De plus en plus sophistiquée, l’identité visuelle des maisons de mode naît de liens étroits avec l’univers du graphisme. L’expo «Couture graphique» explore cette relation.
Exposition 4 mars dernier. Défilé Chanel, Paris: les mannequins déambulent dans un faux supermarché rempli de boîtes de conserve estampillées de deux C entrelacés. A la fin du show, le fash pack se rue sur ces récipients, pourtant vides. Morale de l’histoire? Les maisons de couture peuvent vendre n’importe quoi, pourvu qu’il y ait un logo.
Alors, demanderez-vous, comment en est-on arrivé là? Comment l’identité visuelle des marques est-elle devenue si puissante? Comment les accessoires sont-ils devenus des moyens de communication à part entière? Ce sont ces transformations que raconte Couture graphique, exposée au Mudac. Organisée par le Museum of the Image de Brega, aux Pays-Bas, cette passionnante exposition est la première à explorer les relations entre mode et graphisme au cours du siècle dernier. A expliquer que les directeurs artistiques tissent des liens de plus en plus étroits avec des graphistes et des designers, créant avec eux un univers identitaire total. Ainsi, les habits que nous achetons ne sont pas que des bouts de tissus. Ce sont aussi des morceaux – choisis – de notre personnalité.
Evidemment, Couture graphique nous emmène chez les «grands»: Chanel, Paul Smith et autres Burberry. Mais on y découvre aussi – ô plaisir – une autre mode. Plus avant-gardiste et audacieuse. Plus chaotique. Des stylistes également musiciens, comédiens, plasticiens, comme le Danois Henrik Vibskov ou le Hollandais Bas Kosters.
Quant à ceux qui prétendent que la mode suisse n’existe pas, le Mudac répond en invitant deux écoles à l’aura grandissante: la Haute école d’art et de design de Genève et l’Institut Mode-Design de Bâle. Histoire de faire voir la mode pour ce qu’elle est: un pan de notre culture.
Lausanne, Musée de design et d’arts appliqués contemporains. Jusqu’au 7 juin. www.mudac.ch