredi.

Le Fribourgeois ouvrira samedi le "Salon suisse", un programme d'animations accompagnant la contribution suisse à la Biennale et centrée cette année sur le mouvement Dada, né en 1916 à Zurich.

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Vendredi, 8 Mai, 2015 - 19:46
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Décès du bassiste d'ABBA Rutger Gunnarsson à 69 ans

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Le musicien suédois Rutger Gunnarsson est décédé à 69 ans, a annoncé vendredi la maison de disques Universal. Les amateurs de basse appréciaient particulièrement son apport à des tubes comme "Dancing Queen", "Knowing Me Knowing You" et "Money, Money, Money".

Rutger Gunnarsson est connu pour son apport à la musique du groupe ABBA au sein duquel il jouait de la basse. "Rutger s'était fait le plus remarquer par sa longue et étroite collaboration avec Björn Ulvaeus, Benny Andersson et ABBA, ayant participé à la totalité des albums, singles, tournées, films et comédies musicales", a rappelé Universal Music dans un communiqué.

Les quatre membres d'ABBA, Anni-Frid Lyngstad, 69 ans, Agnetha Fältskog, 65 ans, Björn Ulvaeus, 70 ans, et Benny Andersson, 68 ans, n'ont plus joué ensemble depuis 1986.

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Vendredi, 8 Mai, 2015 - 21:24
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Natalie Portman nerveuse de vivre à Paris en tant que juive

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Natalie Portman a affirmé vendredi qu'elle se sentait nerveuse en tant que juive habitant à Paris. L'actrice de 33 ans, née en Israël, s'est installée l'an dernier en France, deux mois avant les attentats de "Charlie Hebdo" et du supermarché casher en janvier.

"J'avais été à Paris tant de fois dans ma vie qu'au début j'avais l'impression que ce serait très similaire" aux Etats-Unis, a raconté la comédienne au "Hollywood Reporter", l'une des revues de référence dans les informations sur le cinéma et la télévision.

"Puis, quand on vit dans un endroit, on commence à se rendre compte à quel point nous sommes différents culturellement, profondément différents", ajoute-t-elle.

A la question de savoir si elle se sentait nerveuse d'être juive à Paris, elle a répondu "oui", ajoutant toutefois: "Mais je serais nerveuse d'être noire (aux Etats-Unis). Je serais nerveuse d'être musulmane dans beaucoup d'endroits".

L'actrice, révélée par Luc Besson dans "Leon" (1994), a remporté un Golden Globe et un Oscar pour sa performance de danseuse schizophrène dans "Black Swan" (2011), un tournage où elle a rencontré le danseur et chorégraphe français Benjamin Millepied. Elle l'a épousé en 2012 et l'a suivi vivre à Paris où il a pris la direction artistique des ballets de l'opéra de Paris.

A la question de savoir si elle a été secouée par les attaques terroristes à Paris, qui ont fait 20 morts, elle a simplement répondu: "Écoutez. Je viens d'Israël".

La comédienne, qui se décrit comme "de gauche", trouve la politique française fascinante, et en particulier la culture de la grève. "Les grèves sont un vrai phénomène. On pense que c'est juste un stéréotype, mais c'est vraiment le cas là-bas", a-t-elle dit.

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Samedi, 9 Mai, 2015 - 02:29
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