Un documentaire traite de la découverte du boson de Higgs au CERN, avec une dramaturgie toute hollywoodienne. Il est sorti mercredi aux Etats-Unis.
science. La découverte du boson de Higgs, le 4 juillet 2012 au CERN, à deux pas de Genève, n’est pas l’histoire la plus facile à raconter. Le cinéaste Mark Levinson, lui-même détenteur d’un doctorat en physique des particules de l’université de Berkeley, s’y est pourtant attelé. Son documentaire Particle Fever est sorti mercredi dans les salles américaines. Réalisé entre 2008 et 2012 dans les locaux du CERN et – surtout – dans les couloirs du Grand collisionneur de hadrons (LHC), il raconte l’histoire de six physiciens impliqués dans l’expérience.
«Nous avons voulu faire un film vrai, basé sur des personnages réels, pour raconter ce moment unique dans l’histoire de l’humanité, relève Mark Levinson, qui s’est associé pour l’occasion à un professeur de physique de la Johns Hopkins University, David Kaplan. Cela faisait cinquante ans que la communauté scientifique attendait de voir si ses théories étaient justes ou si elle faisait fausse route et allait devoir tout recommencer de zéro. Il y avait un vrai potentiel dramatique.»
Les caméras de l’Américain ont notamment suivi l’Italienne Fabiola Gianotti, qui a passé les vingt dernières années à développer le détecteur Atlas, le jeune théoricien iranien Nima Arkani-Hamed, dont les hypothèses ont été testées par le LHC, ou encore l’Autrichien Martin Aleksa, chargé de récolter les données générées par le collisionneur. Mais l’aventure n’a pas été de tout repos pour le cinéaste, qui avait préalablement travaillé avec des réalisateurs comme Francis Ford Coppola, Milos Forman ou David Fincher. «Nous devions en permanence nous demander ce que nous ferions s’il n’y avait pas de découverte», dit-il.
