La plus grande exposition jamais consacrée à l'artiste chinois Ai Weiwei a ouvert ses portes jeudi à Berlin en l'absence de l'artiste. Celui-ci n'a pu récupérer son passeport confisqué par la justice de son pays.
"Ai Weiwei - Evidence" regroupe dans dix-huit salles du musée Martin-Gropius-Bau des oeuvres très politiques de l'artiste contemporain, dont la reproduction de la cellule aux murs capitonnés et blancs où les autorités chinoises l'ont détenu pendant 81 jours il y a trois ans. La date du vernissage, mercredi, coïncidait avec le troisième anniversaire de son arrestation.
Dans un message vidéo enregistré pour l'occasion, Ai Weiwei dit espérer être autorisé à se rendre à Berlin. "J'espère que cela sera possible, mais je ne sais pas", ajoute-t-il.
A Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères a rappelé jeudi que l'artiste conceptuel faisait l'objet d'une enquête pour des "crimes économiques" présumés. "Nul citoyen chinois n'est au-dessus des lois", a expliqué un porte-parole du ministère.
L'exposition berlinoise sera ouverte jusqu'au 7 juillet. Outre la détention de l'artiste, elle porte aussi sur sa vision de la modernisation de la Chine et de ses périls.